Lueur obscurcie

Chapitre 16:

Un réveil difficile, mon corps ne répondait pas à ma tête, je voulais me lever de ce lit mais n'y arrivait pas. Je bouge mes doigts pour m'assurer que tout va bien. Il bouge, alhamdoullilah! Je me mets à contempler la chambre où je suis. Le plafond est blanc, les murs aussi, c'est normal je suis dans une chambre d'hôpital. Je voulu appeler quelqu'un pour leur informer que je suis réveillée maus je sentis un tuyau en plastique dans ma bouche. C'est quoi ça? C'est quoi toute ces machines qui m'entourent? Prise de panique ma respiration s'affole. La machine se mis à sonner et une femme apparue devant moi, ça doit être mon infirmière. Je lui fais signe avec ma main pour comprendre ce qui est dans ma bouche.

- calmez-vous Mme Mané! Ceci est une intubation trachéale qui vous permet de recevoir de l'oxygène depuis cette machine puisque vous étiez dans un coma temporaire.

- C'est temporaire mais cela ne répond pas au 1000 et une question que je me pose. Qu'est-ce qui m'a amené ici ? Pourquoi personne n'est là pour moi? Pour quelle raison suis-je seule alors que je suis malade? Me dis-je intérieurement un peu chiffonné et n'ayant aucune force pour arracher ce tube de ma bouche.

L'entrée de mon frère dans la pièce fut comme une apparition lumineuse dont j'ai plus que besoin en ce moment. Il me fis un large et se précipite vers moi pour me prendre dans ses bras.

- Ma petite sœur adorée! Tu te sens mieux ? Demande-t-il en me serrant fort contre lui.

- Cheikhouna, le meilleur grand frère du monde, tu laissé ton boulot pour bien vouloir être prés de ta petite sœur. Voulais-je lui répondre mais rien ne sort de ma bouche.

Me connaissant si bien il me répond que c'est avec plaisir qu'il est là et qu'il est très heureux d'être le premier à me voir éveillée.

- Vous pouvez nous laisser seul? Demande -t-il gentiment à l'infirmière, qui quitte la chambre aussitôt.

- Tu sais Cina ( surnom qu'il me donne depuis qu'on était petit ), ça m'a fait mal de ne pas avoir été là lors de cet abominable accident. J'aurais du être à tes côtés, j'aurais du être là. Commence-t-il en baissant la tête.

Je traîne difficilement ma main sur le lit et fini par le mettre sur sa main afin de l'inciter à continuer sa narration. Je voulais savoir ce qui m'avait mis sur lit d'hôpital. Je voulais connaître cette vérité que mon cerveau refuse de me raconte. Et c'est à ce même moment que choisit ma mère pour faire son entrée. C'est tout en larme quelle vint me prendre dans ses bras.

- Ne me fais plus jamais ça! Répète-t-elle de manière incessante en sautant dans mes bras.

- j'avais commencé à perdre espoir mais Dieu est grand. Alhamdoullilah! Laisse-t-elle échapper en se séparant de moi.

Que veut elle dire avec elle commence à perdre espoir. Je suis là depuis quand? Je n'en ai aucune idée. Et pourquoi personne ne m'explique ce qui se passe? Demandais-je intérieurement sans recevoir aucune réponse.

Le médecin fait son entrée et les demande de sortir un moment le temps qu'il m'ausculte. Ils sortent en me disant qu'il attendrait juste devant la porte.
Le médecin m'informe qu'il pourrait bientôt me débarrasser de ce truc dans ma bouche qui m'encombre. Il me l'enlève aussitôt sous l'assistance de ses infirmières.

Un perpétuel questionnement se faufile dans ma tête et aucune réponse n'apparaît. Le médecin m'a tout de même informé que j'étais dans le coma depuis 3 mois et c'était dû à un traumatisme crânien. Je m'étais cognée la tête m'a t-il expliquer et c'est pourquoi j'en étais là aujourd'hui. Comment je me suis cognée la tête, il me l'a pas expliqué. Peut-être qu'après m'être un peu rétabli de cette douleur à la gorge qui m'empêche de parler, je leur poserai la question pour comprendre le pourquoi du comment.

****

Deux semaine après mon réveil et je n'ai plus cet intubation trachéale mais je n'arrive toujours pas à parler. Le physiotherapeute vient me voir chaque jour depuis trois jours pour que je redonne leur motricité à mes muscles. J'ai beaucoup maigri, j'ai perdu plus de 12 kg, je pèse à présent 49 kg. Manger est jusqu'à présent un problème, je n'arrive pas à manger normalement. Ma mère me fait chaque une bouillie ou une soupe et je n'arrive à en manger qu'une petite quantité. Je reçois toujours des persuasions mais enfin ce cathéter à été aussi enlevé. Je ne savais pas ce qui était le plus difficile entre le faite que mon mari ne vienne jamais me voir et le faite que je ne puisse pas demander de ses nouvelles à cause de ma voix qui refusait de revenir. J'ai un chagrin presque insoutenable et je ne peux ni le partager ni le crier. Il arrive que dans la nuit des larmes coulent de mes yeux sans que je ne sache la raison. Pourquoi personne ne m'explique pourquoi j'ai eu cet accident? Pourquoi personne ne m'explique où est mon mari? Pourquoi personne ne m'amène mon petit Mouhamed ? Pauvre petit garçon, je dois lui manquer à mort! Pourquoi maman ne me l'amène pas même si son papa ne veut pas me voir à ce qu'il parait. Aujourd'hui je commence la logopédie pour pouvoir enfin réapprendre à parler comme avant. Pour la première fois depuis que je suis dans cette clinique, je me sens comprise. La dame me donne du papier et une feuille et me pose quelques questions auxquelles je dois répondre par écrit. Je répondais aux questions tant bien que mal avec mon écriture qui me faisait presque rire. Je n'ai pas complètement retrouvé ma force dans mes doigts pour écrire correctement. Elle me comprend quand même. A la fin de la thérapie, elle me donne beaucoup de papier et un stylo afin que je puisse communiquer avec mes visiteurs m'a t-elle dit.
Dès l'arrivée de ma mère avec un autre met qu'elle a fait pour moi, je lui écris toutes les questions qui me tracassent sur une feuille à savoir :

Ou est mon mari ?
Ou est mon fils Mouhamed ?
Et pourquoi j'étais là ?

Elle pris la feuille en main la lu et se mis à sangloter comme jamais. Je ne comprends pas ce qui se passe. Pourquoi pleure-t-elle? Pourquoi ?

Lemarqueur