Love comes from Hate

Coïncidence?

Jenny venait de dire oui. Elle avait dit OUI! J'étais envahis de cette étrange sensation, de plénitude? Peut-être. De stress? Peut-être. Et si c'était ça les sentiments... Avoir des picotements dans la poitrine, dans le ventre... -Un peu partout à vrai dire-. Est-ce que c'était normal? Est-ce que c'était bon ou mauvais? Bon, évidemment! Non? Souriant comme si c'était mon anniversaire, je serrais mon téléphone entre mes doigts, encore incrédule. -Calmos, c'est juste une nana... Reprends-toi!-

Maintenant que tout se concrétisait, j'étais en plein questionnement. Pourquoi avait-elle dit oui? Elle qui me détestait depuis toujours. Pourquoi si facilement? Je ne savais rien, et tout ça me donnait la désagréable impression que je ne contrôlais rien. Peut-être qu'elle me tendait un piège et qu'elle allait me poser un lapin... Du calme Nathan, qu'est-ce qui te prend? Non, m'inquiéter, ce n'était pas mon genre, mais alors pas du tout. Jamais. En enroulant une serviette autour de ma taille, je sentis mon sang-froid s'envoler, c'était comme si je venais de perdre ma virilité - vous imaginez? Non bien sûr que non...-, un pur cauchemar. J'avais rendez-vous vers vingt et une heure selon ses dires et il n'était que dix-neuf heures, j'avais le temps de me poser toutes les questions existentielles qu'il puisse exister d'ici là... Je soupirais en m'appuyant sur le lavabo. Qu'est-ce que j'allais faire pendant tout ce temps si je commençais déjà à stresser? Où était partie toute mon assurance? Je secouais la tête, affligé par mes propres pensées. J'étais bon pour lancer un avis de recherche à ce train-là. Quoi? Ma vie avait toujours été simple, sans complications comme celle-ci, si on peut l'appeler comme ça. Ma vie, pour vous la décrire, se résume aux paroles de la chanson "I'm sexy and I know it" avec l'avantage de pouvoir aborder des filles comme Sasha ou Jenny sans se faire éconduire par les excuses bidons du genre: "T'as du charme... Mais je préfère qu'on reste ami" ou encore le classique "T'es pas mon style". Traduction: "T'es sérieux? Regardes-toi, regardes-moi..." . La vérité c'est que les filles n'ont pas de style, c'est juste un mythe, parce que du moment où vous êtes beau comme un dieu et un tantinet charmeur, vous avez le droit de leur parler et de rester en vie. C'était même la première fois que je me demandais comment j'allais m'habiller... D'habitude, j'attrapais un tee-shirt au fond de mon placard, l'enfilais et l'associais à mon jean, mais ce soir, c'était différent. J'étais en pleine méditation sur ce sujet quand je fus violemment tiré de mes pensées par mon emmerdeuse de sœur:

-Nathan, sors de là! Hurla Bérénice en tambourinant contre la porte.

Ce qu'elle pouvait être chiante.

-Lâche-moi les bask'!

-Non! J'ai rendez-vous avec Steven.

J'ouvris brusquement la porte, ce qui mit fin à son harcèlement.

-C'est bon? T'as finis ou tu veux une tronçonneuse?

-J'en ai marre, tu prends trop de temps, se plaignit-elle en posant ses mains sur ses hanches.

-Soupir-

-Alors là c'est le monde à l'envers, je te signale que le matin c'est toi qui reste 60 ans dans la salle de bain, tu veux savoir comment je fais pour calculer? C'est le nombre de chanson stupides que tu chantes qui me l'indique!

Même que j'étais bien placé pour le savoir...

-Je te donne dix minutes, pas plus.

-Arrête ça, t'es pas ma mère, répondis-je avec une agressivité rarement vue.

-Quoi?

-"Je te donne dix minutes", tu sais ce que je te donne moi? Une vie pourrie si tu me lâche pas.

Elle s'enferma dans sa chambre en claquant les portes et moi, dans la salle de bain. Ça aussi c'était un code, et ça voulait dire: Je suis en colère. Mais qui s'en soucie? Pas moi. Là commençait la longue phase de la préparation psychologique pour mon rendez-vous, ça irait forcément mieux dans quelques minutes...