42

150 5 0
                                    

PDV JOHAN

Je me précipite vers Mia et je la retrouve allongée par terre, inconsciente.
Elle est très pâle et ne semble pas entendre ce que nous disons.
Sarah est à côté d'elle et pleure à chaudes larmes, tandis que Cassandre emmène Tom, le petit frère de Mia, loin de l'atrocité de cette scène.

Je reste dix secondes immobile à fixer ma petite amie, je suis pétrifié et je sens mon cœur se serrer.

J'entends Andréa appeler une
ambulance, Mike tente de me rassurer comme il peut mais rien n'y fait : je reste muet comme une tombe à fixer Mia.
Ça ne peut pas être la fin, pas maintenant.

Mes mains se mettent à trembler
et je tombe par terre. Ma tête se met à tourner. Je respire aussi fort que je le peux et essaie de me calmer.
Les larmes se mettent à couler et je laisse échapper des sanglots.
La peur ne cesse de s'agrandir en moi durant les secondes qui s'écoulent.
Je ne veux pas avoir à imaginer ma vie sans elle. Je ne peux pas, ça m'est impossible. Et pour Rose aussi, ce n'est pas possible. Ça ne doit pas arriver.

J'entends les sirènes de l'ambulance s'approcher et environ une minute plus tard, je vois deux hommes entrer dans la maison avec un brancard.
Ils se dirigent vers Mia et l'installent doucement sur le brancard.

Sarah leur donne quelques informations à savoir et ils emmènent Mia vers l'ambulance. Sarah les suit et me dit quelque chose que je n'entends pas.

J'entends le véhicule démarrer et je reste assis par terre, sans bouger.
Les sirènes de l'ambulance se remettent en marche et je me bouche les oreilles pour ne plus les entendre. Elles résonnent dans ma tête, elles ne veulent pas s'arrêter.

Je respire de plus en plus fort et d'un coup mes larmes arrêtent de couler.
Ma respiration ralentit et se régule de nouveau.
Mon cœur est toujours serré mais j'arrive à respirer normalement alors ça peut aller.

-Johan ? Hé, ça va aller, tu verras ça va aller, me souffle Mike.

-Je dois aller à l'hôpital. Mia a besoin de moi.

-Tu vas mieux ? Je pense que tu as fais une crise d'angoisse mon vieux, je vais t'emmener.

-Merci.

Mike m'aide à me lever et me guide jusqu'à sa voiture. Une minute plus tard, la voiture démarre en direction de l'hôpital.

Sur la route, je ferme les yeux pour ne penser à rien mais tout ce que j'arrive à faire est d'imaginer Mia allongée par terre, inconsciente.

-Johan, ne panique pas. Je pense toujours ce que j'ai dis tout à l'heure : Mia est forte.

-Je sais. Mais j'ai peur. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir peur.

Lorsque nous arrivons enfin, je me précipite vers l'accueil et demande le numéro de la chambre. Bizarrement on me dit qu'on n'a toujours pas attribué de chambre à Mia.

-Johan !

Je me retourne et je vois Sarah, je m'approche d'elle et elle me dit :

-Mia est en salle d'opération. 

-Quoi ? Mais pourquoi ?

-C'est sa dernière chance. Son cancer est trop avancé, cette opération est sa dernière chance de survivre.

-Il y a combien de chances que ça marche ?

-50%.

-Donc, soit elle y survit, soit elle ne survit pas.

-Oui. Le médecin dit qu'elle sera dans le coma après l'opération et qu'on pourra la voir qu'à ce moment là.

-Sarah, j'essaie de ne pas penser au pire, mais si ça arrivait ? Qu'est que je deviendrais ?

-Tu n'as pas à te poser cette question, Johan. Ça n'arrivera pas. Je ne te le répéterai jamais assez mais je crois en ma fille, je crois en sa force. Et je crois aussi qu'elle n'accepterait pas de vous laisser seuls Rose et toi.

-Je l'espère. 

Nous nous asseyons  sur des chaises dans le couloir afin d'attendre que l'opération soit finie.

Je me ronge les ongles jusqu'au sang, et lorsque je comme à avoir mal, je m'arrête et attrape un magazine People.
Je n'aime pas forcément ces genres de magazines mais si ça peut m'aider à passer le temps, je prends de suite.

Le temps me paraît interminable et l'opération va durer encore plus d'une heure. Nous n'avons aucune nouvelle depuis le début, ce qui ne nous rassure pas vraiment.

Je n'en plus d'attendre, le temps est long comme il ne l'a jamais été.
J'ai besoin de savoir comment va Mia, comment s'est passé l'opération.
J'ai besoin d'être rassuré, et de me dire qu'à partir de maintenant, tout ira bien.
J'ai besoin de savoir si c'est la fin du cauchemar ou alors, qu'il va devenir encore plus noir qu'il ne l'était déjà.

Sarah joue avec ses mains et n'arrête pas de trembler, elle aussi. Elle fixe le mur derrière moi, elle n'a pas prononcé le moindre mot depuis au moins une heure.
Je m'inquiète pour elle, car même si ce n'est pas elle qui subit l'opération, je n'aime pas la voir aussi mal.
Avec tout ce qu'elle a vécu, elle a le droit au bonheur.
Elle n'a eu que des emmerdes depuis un moment déjà et elle ne l'a pas mérité,  au contraire, elle était vraiment gentille et douce avec moi.
Comme une mère.

Je sens mon téléphone vibrer et je regarde de qui provient le message.
Ma mère.

Je lis son message :

"Bonjour Johan. Je suis désolée d'avoir disparue comme cela. Je t'envoie juste ce message pour te dire que je le regrette. Je n'aurais pas dû, seulement je sens que le travail d'être mère n'est pas pour moi. Excuse moi.
Au revoir. "

Je relis le message plusieurs fois et repose le téléphone sans y avoir répondu.
Je lui en veux toujours et cette fois, je ne la laisserai pas revenir comme si ne rien n'était. Je la trouve hypocrite et sans cœur. Remarque, je ne l'ai jamais connu autrement.

Mes pensées divaguent lorsque je vois le médecin légiste de Mia s'approcher de nous :

-L'opération est finie. Mia est à présent dans le coma. Si elle se réveille elle sera guérie.

Tout près de moi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant