Confusion.

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        Quand un abruti -secrètement amoureux de votre flirt du moment- vous surprend en plein baiser avec celle-ci, c'est forcément moins rose pour lui que pour vous. Julian allait sans doute rester choqué pour le restant de sa vie. Peut-être qu'il prendrait quelques rendez-vous chez le psy avant d'un jour pouvoir reparler. C'était en tout cas l'impression que j'avais eue tout à l'heure en traversant le hall. Livide, d'un air malade, il m'avait jeté le regard d'un chiot abandonné. Pas de chance pour lui, les vacances c'était bientôt. Quelques fois, je me demandais si elle prenait la peine de lui raconter ce qui se passait entre elle et moi, ce... Petit jeu de séduction. Julian devrait affronter la vérité, tôt ou tard, rien ne se passerait entre elle et lui. Dans tous les cas, je me serai détesté moi aussi, si j'avais été lui. Pauvre Julian. Il était légèrement remonté dans mon estime depuis que j'avais appris son incroyable -mais vrai- lien de parenté avec la sublime Sasha... Non, je blague. Soyons honnêtes, il restait cette pauvre loque qui traînait derrière la fille que je convoitais. 

        Quant à Jenny, qui se tenait à côté de moi à distance raisonnable, elle avait le regard rivé sur le tableau. Elle respirait très lentement, immobile et perdue dans ses pensées. Moi, j'avais le mien rivé sur elle, j'étais fasciné par son expression figée. Comme d'habitude, Mademoiselle Delafleur se promenait dans les rangs en posant sa main délicate sur nos tables à son passage. Elle parlait de quelque chose comme "le futur, ou l'avenir", enfin, rien qui ne m'ais franchement marqué... 

—On m'a demandé de vous parler de votre avenir, et en tant que professeur principale, je dois vous poser une question.​.. 

Bla, bla, bla

Elle continua son monologue barbant pendant que je m'affairais à fixer ma voisine de classe avec une intense concentration. Il y aurait forcément un moment où elle serait assez déstabilisée pour m'adresser un petit regard, même un tout petit. Lorsque notre professeur à l'accent prononcé se pencha sur notre table pour tenter de nous intéresser à ce qu'elle pouvait bien raconter et qu'elle vit mon centre d'intérêt, elle s'interrompit rien que pour moi: 

—Et toi Nathan? 

—Hum? Fis-je, sans tourner la tête pour autant. 

Je n'avais rien écouté, du tout. 

—Tu nous écoute? 

—Oui bien sûr. 

—Alors? Qu'est-ce que tu veux faire plus tard? 

Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous, à me demander ce que je voulais faire plus tard ? Vivons au jour le jour! Toujours sans tourner la tête, affalé pour mieux observer Jen', je lui répondis la même chose que ce que j'avais répondu un peu plus tôt à une certaine Madame Meyer: 

—Regarder la télé, et vous? 

La classe se mit à rire. Bande d'imbéciles heureux. Delafleur éclata d'un rire mélodieux et me couva du regard d'un air attendri: 

—Je ne voulais pas parler de ce soir, je voulais parler d'après les examens... Tu sais, dans quelques mois. 

—Mais comment voulez-vous que je le sache? 

Elle s'approcha discrètement et me murmura "nous en parlerons plus tard", avant de reprendre le cours de ses explications sur le futur métier de chacun. Le problème dans les lycées, c'est qu'il y a toujours une personne qui se croit meilleure que les autres, ici, c'est moi, parce que je le suis, naturellement, mais je parle d'un autre type de personne, qui est très loin de vous faire baver. Les intellos. Chez moi, c'était Olivia Martins, et comme à son habitude, elle nous détailla sa vie future en prenant bien soin de nous expliquer qu'elle se marierait avec un beau garçon et qu'elle aurait deux enfants bruns aux yeux bleus, un garçon et une fille, avait-elle précisé en me fixant. Beurk. 

Love comes from HateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant