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-Je suis enceinte.

A peine ces mots sortis de ma bouche je les regrettais déjà. En voyant l'air surpris de ma mère, mon coeur rata des battements.
Je suis au bord de la crise de nerfs.
Ni ma mère, ni mon père ne dit un mot.

Je regarde Johan, il a l'air tout aussi terrifié que moi.
J'attends que l'un d'eux ose dire quelque chose quand mon père dit enfin :
-Tu attends un bébé ?
-Oui.

Ma mère se lève du canapé et comment à sangloter. La voir pleurer me fait l'effet d'une bombe.
Je m'approche d'elle doucement :
-Maman ?
-Pourquoi ? Que t'es t-il passé par la tête ?
-Rien de tout ça n'était prévu, je te l'ai dis et c'est la stricte vérité.
-Tu es bien trop jeune pour être mère Mia !
-Je sais, je sais mais Johan va m'aider il sera avec moi.

Mon père se tourne d'un coup vers mon petit ami comme s'il venait juste d'apercevoir sa présence.
-Johan est le père ?

Ce dernier hoche la tête et mon père court vers lui et lui saute dessus.
Il commence à lui donner un coup de poing dans la mâchoire.
-Papa ! Arrête ça !

Ma mère et moi essayons de les séparer mais mon père est jeté sur Johan et il nous est impossible de le porter.
Nous continuons de crier en essayant encore de les séparer.
-Vincent ! Calme-toi ! criait ma mère.
-Arrête ! Papa, je t'en prie !
-Chéri ! Stop !

Mon père commença à se relever et je vis qu'il avait le visage dur.
Je me précipite tout de suite sur Johan pour voir s'il va bien, mais lorsqu'il relève la tête vers moi, je suis horrifié, son visage est en sang.

-Papa ! Qu'est ce qu'il cloche chez toi hein ? Pourquoi tu l'as cogné ? Qu'est ce qui t'as pris ?

Mon père me lance un regard noir puis rétorque :
-Tu es en cloque à cause de cet enfoiré ! C'est de sa faute !

Ma mère tente de le calmer mais mon père est bien trop en colère.
Et ses mots sont bien trop lourds sur moi. Ils m'ont fait mal. Bien trop mal.

J'aide Johan à se relever et l'emmène dans ma chambre où je ferme ma porte à clé.
-Johan ? Ça va aller, je vais te soigner. 

Je prends la mini trousse de secours et prends les compresses ainsi que le désinfectant. Lorsque je les pose sur son visage, il grimace et se met à grogner mais je continue, il faut que ça cicatrise.

Je hais mon père. Je le hais lui et les mots qui sont sortis de sa bouche. Je n'en reviens pas ! Je ne pensais pas qu'il allait se monter si cruel !

Je sais que ce n'est pas une annonce facile à faire mais je pensais qu'il allait comprendre, ou au moins, essayer de comprendre.
Ma mère, elle, était un peu déçue, je l'ai vu dans son regard mais je la connais et j'espère ne pas me tromper mais je pense qu'elle sera plus compréhensive dans un petit moment.

Après avoir soigné les plaies du visage de Johan, je l'allonge sur mon lit, et l'abandonne dans ma chambre.

Je commence à descendre les escaliers et j'espère que mes parents voudront me parler, au moins quelques minutes.

Je trouve ma mère dans la cuisine, seule.
-Je peux te parler s'il te plaît ?
-Ton père est très en colère, Mia.
-Je le sais, cependant ça n'explique pas le fait qu'il se soit jeté sur lui comme ça !
-Tu as raison. Mais je pense que le mieux pour nous tous dans cette maison serait que tu partes d'ici.

A l'entente de ces mots, je sens mon coeur exploser. Comment peut-elle me demander une chose pareille ?

-Pardon ?
-Je veux que tu ailles vivre quelques temps chez Johan.
-Pourquoi ?
-Écoute, en ce moment ce n'est pas possible. Ton père est bouleversé par la nouvelle et j'ai peur que sa colère ne lui fasse faire des choses qu'il regretterait de faire ensuite.
Et moi, je suis...triste et déçue. Je ne pensais pas que tu pouvais être aussi irresponsable.

Cette fois, c'en est trop.

-Maman. Tu vois, le truc c'est qu'en vous faisant cette nouvelle, j'espère un minimum d'empathie. Je souhaitais recevoir de l'aide, de l'amour et du soutien de la part de ma famille. J'espérais pouvoir me sentir bien même si je savais que ma vie était en train de bousculer, mais comme vous seriez là pour moi, je me serais dis que tout irait bien. Alors crois moi maman, je suis aussi très déçue de ce qu'il vient de se produire.

Ma mère a les larmes aux yeux, mais je me fiche bien de son état maintenant.

Je suis très triste de voir que notre famille n'était pas si soudée que ça en réalité. Je pensais qu'elle était remplie d'amour, tout simplement.

Je remonte à l'étage, et me dirige dans ma chambre, où Johan s'y trouve encore.

-Johan ? On doit s'en aller.
-Quoi ? Ou ça ?
-Mes parents m'ont demandé de partir et je t'avoue que ce n'est pas une si mauvaise idée que ça.
-D'accord. Je peux t'accueillir chez moi si tu le souhaites.
-Merci Johan.

Je l'embrasse et le serre dans mes bras. Je suis rassurée de voir qu'il reste au moins une personne prête à me soutenir.

Je prépare mes affaires et les mets dans un grand sac.
Je vérifie que je n'ai rien oublié pour éviter de revenir ici.
Après ça, Johan et moi descendons les escaliers et mettons nos manteaux prêts à partir.

Ma mère s'approche de nous les yeux rouges et bouffis. Ça se voit qu'elle a pleuré et malgré notre dispute ça me rend triste de la voir comme ça avec un peu de recul.

Avant de partir je la serre dans mes bras et lui souffle à l'oreille :
-Je suis désolée.

Après ça, ma mère nous regarde partir, et je sais que maintenant je suis prête pour tout recommencer.

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