- Qu'est-ce qu'il a? Demandais-je calmement au médecin.
Je ne pouvais m'empêcher de presser fortement la main de Fallou. Lui, il paraissait plus calme que moi et écoutait religieusement tout en caressant tendrement ma main.
-Nous avons réussi à faire baisser sa fièvre et vous pouvez le voir dès à présent mais il faudrait qu'on le garde ici pour deux jours pour faire quelques examens afin d'être sur que tout est en règle.
- merci Docteur ! Réponds mon Mari calmement.
- Alhamdoullilah! Prononçais-je sans m'en rendre compte.
Fallou me dirigea vers la chambre où mon petit cœur dormait innocemment. Je le regardais complètement ailleurs, perdu dans mes pensées. Je me rappelais de quelques mois plutôt lorsque l'infirmière l'avait posé sur ma poitrine tout petit et tout fragile. Je me rappelais de ses premiers pleurs qui m'arrachèrent des larmes de joie et de fierté. Il était si petit et si fragile, si calme et si doux, pleine de vie et toujours de bonne humeur. C'est justement à ses moments qu'on se rend compte de l'importance de ce que l'on a, ces moment où on sent que l'on peut perdre.
C'est en ce moment même qu'on se rend compte qu'on est rien car on ne maîtrise rien le seul qui maîtrise tout est Allah, l'omniprésent, l'omniscient, l'omnipotent. Je regarde Fallou qui lui par je ne sais quel force parvenait à faire des 100 pas tel un lion en cage. Je connaissais assez bien cet homme pour savoir qu'il se sentait impuissant et inutile. Il voilait faire quelque chose mais que faire? C'est assez normal pour des parents je crois, de vouloir protéger leur enfant, leur souhaiter le meilleur du monde, les épauler, les encourager et plus important les aimer. On l'aime notre petit gars et cela est plus important que tout le reste. Un enfant c'est une bénédiction surtout lorsqu'il est né d'un union saint et basé sur de l'amour partagé, réciproque et béni. Cet enfant devient l'image même de cet amour partagé et fini même dès fois à se confondre à cet amour.
Je prie de tout mon cœur que cela ne soit qu'un mauvais rêve et que l'on se réveille sous peu dans notre lit avec notre fils en bonne santé. Je peux que prier et espérer que mes prières soit exhaussé et cela au plus vite.Deux jours plutard nous voilà assis chacun dans son coin essayant d'assimiler la nouvelle que venait de nous donner le médecin. Comment ça a pu nous arriver à nous?
Pourtant nous étions de bon parents, on l'aimait nous notre fils. On l'aime et cela ne changera jamais, Dieu le sait. S'Il le sait pourquoi Il nous fait ça ? Il y a des choses dans la vie qui sont incompréhensibles. On m'a toujours dit que Dieu est Amour, qu'Il est miséricordieux mais dès fois j'ose me demander où se trouve toute cette bonté lorsque des mendiants meurent de faim dans la rue, que des orphelinats survivent alors que des multimillionnaires gaspillent de l'argent pour leur caprice du moment. Il est où cette miséricorde lorsque mon petit gars doit lutter pour sa vie contre un cancer. Allahu Akbar! Mon Dieu, j'ai toujours été une fervente musulmane, j'ai sortie l'aumône sans m'en venter, j'ai toujours fait de mon mieux pour donner le meilleur de moi même. Tout ceci rime à quoi si je perds l'être le plus important de ma vie, mon sang et ma chaire. Je verrai pas le sens de ma vie sans lui, il est le centre de mon bonheur. Même si le médecin m'a éclairé par tous les moyens possibles qu'on peut le sauver mais j'ai peur. Et c'est normal, n'importe quelle mère saurait à quel point le fait d'imaginer son fils dans cet état peut-être atroce. Le fait de se sentir incapable, malgré qu'on veuille le sauver et qu'on donnerai tout pour prendre sa place pour qu'il n'ait pas à souffrir. Surtout lorsqu'il s'agit d'une maladie qui peut lui ôter la vie. Fallou de son côté devait être aussi boulversé. Il était là assis inerte le front de temps en temps plissé. Il devait avoir lui aussi des tas de questions à se poser. Avons-nous faillit à notre mission de parent ? Sommes-nous prêt à endurer les douleurs que peuvent engendrer ce mal non désiré. Le pauvre, je pouvais lire sur son visage qu'il était anéanti. Il s'efforçait quand même à me lancer un sourire triste à chaque fois que nos regards se croisaient.
Mon Dieu, que ceci est injuste! Loin de moi l'idée de blasphémer mais lorsque le chagrin s'installe, la raison s'isole et le cœur, lui, cherche un coupable pour apaiser sa douleur et se retrouver. Le cœur, il a horreur du mal, il ne cherche que paix et amour. Et celui qui lutte pour la paix ne saurait aimer son contraire. Les mots n'avaient pas leur place dans cette situation, le silence était devenue le Language le plus sage et le plus apprécier.- je vais appeler les parents. Me dit Fallou calmement en se levant.
Je me contentais de hocher la tête en signe d'approbation. Il sortit de la pièce et aussitôt une larme imprévue découla sur ma joue respectueusement et s'échoua sur mon voile, la seconde suivit aussitôt. Je les effacèrent rapidement et caressa la tête de mon fils qui m'observait incrédule. Une longue expiration me signala qu'il était temps de quitter les lieux et de retourner chez nous. Je pris Mouhamed dans mes bras et retrouvais Fallou, qui dès qu'il m'aperçut raccrocha et vint à ma rencontre.
- Allez à la voiture je signe quelque papiers au médecin et je vous reviens aussitôt. Assena t-il en me tendant les clés de sa voiture.
Je m'en empare simplement et me dirige tel une machine vers la Mercedes de mon mari. Je n'avais plus de forces ni pour parler ni pour autre chose. Tout ce que je voulais c'était aller loin de cet hôpital, rentrer chez moi et me coucher près de mon fils et le regarder dormir paisiblement. Peut-être que son innocence m'envoûtera et j'oublierai tout cette malencontreuse histoire. Peut-être qu'à son réveil tout sera redevenu normal. Peut-être qu'on fera de nouveau notre bataille à trois pour le forcer à dire que son préféré c'est papa au lieu de maman. Peut-être que ... je devrais juste arrêter de réfléchir et penser au moment présent.
Le cerveau, il a cette mani de vouloir nous surprotéger en ne nous laisser pas affronter le présent mais plutôt nous renvoyer aux souvenirs. Ce qu'il ne sait pas c'est les souvenirs sont parfois plus douloureux que le faite d'affronter de vivre l'instant présent dans toute sa difficulté.
Comme disait Georges Byron: „Le souvenir du bonheur n'est plus du bonheur, le souvenir de la douleur est de la douleur encore."
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Lueur obscurcie
Short StoryÀ l'aube d'une vie heureuse se manifestent des embûches affreuses, des maux nécessaires. La douleur d'une perte est certes fort pesant mais fait naître en nous une nouvelle version de nous même. Des fois une version meilleure des fois une version in...