Chapitre 1

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- Putain de merde.

Je viens à peine d'enfiler mon chemisier blanc que mon café a décidé de se renverser dessus. Je suis déjà en retard et je doute que Jen ait suffisamment de patience pour m'attendre encore dix minutes. Elle a beau être ma meilleure amie depuis tant d'années, je lui donne encore cinq minutes pour m'attendre sans s'agacer. J'entends déjà ses pas se diriger vers ma chambre. Va pour deux minutes alors.

- Tu te fous de moi ça fait un quart d'heure que je t'attends dans l'entrée.

Jennifer, toujours son air agacé gravé sur son visage, regarde furtivement mon chemiser taché et étalé sur le lit, me lance un regard plein de pitié et s'empare de la pile de documents sur le bureau.

- Tu as deux minutes pour mettre ton cul dans la voiture.

Jen sait être persuasive. J'enfile un autre chemisier pris au hasard dans un des cartons et attrape mon sac avant de la suivre. J'ai toujours mon chignon du matin, mon maquillage est approximatif, mais je n'ai pas le choix. En m'asseyant sur le siège passager je pose mon sac sur mes genoux et accroche ma ceinture. A peine ai-je eu le temps de fermer la portière que Jennifer démarre. Pendant l'heure de trajet qui nous attend j'en profite pour lâcher mes cheveux. Je sépare quelques mèches brunes avec mes mains et entame une discussion comme si tout était normal.

- J'espère que nos chambres seront grandes.

C'est la première fois que je déménage, j'ai toujours vécu dans la petite maison que nous venons de quitter avec ma mère et ma sœur. Je dois avouer que j'ai terriblement peur, cette expérience est totalement nouvelle et si soudaine. Heureusement, je peux compter sur Jennifer. Il faut dire que ce n'était pas gagné, on voulait toutes les deux quitter nos foyers respectifs à notre entrée à l'université. Mais les choses ne se sont pas passées comme nous l'avion prévu et notre quête de logis s'est vite transformée en parcours du combattant. Seulement, il ne faut jamais s'avouer vaincu. La preuve : nous sommes en route pour notre nouveau chez nous, enfin c'est ce que j'espère... J'entends mon amie pousser un léger soupir avant de lâcher d'un ton qui se veut cassant :

- Il faudrait déjà qu'ils nous acceptent.

Jen et son incroyable optimisme ! C'est vrai que ce n'est pas gagné mais j'ai su jouer mes contacts. Si on peut parler de ma soeur et de son copain ainsi... Nous devions apporter des dizaines de documents, répondre à je ne sais plus combien de questions mais s'il fallait encore en passer par là pour quitter notre ville natale je le ferai de nouveau sans hésiter. Bien sûr ça m'en boucherait un coin de me faire remballer, je ne veux pas avoir fait autant d'effort pour rien. Hors de question de lui montrer alors je préfère entrainer la conversation sur une pente plus joyeuse. On peut vite comprendre qui de nous deux relativise le mieux. Eh oui, je suis une experte dans ce domaine !

- Ca va, détends-toi. On leur apporte tous les documents nécessaires et on emménage ce week-end, ils ne peuvent plus faire marche arrière.

- C'est ce que tu crois.

Ok, je suis peut-être trop optimiste mais je ne peux pas lui montrer que je suis aussi stressée qu'elle si ce n'est plus. Après tout, on emménage dans une collocation trouvée grâce au petit ami de ma sœur. Oui, mes supers contacts de l'immobilier nous ont trouvé une collocation. Mais vu notre niveau de détresse, ni Jen ni moi n'étions en mesure de refuser une telle offre. On ne sait rien, si ce n'est le fait qu'ils sont quatre, trois garçons et une fille et qu'ils sont dans la même université que la nôtre. Et argument majeur : cette maison est à peine vingt minutes de l'université. Que demander de plus ?

It's Time, Tout commence avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant