Marietou je ne la déteste pas mais j'en suis pas moin en colère contre mon mari. Il est tellement plus facile de détester quelqu'un lorsqu'il vous éloigne de ce que vous aimez, tellement plus facile de détester cette personne qui à sa seule présence dans votre vie vous montre comment vous avez échoué dans votre foyer. Une personne qui sans rien vous faire vous fait aussi vous sentir comme une moins que rien là où vous pensiez être la meilleure. Je laisserai pas ma peine guider mon jugement ni brouiller ma tête. Je serai forte, rayonnante et pleine de vie juste pour cet être qui grandit en moi. Bientôt une semaine que j'ai quitté l'hôpital et me suis réinstaller chez moi. Ma mère passe de temps en temps me voir histoire de me tenir compagnie. Elle veux pas que je me sente seule ici. La pauvre, elle s'occupe de moi comme d'un bébé depuis qu'elle sait que je suis enceinte. Elle me dit chaque matin qu'elle débarque chez moi que j'étais de plus en plus resplendissante et que la grossesse m'allait à merveille. J'en souriais toute la journée comme une folle. Fallou m'avait appelé les jours suivant pour savoir comment j'allais. Je lui parlait très Naturellement même si il paraissait très gêné. Je le rassurais que j'allais bien et lui demander de saluer sa femme pour moi avant de lui souhaiter une bonne soirée et de raccrocher. Mon changement devait sûrement le surprendre mais ce bébé dans mon ventre opérait une magie indescriptible sur mon humeur. Tout le contraire de ma première grossesse où j'étais presque tout le temps malade pour celui-ci je suis heureuse et bien portante. La blessure de cette trahison n'a pas disparu, elle est juste devenue supportable et supporté car atténué par cet amour qui grandit en moi, cet ange qui épure mon cœur de tous souillures, alhamdoullilah!
Assise devant la télé avec Maïmouna, je regardais une émission sur la Tf1. Maïmouna, je lui avais demandé si elle pouvait rester un peu plus à la maison pour me tenir compagnie, en contre partie j'augmentais sa paye. Elle avait bien sûr accepté pour mon plus grand plaisir. On s'entendait bien et elle a été là depuis le début de mon mariage, la plus fidèle et plus serviable des femmes de ménage que je connaisse.
J'étais entrain de savourer le jus de boude qu'elle m'avait servie quand Fallou fit son apparition dans le salon. Maïmouna avec son éternel discrétion le salua et se retira. Nos regards ne se quittaient pas, il vint s'asseoir à mes côtés et s'empara de mes lèvres sans crier gare. Je ne pus répondre à son baiser qu'après quelque secondes. Il fut au début ardent puis tendre et doux. Sa main caressa mon ventre et empoignant ma taille, une vague de frissons m'envahit. Je me libérais de lui pour respirer.- tu m'as manqué. Dit-il son front contre le mien.
-....
Je laissais le silence répondre à ma place.
- comment tu te sens?
-très bien alhamdoullilah et toi? Tu as passé une belle lune de miel? Demandais-je sourire au lèvres.
Il parut gêné par la question, mais finis par me répondre qu'il va bien aussi.
Je lui prépara son bain avant de revenir m'asseoir devant la télé. Maïmouna m'informade son départ. Je me décidais alors à faire mes ablutions avant de prier Magreb. J'appelais Souadou, histoire de m'occuper un peu.
- Mme Fall comment vas tu?
-très bien et toi ? Dit-elle euphorique à l'autre bout du fil.
-très bien alhamdoullilah! Toi sakh tu m'avais pas promis de passer me voir aujourd'hui?
- ay désolé ma puce, Mr deh mofi nekk di bouder parce que dama togu tay mbakhal. (Mr me boudé parce que j'ai fait pour le déjeuner un plat qu'il n'aime pas) Je voulais pas l'énerver plus en lui demandant de sortir toi même tu sais les hommes et leur éternel enfantillage.
J'en riais aux éclats comme une mongole. Mr mon mari qui venait de s'installer en face de moi souriait comme s'il entendait ce qu'elle a dit.
- tu ris, tu te moques!
- je savais pas que Mr Fall Dala napp. (Je savais pas que tu avais aussi peur de Mr Fall). La taquinais-je.
- je te pardonne. Demain Insha'Allah vers 17h je serais là-bas.
- je t'attendrai Insha'Allah. Allez je te laisse t'occuper de ton gros bébé. Bonne soirée.
- bonne soirée à toi aussi ma chérie.
C'est à ces mots qu'on se quittait.
Fallou me regardais comme si j'étais une extra-terrestre. Je le laissais faire me concentrant sur la télé bien que troublé par son regard sur moi. Il vont s'asseoir près de moi, avec ce regard qui me rendait mal à l'aise. Je gardais le regard fixé sur la télé, ne comprenant ce qu'il raconte. Il détache mon voile, je laissais faire sans rien dire. Il détache mes cheveux les laissant tomber sur mes épaules. Il les dégagea d'une main et m'embrassa sur le coup. J'en frissonnais telle une feuille.- qu'est-ce que tu veux Fallou?
- j'ai envie de ma femme.
Cette simple phrase prononcer avec tant de désirs réussis à me déstabiliser.
- je vais servir le dîner! Dis-je en voulant me lever.
- je veux de toi comme dîner.
Mon cerveau me criait de courir mais mon corps et mon cœur me suppliait de le laisser faire.
- tu m'a manqué, tu m'entends. J'ai envie de toi. Murmura-t-il la voix rauque.
Je m'empare de ses lèvres comme affamés mais de lui.
Mon corps ne m'obéissait plus , je me laissais guider par ce désir intense qui brûlait en moi. Tout m'avait manqué ce désir dans ces yeux, cette tension ardente qui naissait de nouveau entre nous. Tout ceci me manquait, il manquait à mon corps, à mon cœur. Le poignard qu'il m'avait enfoncé le jour de son mariage, la douleur que j'avais ressentie tout resurgissait en un claquement de doigts. Je me retirais aussitôt de ses bras sans y réfléchir.- je suis désolée, je peux pas !
Son visage se décomposait, il devait être pris cours. Désolé Fallou mais ce n'est pas aussi facile pour moi que pour toi. A croire qu'il a pas plus tard qu'hier il la touchait elle, la caressait, l'embrassait. Ma tête n'est pas encore prêt à l'accepter.
Le chagrin amoureux est l'une des plus éprouvantes blessures que nous ayons à combattre car il doit être vaincu seul, et surtout dans le plus grand des silences.
Yves SimonLemarqueur
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Lueur obscurcie
Kort verhaalÀ l'aube d'une vie heureuse se manifestent des embûches affreuses, des maux nécessaires. La douleur d'une perte est certes fort pesant mais fait naître en nous une nouvelle version de nous même. Des fois une version meilleure des fois une version in...