Tout près de moi

13

J'attends une demi heure, une heure puis une autre...

PDV JOHAN

J'attends maintenant depuis deux heures et demi quand un médecin vient me voir.
J'espère qu'il n'y a rien de grave mais que c'est juste un coup de fatigue, et qu'elle se remettra très vite. Je ne veux pas qu'il lui arrive n'importe quelle chose qui soit.
Rien qui ne la ferait simplement souffrir.

Quand il arrive à ma hauteur, il me sourit timidement et me dit que Mia est vraiment très fatiguée et qu'elle le sera encore plus durant le temps qui suivra.
Il me dit aussi que du repos ne lui suffira pas pour guérir.

Je ne comprends pas vraiment. Que veut-il me dire en réalité ? Qu'est ce qu'il ne va pas ?

Il me dit de m'asseoir et de l'écouter attentivement.
J'essaie de rester calme mais la tension me gagne et le stress augmente peu à peu en moi.

Je m'assois donc en face de lui, Rose endormie à côté de moi.

Il commence à m'expliquer pourquoi tout doucement, et plus il avance dans ses explications plus je sens mes poings se serrer de plus en plus fort.
Je me retiens ne pas cogner dans quelque chose ou même dans quelqu'un.
Je ne sais pas quel sentiment est le plus fort entre la peur et la colère mais les deux me tiraillent beaucoup trop.

PDV MIA

Je me sens vide, comme si je ressentais plus le moindre sentiment, je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas l'impression d'être dans mon état normal.

J'ouvre brusquement les yeux et je vois que je suis dans une salle entièrement blanche et que je suis habillée d'une blouse, blanche elle aussi.

Un homme, que je ne connais pas, vient vers moi et me demande comment je me sens.

Je lui réponds que je vais bien mais que j'ai l'impression de manquer de quelque chose ou alors que quelque chose cloche.

Le médecin me regarde fixement d'un air triste.
Soudain, je réalise que ce qu'il ne va pas en réalité est quelque chose que le médecin sait, quelque chose de mauvais.
Suis-je en mauvaise santé ?
Je ne me souviens de rien à part que je suis tombée dans les bras de Johan et soudain, tout est devenu noir.
Que s'est-il passé après ça ?

Ce que je ressens est simplement indéfinissable.
C'est un mélange d'incompréhension, de peur et de questionnement.
J'ai besoin de savoir.
J'ai besoin de savoir ce qu'il m'arrive.
J'ai besoin de savoir de qu'il se passe.

Je lui demande :
-Que se passe-t-il ?
-Restez calme, je reviens dans quelques instants, je vais chercher une personne importante pour vous, vous aurez besoin de son soutien.
-Mais pourquoi ?

Il ne prend pas la peine de répondre et m'adresse un sourire timide, comme inquiet.
Il part de la chambre et disparaît dans le couloir.

Seule, je me demande ce qu'il peut bien m'arriver, est-ce à cause de mon accouchement ? Est-ce à cause de ma fatigue qui a suivie après ça ?
En tout cas, je ne regretterai pas la naissance de ma fille. De notre fille.

Le médecin revient deux minutes plus tard, son visage toujours avec son petit air triste.
Derrière lui, je vois Johan qui le suit avec Rose, lui aussi n'a pas l'air en forme.

Je sens mes mains qui commencent à devenir moites.
La situation doit vraiment être critique pour que Johan ne sente pas bien à ce point.

La dernière fois que je l'ai vu dans cet état, c'était il y a deux ans, lorsque ses parents lui ont dit qu'ils seraient moins embêtés s'ils n'avaient pas à payer leur maison pour qu'il y vive.
Ils lui avaient ensuite dis qu'ils auraient préféré une fille.
Ça lui avait mis un coup, et il n'était pas bien pendant plus d'une semaine après cela.
J'avais trouvé ses parents odieux de lui dire ça, surtout que Johan s'occupait de lui tout seul, sans personne, et ce, depuis toujours. Il avait juste besoin d'eux pour se sentir aimé,  juste pour avoir une famille, mais même ça était trop compliqué pour ses parents.

Le médecin et mon petit ami s'avancent vers moi et s'assoient à côté de moi sur des chaises. Ils me regardent tous les deux avant que le médecin me dise :
-Bon, nous avons une nouvelle à vous annoncer, mademoiselle. Cela va être dur et votre petit ami vous soutiendra du début jusqu'à la fin.
-Je vous écoute.

Johan me prend la main et enroule ses doigts autour des miens.

-L'état dans lequel vous vous trouver nous a semblé louche, vous êtes très fatiguée et vous avez fais plusieurs malaises dont vous avez été inconsciente quelques heures après cela.

Je hoche la tête, puis il continue :
-Nous avons fais des recherches, nous vous avons occulté lorsque vous étiez encore inconsciente, et nous avons trouvé quelque chose.
-Et qu'est ce que c'est ? je demande.
-Vous souffrez d'un cancer du sein.