Chapitre15

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L'anniversaire de mon ... disons de notre mari s'est très bien passé, même si cela me faisait un peu bizarre de voir Marietou partager cette journée avec nous. Je ne m'habituerai jamais à voir une autre femme poser le même œil que moi sur lui. Je m'efforce quand même d'être gentille et courtoise car après tout c'est comme ça que cela doit se passer. Je dois respecter les normes. On vit dans une société qui sait mieux que nous mêmes, ce qui est bon pour nous.
Les jours devenaient des semaines et mon ventre se faisait voire considérablement, et celle de Marietou aussi légèrement. Et oui elle était aussi enceinte, quoi de plus stressant pour mon pauvre Fallou, il courait entre nos deux maisons. Finalement je lui ai proposé que Marietou vienne s'installer chez moi, jusqu'à son accouchement. Il en fut si heureux, le pauvre. Ma belle-mère venait nous rendre visite presque chaque jour.

On aurait pu dire que tout allait bien au pays des merveilles jusqu'au moment où j'ai commencé à avoir des douleurs au ventre qui me font très peur. Ça m'attaquait pour quelque minute au point où je dois m'allonger puis la douleur s'estomper. Je le cachais à Fallou de peur de lui faire peur pour rien et à mes yeux ça n'était rien de grave. Je vaquais alors à mes occupations sans en faire fi.
Aujourd'hui, je décide de cuisiner le plat préféré de Fallou histoire de lui faire plaisir, un peu. Le pauvre il est totalement stressé avec deux femmes enceintes à ses trousses. Je suis a mon huitième mois tout de même et Marietou en est à son quatrième si je ne me trompe. Elle partait passer le week-end chez sa maman m'a t-elle dit, vu que ce week-end est mon tour. Elle en profite donc pour aller voire la famille. Nous avons la maison aujourd'hui tout à nous, on va passer une belle journée

- Maïmouna, tu as lavé ma salle de bain?

- oui Yacine c'est fait.

- Merci.

Je me remets à ma cuisine, m'appliquant pour que ce mafé soit succulent.

- Oh tu m'as fait une de ces peurs. Dis en me retrouvant nez à nez avec mon mari.

- Tu es si belle quand tu es concentré, je voulais profiter de ce moment pour t'admirer. Répond-t-il sourire aux lèvres.

- Ayooo il est trop chou mon mari. Dis-je en embrassant sa main qu'il a posé sur ma joue.

Il me fait un Baiser tendre sur le front et regagna notre chambre pour prendre sa douche comme il a l'habitude de le faire.

Je finis ma préparation et prends une douche avant de servir le déjeuner. Il s'est régalé et cela me faisait tellement plaisir. Cette journée semble pour moi très bizarre. Je suis très heureuse mais c'est comme si j'ai un mauvais présentiment. Je ne prête pas attention à ce détail et m'applique pour faire du thé à mon mari. Il vient mettre sa tête sur mes cuisses et nous nous plongeons dans une longue discussion qu'on a pas eu depuis longtemps et à un moment où j'éclate de rire, il me redis cette phrase qu'il m'avait pas dit depuis longtemps.

- Ne laisse jamais cette lueur dans tes yeux s'éteindre, ne laisse jamais ce sourire s'éteindre qu'importe ce qui se passe, ne laisse pas cette lueur s'obscurcir car c'est elle ma force. Dit- il cette fois-ci en me regardant dans les yeux.
Je laisse le silence s'emparer de la salle et nous restons dans cette position confortable sa tête sur mes genoux, ma main lui caressant la tête et nos yeux qui refusent de se séparer. Je laisse le temps couler pour que cet image reste à jamais dans ma tête.

*****

Le lendemain je me sens un peu étourdi au réveil. Comme s'il l'a senti mon petit cœur me sert mon petit déjeuner au lit. Après avoir mangé je me remis aussitôt à dormir j'étais complètement fatigué. Je n'avais pas beaucoup dormi la nuit. Pendant que Fallou dormais tranquillement moi j'étais là à écrire dans mes notes. Des fois l'inspiration me prend et m'empêche de dormir alors je me mets à écrire. Mon mari connaît cette habitude que j'ai et cela ne le dérange pas du tout que je passe la nuit sur ma passion. Lui, contrairement à moi n'a pas le sommeil léger, il peut dormir même dans une boîte de nuit sans stresse.
A mon réveil, il est 12:30 et je sais même pas quoi cuisiner. Je sors de la chambre pour aller chercher Monsieur Mané dans la maison.

- Sang bi, mon chéri t'es où? Criais-je dans la maison.

- dans le salon. Me répond-t-il.

Je me dirige vers le salon lorsque ma douleur au ventre reprend. Je m'agenouille devant la porte du salon, incapable de tenir sur mes pieds. Mon mari concentré sur le journal qu'il lisait ne sent ma présence que lorsque je tombe sur mon ventre et là bam trou noir.

Je me réveille sur mon lit d'hôpital avec une douleur atroce à la tête. Je regarde autour de moi et il n'y a personne. Mes yeux peuvent à peine souffrir, je vois un peu floue. Je n'arrive ni à lever le bras, ni à dire quoi que ça soit. Soudain je sens la main de mon mari serrer la mienne. Je voulus lui parler mais je sens qu'il y'a un masque à oxygène devant ma bouche. J'use d'une force incalculable pour enlever le masque et demander comment allait mon bébé.

- Ne te force pas pour parler, reposes-toi il faut que tu reprennes tes forces tu es faible. Dit-il les yeux remplis de larmes.

Il n'a pas répondu à ma question! Pourquoi ne répond-t-il pas simplement à ma question? Pourquoi? Que me cache-t-il?
Je touche à mon ventre et il a considérablement diminué.

- Fallou où se trouve notre bébé? Il va bien?
Demandai-je les larmes emplissant déjà mes yeux.

- je suis tellement désolé mon amour. Dit-il en larme.

- Désolé de quoi Fallou? Où est-il? Repondis-je en voulant me lever.

- On l'a perdu, on l'a perdu. Il était déjà mort dans ton ventre Yacine, je suis tellement désolé.

Comme si le le monde me tombait sur la tête, je n'arrive plus à contrôler mon corps. Je fais une crise, les battements de mon cœur résonne dans ma tête et mon corps ne réponds plus à mon cerveau. Mon mari incrédule criait comme un fou pour appeler le médecin. J'atterris sur le sol en me cognant fortement la tête et encore trou noir.

Lemarqueur

Lueur obscurcieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant