Chapitre 25 : Hayden

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Je rentre alors dans ma chambre, remplie d'émotions par ce qu'il vient de se passer.

Je me met discrètement en pyjama, faisant attention de ne pas réveiller les deux autres qui dorment.

Je me couche confortablement dans mon lit, mais quelque chose de dur me fait mal à la nuque. 

Je soulève mon coussin, et vois un carnet, gros et lourd. Curieuse et surprise, je décide malgré la fatigue qui m'inonde de retourner dans les toilettes avec ma lampe torche. Je veux voir de quoi il s'agit.

** **

Je l'ouvre, regardant attentivement à l'intérieur. Je vois alors ce-ci, au milieu de la première page :

"Carnet médical de Aaron Montmery"

Qu'est-ce que cela faisait sous mon oreiller ?

Je tourne une à une les pages, lisant tout ce qu'il y a d'écrit .

 10/10/2011

Je ne sais vraiment pas ce que je vais faire de toi. Tu m'as été donné par mon psychologue aujourd'hui, le jours de mes 14 ans. Cela fait maintenant quatre ans que je lui confis tout mes problèmes à ce bon vieux monsieur Burnes. D'ailleurs, je ne l'ai jamais apprécié celui-là. Ma famille d'accueil disait que ça me ferait du bien, mais je ne vois toujours pas le changement. A présent, je me retrouve avec toi. Ils m'ont obligé d'écrire au moins deux phrases tout les trois jours. Je me suis dis que j'aurai beaucoup plus à dire au fil des années, car l'inspiration ne vient pas beaucoup en ce moment. Je suis mal. Je suis malade. Tout le monde le sais après tout. Au revoir journal.

C'était son journal intime ! Impressionnée, je continue la lecture.

14/10/2011

J'ai voulu te brûler hier après midi.. Loïc et Adeline mes assistants familiaux n'étaient pas à la maison. L'un faisait les courses et l'autres était chez une amie. Je te déteste cher journal car à cause de toi je ne suis plus libre de penser comme j'ai envie. Ce que j'écris ici, sera lu par mon psy, j'en ai marre de tout ça. Je ne veux plus avoir cette maladie. Je suis désolé pour toutes les choses mal que j'ai pu faire.. Quand j'ai volé à manger dans le placard ou encore quand je me suis battu avec un camarade de classe, je m'en excuse. Maintenant je ne veux plus être puni.. C'est finis, je suis gentil.. Cette maladie me gâche la vie, et je suis méchant à cause d'elle, je ne suis pas comme ça.

21/10/2011

Le ciel est vide. Noir et vide.

Les étoiles et les planètes ont été dévoré par les ténèbres. Il n'y a plus rien. Le monde disparaît, rongé par le vide, aspiré dans l'abîme.

Il n'y a plus rien, juste un trou béant. Je pourrais hurler mais il n'y a personne. Mes jambes pourrait me lâcher, mais la chute serait sans fin. 

 Mon cœur pourrait arrêter de battre, ma poitrine cesser de se soulever, mais ça ne servirait à rien. 

Le ciel resterait vide. Noir et vide.

Aucune étoile filante ne viendra déchirer le firmament comme une promesse d'espoir.

Il n'y a plus rien, juste un trou.

Alors je reste là, les yeux grands ouverts, je scrute les ténèbres. J'attends...

Seul.

Je pleure, j'ai peur.

Si je disparais dans l'abîme, qui s'en apercevra ?

01/11/2011

Je suis invisible. Nous sommes tous invisible.

Nous n'apparaissons que le temps d'un battement de cils et nous disparaissons avant d'avoir pu dire "regarde".

Nous sommes imperceptibles, dérisoires, insignifiants, insectes éphémères pris dans les phares d'une voiture.

J'en peux plus, c'est trop dur.

Pourquoi respirer si c'est pour expirer ?

Pourquoi exister si c'est pour disparaître ?

Tout ces gens autour de moi, où vont-ils ? A quoi s'accrochent-ils ?

Ils me poussent sans me voir, me piétinent sans s'en apercevoir. Rien 

ne les arrêtent. J'ai peur, ne pas s'arrêter, ne pas s'écarter.

A quoi bon continuer si c'est pour être percuté en plein vole ?

Cher journal, de jours en jours, l'inspiration me gagne, je me libère, merci à toi.

Une larme coule le long de ma joue. Lire les pensées du garçon que j'aime est vraiment dur.. Je n'imaginais pas une telle souffrance.

09/06/2012

Le silence terrifie..

Le silence blesse.

Le silence est violent.

Il se débat et hurle à pleins poumons des cris assourdissants dans ce monde déjà sourd.

Le silence est partout, tout le temps. 

Il m'entoure, il m'enferme, me prive de tout ce que j'aimerai profiter, de tout ce que j'aimerai vivre. Je suis perdu, déboussolé, bloqué dans cette envie de solitude malgré la foule autour de moi.

Personne ne me voit.

J'ai besoin d'aide, j'ai  besoin d'un sourire, d'un regard. 
Mais je suis perdu et bloqué dans ce silence assourdissant où le monde s'abîme.

J'en ai assez ! De ce vide qui se creuse, de ce ciel obstinément vide ! Est-il possible d'échapper à la nuit ? De partir ? Loin... Si loin que je pourrais retrouver les étoiles..

Est-il possible de se fuir sois-même ?

Ohh mon dieu.. Je m'identifie tellement à ce qu'il dit..

20/12/2012

Je passe mon temps à regarder le plafond, à me demander ce que je ferai demain, si ce sera pire qu'aujourd'hui ou un peu moins.

Je passe mon temps à regarder le plafond, à ressasser les événements passés, à me rappeler tant de choses que j'aimerais oublier.

Je passe mon temps à regarder le plafond, comme si mes problèmes y étaient affichés, que mes idées noires y pendaient. Parfois, je passe des heures à le fixer, je passe peut être trop de temps à le regarder parce que depuis que j'ai commencé, les choses ne cessent de mal se passer, elles ne font qu'empirer. Je hurle. Il n'y a personne, encore une fois. Mes jambes me lâchent, le plafond bascule dans l'abîme, je tombe. Le monde valse autour de moi. Tournois comme un manège infernal, puis disparaît dans les ténèbres.

Mon corps et mon esprit se brisent dans le néant. Au milieu du reste de mon être, il y a une petite flamme. Elle prend peu à peu de l'ampleur, elle veut devenir incendie. Et cette incendie lui, cherchera à devenir brasier. Je le sens, je la vois, elle danse lentement, seule source de lumière au milieu des ténèbres.

Elle hésite, elle oscille, il suffirait d'un tout petit rien pour que l'univers s'embrase et se consume. Je suis fatigué d'être seul. Je suis fatigué d'avoir peur, fatigué d'être fatigué.

Est-ce que j'existe ? Est-ce que j'ai déjà exister ? Je ne suis même plus une vrai personne.. Je ne suis plus rien. Je n'ai jamais été rien d'autre qu'une ombre.









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