Chapitre 39

3.9K 225 21
                                    

Bonjour, juste un petit message en début de chapitre pour vous dire que je suis de retour. Je m'excuse d'avoir été si longue à poster la suite. Je vous donne plus d'explications en fin de chapitre... Bonne lecture ! 

----

Je ne suis pas du genre à me monter la tête pour tout, non ça c'est Jen qui s'en charge. Mon rôle est de rester souriante et optimiste pour éviter tout risque de stress. Mais aujourd'hui, Jen n'est pas ici et Matt a pris mon rôle alors je me mords l'ongle du pouce inlassablement. Je sais qu'il a remarqué mes coups d'œil affolés derrière la vitre de la voiture à chaque fois qu'il ralenti devant un bâtiment. Seulement, il ne dit rien. Son sourire est impeccable mais je le connais assez aujourd'hui pour savoir que son regard cherche à me sonder. Parfois, j'arrive même à y distinguer de la pitié. Je ne sais pas ce que Thomas lui a dit... Pas grand chose je suppose, j'ai bien compris à son dernier message qu'il ne se souvenait de rien. Mais je ne peux m'empêcher d'angoisser. Et si tous ses souvenirs revenaient au moment où il me regarderait dans les yeux ? Pourrai-je le regarder dans les yeux ? Il y verrait tout, c'est évident ! Pourtant je suis assise dans cette voiture, dans une robe magnifique, coiffée comme une princesse, juste pour aller le voir jouer du violon. J'étais trop heureuse d'être invitée, la robe a coûté trop cher et Thomas ne m'a pas reparlé de ma confession alors me voilà. Je n'ai trouvé aucune bonne raison de ne pas venir. Menteuse.

Une stratégie est déjà en place dans ma tête. Si tout se passe bien, je devrais rentrer chez moi ce soir sans trop de soucis et sans blessures impansables. Je vais parler à Thomas, beaucoup, lui faire cracher tout ce que je peux. Je vais l'écouter jouer du violon à la perfection et m'autoriser à rêver juste le temps de sa représentation, ce sera suffisant pour en être écœurée. Je dégusterai un peu de champagne, le goût amer effacera quelque peu ma peine. Et puis, quand j'en aurais eu assez de cette comédie tragique je quitterai la scène avec dignité et sans regret. Ma soirée sera formidable, inoubliable... Je m'occuperai de mes problèmes demain, je mettrai tout en ordre dans ma tête et j'opterai pour la solution qui me correspondra le plus. Oui, j'ai tout prévu.

Matt continue de me lancer des regards à la dérobée tout en faisant attention à la route. Je sens qu'il aimerait me dire quelque chose mais je ne lui forcerai pas la main. D'autant plus s'il veut m'emmener dans des sables mouvants en abordant des sujets que je préfère éviter. Je tente un sourire pour la forme et lisse ma robe pour m'occuper les mains. Mon activité est vite interrompue par l'arrêt du véhicule dans un parking en plein air. Je suis tellement dans les nuages que je n'avais pas remarqué que nous étions enfin arrivés. Matt coupe le moteur et je m'apprête à sortir lorsqu'il pose une main affectueuse sur mon épaule. Je me retourne surprise par son geste et le sourire désolé qu'il affiche suffirait à me faire flancher à nouveau. Mais ce n'est pas le lieu ni le moment.

- Tu vas bien Julia ?

Sa voix est douce, presque trop pour cet homme mais je vois bien qu'il se force et cela me touche. A-t-il peur de me briser ? Son copain a presque réussi... Je dois ressembler à un petit oiseau terrorisé à l'idée de s'envoler. Seulement, Matt n'est pas le chat, c'est la souris qui essaye de faire diversion. Je lui fais confiance mais je ne veux pas l'inquiéter, alors je lui offre un sourire presque réel et laisse échapper un « oui ». Sa paume est chaude et rassurante et quelque part je ne souhaite pas qu'il l'enlève, c'est le contact le plus chaleureux que j'ai eu depuis quelques jours. Ses yeux me détaillent et la question qui lui brûlait les lèvres sort enfin de sa bouche :

- Où étais-tu ?

Physiquement ou psychologiquement ? Son regard est trop lourd de sens, il sait que je cache quelque chose. Alors, pour me protéger, je détourne les yeux quelques secondes. Juste le temps de retrouver mes idées et de ne me faire violence pour ne pas tomber dans les souvenirs. Quand je reviens vers lui, mon armure est enfilée et je suis prête à abréger cette conversation. Nous allons être en retard s'il continue sur cette voie et je ne souhaite ça pour rien au monde. Alors je pose délicatement ma main sur la sienne tout en lui répondant :

It's Time, Tout commence avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant