Chapitre 19

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Cher journal,
Je me présente Yacine Diop, 31 ans née le 27 Octobre. Au moins je rappelle de ces détails. Je me rappelle de la fille insouciante que j'étais, de ma naïveté, de ma douceur, de mes fous rires, de mes erreurs et de mes peurs. Je me rappelle que je prenais peur à chaque fois qu'on me parlait de mariage. Je n'avais pas peur du mariage mais plutôt du divorce. J'avais peur du fait que deux personnes qui ont pu s'aimer au point de se promettre Amour, confiance, loyauté, présence et soutien devant Dieu et les hommes puissent se séparer et repartir à zéro en laissant peut-être entre eux des enfants. J'avais peur de laisser des innocents entre mon potentiel mari et ces êtres serait tiraillés entre mère et père. J'avais peur que ces innocents qui devaient être protéger se retrouvent détruits. J'avais peur par dessus tout du jugement de la société. Et bien comment est peinte une femme africaine divorcée?
Elle n'est pas respectée et elle est mal vu. Elle fait partie de ces rares personnes qui n'ont pas su supporter pour sortir digne du combat rigoureux que doit menée une femme pour permettre un bel avenir à ses enfants. Je n'avais pas peur du mariage mais du divorce. Puis j'ai rencontré mon amour Fallou. Il a changé ma vision de l'amour et même du mariage. Il m'a rendu encore plus douce et naïve. Je suis entrée dans ce conte de fé qu'il m'a promis. Je l'aimais comme une folle et je l'aime encore. Dans ses bras j'ai cru apprendre le vrai sens de l'amour. Ensuite est né mon petit amour qui a changé mon existence. Je connais dès lors les délices d'être maman, d'aimer un être aussi petit plus que sa vie, l'adorer, le choyer, le dorloter, le magnifier, puis un bon jour, il n'était plus là, il n'était plus là mon bébé. Il m'a quitté, laissant un vide si creux dans mon cœur que personne ne pourra remplir. Je l'aimais mon amour, d'un amour si profond que sa disparition me rendait désemparée et seule au monde. Il était mon monde et aujourd'hui je suis seule. Je suis seule face au monde, je suis seule avec mon chagrin. Je revis ce deuil comme si c'était aujourd'hui. Ma perte est si grande que je me dis que je ne pourrais jamais me débarrasser de ce manque. Des larmes découlent de mes yeux et mon cœur chagriné me fait si mal que je crois qu'il va se déchirer. Tout cela m'apprend que le monde est fait de haut et de bas et il faut toucher le fond pour connaître la valeur de ce qui était en haut. La vie m'a amèrement challenger, Dieu m'a mis à l'épreuve. Cet Épreuve est tout de même si douloureux que je ne crois pouvoir le supporter mais comme disait Victor Hugo: „ La douleur est un fruit : Dieu ne le fait pas croître Sur la branche trop faible encore pour le porter.". Ce qui dit que je suis assez forte pour le supporter mais avant de reprendre les armes et de me battre, j'ai besoin de me noyer dans ce chagrin. J'ai besoin de vivre ce chagrin de l'étudier sous tous les coutures avant de pouvoir m'en débarrasser. J'ai toujours été la femme que mon entourage voulait que je sois: forte, digne, courageuse, douce et coriace lorsqu'il le fallait mais pour le moment qu'ils me laissent être moi-même. Qu'ils me laissent être faible, vulnérable, peureuse, anxieuse, dépressive, désemparée, il me le faut. Il faut que je me noie dans ma douleur pour renaître plus forte et plus mature. Après tout cher journal, je ne suis pas cette image qu'ils ont de moi, je ne suis pas cette héroïne qu'ils voient en moi, je suis juste une femme qui cherche à être heureuse. Je suis cette jeune fille qui rêvait de prince charmant et de royaume, je suis cette jeune femme qui croyait en l'amour éternel, l'amour digne d'un roman, je suis encore cette femme qui cherche à faire Le deuil de son fils et à comprendre pourquoi la personne qui lui avait promis d'être là dans le malheur comme dans le bonheur n'est pas là. Je suis cette femme qui ne sait pas pourquoi la vie n'est pas simplement aussi facile qu'on se la joue dans nos tête. Pourquoi mon mari n'est il pas là comme il me l'a promis?

Je ferme le carnet et le range soigneusement. Je dois aller voir mon mari, je dois voir Fallou et chercher les réponses à mes questions.
Je sors sans dire à qui que ça soit ou je vais. Je réussi à me rendre à notre maison. Je sonne à la porte et une femme très belle m'ouvrit la porte. Elle porte une tunique blanche et voile saumon. Elle arbore un sourire rayonnant et chaleureux qui la rendu aussi inoffensive à mes yeux. Je sais que je la reconnais mais je ne sais pas d'où. Qui est-elle? Et que fait-elle dans ma maison?

- Entre Yacine! Je suis si heureuse de te revoir! Toujours avec ce sourire qui me semble tellement familier.

- On se connait? Me Demandais je en entrant dans la maison.

- tu ne me reconnais pas? Dit-elle un peu intriguée.

- "A vrai dire j'ai eu un accident et tout ce dont je me rappelle c'est de ma famille mon mari et de mon pauvre petit mouhamed mort d'un cancer. „ Ce serait la réponse que j'aurais donner en temps normal. Je me contentais de laisser couler une larme que j'efface aussitôt.

- Je vais appeler Fallou alors! Dit-elle un peu désorientée.

Elle se tourne et m'offre cette fois ci un sourire nerveux.

- oh je m'appelle Marietou! J'appelle Fallou et je reviens tout de suite.

Sa réaction me semble tellement bizarre cette Marietou. Pourquoi me semblait-elle si nerveuse. Je ne comprends rien à tout ce cirque.

Il est là devant moi, mon mari. Il est là en chaire et en os. Il me regarde dun air intrigué comme s'il n'est pas heureux de me revoir.

- Je ne t'ai pas manqué c'est ça! Je repars alors. Me Dis-je intérieurement en tournant le dos les larmes aux yeux.

-Attends! Lança-t-il.

Lemarqueur

Lueur obscurcieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant