Sauve-moi

Chapitre 30 : Aaron

<< La pire des désespérances, c'est de n'attendre plus rien de soi, c'est de sentir son incurable faiblesse et de n'avoir plus foi dans l'efficacité d'une résolution quelconque. >>

Henri-Frédéric Amiel.

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Une animatrice est venue me chercher en vitesse pour me reconduire dans ma chambre avant de faire quoique ce soit.

Tous les adultes de la colo sont au courant de ma nouvelle crise est j'ai bien peur que cette fois, c'était ma dernière chance ici.

La voix n'a pas cessé une seule fois pendant le trajet, je la hais.

Elle me répétait que Hayden se servait de moi, que c'était un amusement pour elle et qu'après la colonie elle m'aurai oubliée...

Vous savez quand vous êtes tellement raccroché à quelque chose que vous ne voyez même plus la réalité dans ce qu'il se passe. De nombreuses personnes vous dises par exemple qu'elle est toxique pour vous, ou que vous méritez mieux. Vous ne croyez pas à ce qu'ils vous racontent, vous faites semblant d'acquiescer  malgré tout et vous leurs dites qu'ils ont raison. Mais, au fond vous croyez toujours en elle, vous gardez une lueur d'espoir. Au bout d'un moment, quand ces phrases sont répétées trop de fois, vous commencez à douter et à vous demander ce qui est vrai au fond.

Tout ça, c'est pareil avec Hayden. Cette voix me répète x fois ces choses que je fais semblant de ne pas entendre, mais en réalité ça m'atteins énormément et je commence à me demander si elle n'a pas raison. 

Hayden n'a pas besoin d'avoir quelqu'un comme moi dans sa vie. Elle est jeune et belle, elle en trouvera des tas d'autres qui en voudront bien. Je ne suis pas la bonne personne. J'en suis certain. Pourtant je suis amoureux d'elle.

Je l'aime, mais je me dois de disparaître pour la laisser libre de ses choix futurs. Elle voudra faire tout en fonction de moi et je ne peux pas l'accepter. Ma voix a raison.. J'suis qu'une merde putain ! Elle allait en colonie, c'était pas pour tomber amoureuse d'un schizophrène et de faire attention à ce que ses crises ne nuisent pas au temps qu'il va rester au séjour. Il faut qu'elle s'amuse, qu'elle profite, elle a tout une vie devant elle, je ne veux pas lui mettre des barrières.

Qu'est-ce que je suis entrain de raconter !? Elle est entrain de prendre complètement  possession de moi... Je n'en peux plus. Je ne veux pas la perdre !
Je suis dans mon lit, allongé et je regarde ce plafond blanc. Encore et toujours. Je viens de lui envoyer un long message sur son portable afin de lui expliquer la situation, ce que je ressens et ce qu'il faut qu'elle fasse, je me demande quand va t-elle le voir. Sera t-il trop tard ? 

Arrête de te poser des t'as de questions ! Tu es qu'un putain de toxico et schizophrène, sérieux t'a vraiment pas eu de chance dans la vie ! C'est impossible de remonter la pente avec tout ce qu'il t'arrive ! Tu n'arrêteras jamais je te dis ! Finis en ! 

Je décide d'écrire une lettre, ma dernière lettre, qui sera auprès de moi quand elle me trouvera  allongé par terre. Je regarde ce plafond blanc une dernière fois avant d'avaler mes trois flacons de 8 mg contenant un liquide vert, appelé méthadone. 

Hayden je t'aime...