Partie 6

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-Souadou Mbaye?

- wa Yacine! Mon Dieu c'est pas vrai. Dit-elle en sautant dans mes bras.

- ça fait un bail ! Oh comme tu m'as manqué ! Sortis-je très heureuse de revoir la fille la plus terrible que j'ai connue pendant ma formation en communication et journalisme.

- wa Ma belle qu'est que tu deviens?

- tu sais ce qu'on va faire on entre dans ce restaurant prendre un verre histoire de se mettre un peu à jour!

-pas de soucis j'informe mon mari comme ça il rentre sans moi. Dis Souadou en s'emparant de son téléphone.

Je suivais sa conversation avec intérêt.

-Hallo khalei bu goor bi t'es où?

-...

- tu ne devineras jamais qui est-ce que j'ai rencontré!

-....

-une amie que j'avais complètement perdue de vues.

- Honey ! Wa mon cœur!

-...

- je reste avec elle on se prend un verre, ok?

-...

- yaram tu rentres sans moi kay!

-....

- pas besoin de revenir me chercher mon amour, je prendrai un taxi.

- je peux te déposer. J'interromps Souadou.

- voilà Yacine va me déposer sakh, Contane nga ? (Tu es satisfait ?) mon cœur. Dit-elle d'une voix mielleuse.

-....

- je t'aime encore plus, à tout à l'heure! Répond t-elle sourire aux lèvres.

Elle se tourne vers moi toute souriante, on sent à ses kilomètres à la ronde que c'est une femme aimée et chérie qu'on a devant nous.

- il est collant comme pas possible. Il voulait qu'on aille tous à la maison ensemble. Tu vois ça toi ? Dit-elle tout sourire.

- en tout cas tu dois me dire ton secret ma chérie parce que là vraiment j'en ai besoin.

-allons nous asseoir ma puce sa thono aduna dieikhna bang ma guissei. Dou kham ngama si féroce. ( dis toi que tes problèmes sont résolus car tu m'as maintenant à tes côtés.)

On prie place dès notre entrée un peu à l'écart pour plus de discrétion. Elle me racconte qu'elle s'est mariée il y'a de cela trois ans et qu'elle a une petite fille qui porte le nom de sa mère décédée il y a 4ans. Elle m'explique que son ménage n'était aussi rose au tout début. La famille de Malick Fall, son mari ne voulait pas d'elle, vue qu'elle est casté. Souadou est de la caste des gueweuls (Griots) et son mari est lui un alpoulard pur souche (noble Berber). La famille de son mari s'est donc liguée contre elle, mais son mari l'aime et c'est tout ce qui m'importait à ses dires. Elle avait donc tout supporté dans la maison familiale jusqu'à la naissance de sa fille que son mari donna le nom de sa mère à elle. Cela fut la goutte d'eau qui fut débordée le vase. La maman de son fils ne pouvant plus se retenir les ordonna de quitter la maison malgré la protestation de son beau père. Ils se sont alors installé chez son père à elle, le temps de se trouver un chez eux. Et c'est depuis lors qu'elle a pu enfin profiter de son mari et vivre leur amour pleinement. Cependant elle m'a révélé se sentir toujours coupable de la situation de son mari, le fait qu'il ne soit pas en de bon terme avec sa mère. Et des fois même elle pleurait lorsqu'elle est seule pour lui mais lui ne cessait de lui rappeler que sa mère reviendra à elle tôt ou tard et tout ceci ne serait que souvenir. Elle devint d'un coup triste sûrement à cause de la position de son mari et tout ce qu'il avait abandonné pour elle.

- sois pas triste ma puce! Dieu Est grand et il n'éprouve que ceux qu'Il aime.

-tu as raison Yacine! Allez raconte moi tout. Dit-elle en me donnant toute son attention.

Un récit qui ne vous échappe point fut au rendez-vous. Elle m'écoutait religieusement et ne put s'empêcher de laisser couler des larmes dès que je lui parlais de la mort de mon fils. Elle était très triste pour moi m'entraînant dans une tristesse que je fuyais depuis fort longtemps. Je parvins tant bien que mal à me ressaisir et à finir mon récit.

- tu sais Yacine tu as toujours été une fille très calme et cela fait de toi la personne exceptionnelle que tu es. Mais la vie nous impose dès fois de sortir de notre zone de confort pour avoir ce que l'on désire.

- ce mal que tu as il faut en parler ? Wakhtane si ak mom ! Je suis sûre que vous n'avez pas encore concrètement parler de ce qui s'est passé à cœur ouvert. Tant que vous ne le ferez il y aura toujours ce blocage. Dit-elle telle une giffle qui me sortit d'un long sommeil.

- tu as sans doute raison, wakh nga deug. Je vais engager la discussion Insha'Allah dès aujourd'hui. Sonnais-je résolue.

- non je ne te le conseille pas! On est en milieu de semaine, ton mari a sûrement la tête pleine. Laisse la semaine couler et attends le week-end. Préviens dès le vendredi que tu as programmé quelque chose pour vous pour le samedi. Fais tout pour le détendre tout au long de la soirée et quand vous serez sur votre lit près à vous coucher invites le à la discussion. Ouvre ton cœur, dis lui tout, sois directe et franche je crois qu'il en fera de même. Raconta-t-Elle en l'accompagnant d'un sourire de compassion.

- merci pour ces conseils qui me sont très précieux, je note tout et toi à tous les coups je te laisse plus m'échapper. Dis-je avec un rire complice.

- mane deh diek yi bneikga wakhal lay weur, Ba khamngani damay diay ay ferr, ay seit ak ensemble you Nara diomal sa wadji. ( ah je suis très heureuse de t'avoir revue mais est-ce que tu sais que je vends des pagnes, des chaînes de perles pour le tour de reins, des nuisettes à la sénégalaise ? Avec ça tu vas rendre fou ce gars)

- ah là je sens que je viens de trouver celle qui me manquait dans ma petite vie.

Elle en rit à mourir on finit par commander avant de sortir de ce petit restaurant toutes deux satisfaites de notre trouvaille du jour.
Alhamdoullilah !

«Le bonheur est un papillon qui, lorsqu'il est poursuivi, est toujours juste au-dessus de votre portée, mais qui, si vous vous asseyez tranquillement, peut se poser sur vous» -

Nathaniel Hawthorne

Lemarqueur...

Lueur obscurcieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant