Partie 4

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Un mois que je suis chez ma mère, un mois que mon ange s'est en allé, un mois que je n'ai revu mon mari. C'est mon choix, j'ai choisi d'être loin de lui, je ne supporte plus de le voir, il me le rappelle trop. J'en ai marre de souffrir, j'en ai marre de ce pieux que je sens au milieu de mon cœur. J'en ai marre d'avoir mal et ça depuis qu'il m'a était arraché des bras alors qu'il dormait paisiblement tout près de mon cœur. Quelque chose de très intense a quitté mon cœur y laissant un vide, un très grand vide. L'amour d'une mère est juste incompréhensible, incalculable, il ne se mesure pas, il se sent. Ma mère me répète perpétuellement que je devrais me libérer et ainsi je pourrais me débarrasser de cette douleur, mais comment me libérer ? Si je me sens aussi coupable. Je me sens tellement coupable. Je n'arrête pas de me dire qu'il serait peut-être vivant si j'avais découvert plus tôt sa maladie il serait encore vivant. Peut-être...

Je n'étais pas Dieu et j'avais beau aimer mon fils, mais Mon Créateur savait ce qui était le meilleur pour lui.
Je devais me ressaisir pour ma mère, pour mon mari car ils méritaient pas mon silence, ils méritaient pas de voir ma douleur, ils méritaient de me voir joyeuse et pleine de vie. Je devais ressaisir et cela le plus vite et peut-être que maman avait raison j'ai assez pleuré mon fils.

Tout ceci importait peu à mon entourage tout ce qui les intéressait c'est que je redeviennes moi comme il me le répétait tout le temps.
Je me contenta de rendre leur désir concret, je décide de retourner chez moi, chez mon mari et reprendre ma vie en main, ils avaient sûrement raison je dois continuer de vivre pas le temps de se morfondre. La vie est un long ruisseau qui de temps en temps se trouve perturbé par une pierre mal positionnée, un animal assoiffé ou un jeu de jet de cailloux apaisant, il faut juste savoir qu'après les secousses, se réinstalle le calme et la sérénité. Mon Dieu a bien mis à l'épreuve tous ses envoyés, même Mouhamed (Psl) fut mis à l'épreuve, alors je ne suis personne pour ne pas les subir.

Ma maison, rien n'a changé ma servante et amie Maïmouna était là, mon mari était là, il ne manquait que lui. Je finirai par m'y habituer, m'habituer à ce silence étouffant qui me rappelais ce que j'avais perdu. Ce silence qui me disait qu'il n'est plus et que je dois m'y faire, telle une chenille qui sait que dès qu'elle sera papillon, elle ne pourrait se permettre de redevenir chenille.
Je m'efforce de faire un sourire à ma très chère Maïmouna qui m'accueillait très heureuse avant de regagner ma chambre suivit par mon très cher mari.
Je pose mon sac sur le lit qui me semblait étranger et regagnai la salle de bain, il me fallait une douche.
Dès que je fis mon entrée dans la salle d'eau je laissais ma robe longue de coton cache-cœur s'écrouler à terre. Comme à mon habitude en période de chaleur je n'avais rien en dessous. Je me glissais sous le chasse d'eau froide, dès que ma peau fut en contact avec l'eau mes larmes coulèrent de nouveau. Je les laissais ruisseler librement se mélangeant au goutes d'eau me permettant de me convaincre que cet eau serait la cause de mes larmes. Je sentis d'un coup des mains m'enlacer par derrière, je reconnus aussitôt le parfum, celui de mon homme. Le pauvre, je l'ai tant négligé depuis ... ce qui s'est passé. Il embrassa ma tête et posa son menton sur ma tête. Je sentais son cœur battre d'une manière accélérée contre mon dos.

- tu m'as manqué! Murmura t'il.

-...

Je laissais le silence prendre sa place tout en essayant de réadapter mon corps au sien. J'essayais de rappeler à mon corps qu'il était de nouveau en sécurité dans les bras de l'être aimé mais son contact me paraissait si inapproprié. Son contact qui un mois en avant me faisait fondre devenait simplement un corps qui entassait le mien. Je me retourne, pris sa tête entre mes mains et colla mes lèvres aux siens longuement et me détacha quelques secondes après. Il me doucha ainsi dans le silence, m'enroula d'une grosse serviette et me déposa sur notre lit. Je m'endormis de suite sans le moindre soucis.
À mon réveil j'étais habillé d'un large t-shirt de mon mari et était couverte de la couverture qui ornait mon lit.

- bien dormi?

Je reconnus la voix de Fallou et je me tournai pour lui faire un sourire spontané.

- oui et toi tu as dormi? Demandais-je curieuse.

- j'étais entrain de finir un travail.

Il se glisse sous la couette et me pends dans ses bras, cette fois-ci, c'était tendre, protecteur et réconfortant. Je soufflais longuement avant de me lancer dans une discussion qu'il nous fallait vraiment avoir.

- on peut en parler? Je demande hésitante.

- Biensur!

- je sais que tu dois te dire que je suis égoïste, que je ne pense qu'à moi mais c'est une pause qu'il nous fallait aussi bien à moi qu'à toi. J'espère que tu as pu comprendre le faite que je me sois retourné sur moi sans chercher à te parler ni à te voir.

- au début c'était vraiment difficile pour moi, je voulais dès fois te parler mais tu ne décrochais pas mes appels donc je me suis résolu à te laisser faire ton deuil. Je suis alors allé à Touba où j'ai passé deux semaines à aller sur la tombe de notre fils prier pour lui, lire le Coran et lire mes Qasaid. Je me suis alors senti apaisé, j'ai pris du recul sur tout et j'ai pu alors comprendre pourquoi tu as voulu de cette solitude. Répond t-il calmement.

- Alhamdoullilah, je remercie Dieu de t'avoir mis sur mon chemin.

- c'est moi qui remercie Dieu de t'avoir. Manchallah! Répond t-il sourire aux lèvres.

C'est ainsi l'un dans les bras de l'autre qu'on reste ne voulant ni l'un ni l'autre gâcher ce petit moment de réjouissances.

„Le bonheur n'est pas une chose toute faite ; il découle de tes propres actions."

Dalaï Lama

Lemarqueur...

Lueur obscurcieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant