Partie 7

2.9K 572 42
                                    

Mon black Friday, c'est ce que je venais de signer. Lorsque j'avait révéler á mon mari de ne rien programmer pour le week-end, il m'informa qu'il avait aussi á me parler. j'étais déja stresser á l'idée qu'il veuille me parler qu'est ce qu'il pourrait bien avoir á me dire. J'avais insisté pour en savoir plus mais il me signala clairement qu'il n'en parlerait que le week-end venue. Le vendredi comme prévu j'ai passé la journée à me faire des gommages des soins de corps exprès pour lui faire plaisir. Le soir venue, je lui avait coulé un bain. Il avait alors pris sa douche et s'était mis dans son jellaba afin de faire sa prière. Je servais alors le dîner stresser comme une adolescente à son premier rencard. Il ne mangeait que très peu, lui raffolait toujours de ma cuisine mais je m'abstenais de ne pas faire de remarque. Je ne voulais pas rendre l'atmosphère plus instable qu'elle l'était déjà. Je lui proposais un massage de pied qui l'a toujours détendu mais il le refusa gentiment. J'allais alors prendre ma douche et mis une nuisette très simple. Je mis un kimono de soi dessus qui m'arrivait jusqu'au genoux et me parfuma abondamment. Je l'invitai à me rejoindre dans la chambre, ce qu'il fit sans broncher. Installé sur le lit, il se cale confortablement entre les coussins. Je m'installai alors en face de lui. Je plongeais mon regard dans le sien tendrement, cherchant cette communication interne qui nous permettait de nous comprendre même sans nous parler. Je me surprenais à lui sourire bêtement pour cacher mon manque d'assurance à ce moment même. Il me sourit à son tour et s'empara de main. Il glissa ses doigts entre les miens et embrassa ma main de ses lèvres fiévreux avant de replonger son regard dans le mien.

- De quoi tu voulais me parler? dit-il.

- De nous!

Il fonça les sourcils et se tue un long moment, le regard perdu au loin dans la chambre avant de me redonner son attention.

- je t'écoute!

- Yaram on est devenu distant depuis la mort de notre bébé. Je sais que c'est un peu de ma faute car au lieu d'affronter ça avec toi je me suis éloignée de tous, croyant que j'étais la seule à avoir mal. À ce moment je ne pus retenir mes larmes, ils coulaient librement mais je continuais mon monologue.

- la douleur est toujours là, dans mon cœur. J'ai déjà perdu un être cher et je sais ce que ça fait. Je n'ai pas envie de te perdre. Je suis désolée de t'avoir laisser seul dans ton chagrin. Je t'en prie de ton côté, comprends ma douleur et passons à autre chose. Je veux que tout redevienne comme avant qu'on se concentre l'un sur l'autre et qu'on aille de l'avant.

- on ne sera plus jamais comme avant. Dit il calmement.

Je le regarde perplexe, ne comprenant rien de ce que voulait dire cette phrase négative simple et courte et qui me chagrinait déjà.

- je voulais attendre le bon moment mais je me rends compte qu'il y aura jamais de bon moment pour dire quelque chose qui va changer nos vies à tout jamais. Continua t'il cette fois-ci en retirant sa main de la mienne.

- je ne veux et ne peux plus continuer à te mentir. Je me sens mal lorsque tu te décarcasse nuit et jour pour me rendre heureux et que malgré tout j'arrive à penser à une autre femme.

A ces mots mon cœur battait la chamade. Mon amour à moi, mon mari, l'homme de ma vie voyait une autre femme.

- certes je t'aime et ça je te juge sur la tête de notre fils mais elle aussi je l'aime. J'ai beau lutté avec mes sentiments, elle a beau me repousser, cela ne change rien à ce que je ressens. Mon Dieu! Dit il en me regardant tristement.

-Yacine mon amour, je vais demander sa main. Sortit il d'un trait semblant soulagé de s'être confessé.

- Quand comptes-tu demander sa main ?

Ma réponse fut plus automatique que réfléchi et c'était à près sans aucune importance car mon tête de mule de mari a déjà pris sa décision avant de m'en parler. Je croyais à ce moment que le monde allait me tomber dessus.

- dans deux semaines Insha'Allah! Répond t'il sans pouvoir trop cacher son excitation.

- Qu'Allah facilite votre union et en fasse naître une descendance bénie. Alhamdoullilah. Je suis heureuse pour toi car je sens que c'est ce que tu veux. Cela n'empêche en rien mon chagrin et ma confusion mais alhamdoullilah.

- amine ! Merci sama linguere bi (ma reine), je n'ai jamais douté que tu réagirais comme ça !

Je crois que c'était la phrase de trop. Je me levais aussitôt et me mis à ma place couette mes larmes ruisselant telle une cascade. Je le sentis derrière moi se coucher à son tour silencieux.

Dans ce lit où on avait partagé amour et passion, rire et pleur. Ce lit qui me rappelait tout ce qu'on a vécu mais qui est aujourd'hui témoin de mon chagrin, de ma douleur et de ma déception. Il n'y avait de mots qui pouvaient décrire ce que je ressentais. Contrairement à tout ce que j'ai lu dans ces livres farfelus qui tentaient tant bien que mal de peindre la douleur d'une femme lorsqu'on lui annonce que son mari va prendre une deuxième femme. Le premier sentiment qui frappe à la porte de votre cœur est la trahison, suivie de très près par le sentiment d'échec, de n'avoir pas été à la hauteur des attentes d'une personne, d'avoir failli à une mission, puis suis là tristesse, le chagrin, la colère et enfin le regret. On regrette le mariage, d'avoir connue cet être que notre cœur a choisi.
Et bien vous savez ce que vous apprend une coépouse en premier; c'est que vous n'êtes pas tout pour lui et ça, ça, ça fait plus mal que tout.
Lorsque vous vous rendez compte qu'il est votre tout et qu'en retour vous êtes pas son tout. Lorsqu'on dit à une personne qu'on l'aime c'est pour le pousser à nous aimer à son tour car l'être humain ayant peur de ne pas être aimer, le cherche au prix de le quémander. Mais moi son amour je croyais le détenir, hélas j'en étais loin.
Mon cœur était d'un coup profondément blessé, il souffrait et je pouvais l'apaiser. Dans quelques jours, il partagera son lit avec une femme mais autre que moi, qui lui donnera du plaisir. Moi je serai là, seule dans ce lit froid, cherchant à ne pas y penser mais en y pensant quand même. Peut-être serais-je encore en larmes couchée sur ce même me rappelant de nos soirs tumultueux où j'étais encore la reine de son cœur et lui le rois de mes rêves.

« Renoncer à l'espérance du bonheur n'est pas renoncer au bonheur. L'abattement n'est pas de la résignation. Apathie n'est pas soumission. »
Henri-Frédéric Amiel

#lemarqueur

Lueur obscurcieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant