Chapitre 22 : Aaron

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  << Dans le monde, chacun a trois caractères, celui qu'on a, celui qu'on croit avoir et celui qu'on se fait

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  << Dans le monde, chacun a trois caractères, celui qu'on a, celui qu'on croit avoir et celui qu'on se fait. >>

Alphonse Karr.

Je n'ai pas participé à la construction du radeau hier après-midi, trop perturbé par ce qu'il s'était passé avec Hayden.

Elle est rentrée à la colonie, sans m'adresser un mot, je me demande de quoi lui a parlé Aymerick. Il faudra vraiment que je puisse avoir une discussion avec elle, je ne me permettrai pas de la perdre pour des bêtises.

** ** 

Après une nuit assez tourmentée, je me lève du mauvais pied, appréhendant cette dure journée.

Je ne croise même pas Hayden ce matin, je me demande bien où  est-ce qu'elle peut bien être. Je me renseigne auprès de plusieurs animateurs qui ne savent pas non plus. Au bout d'un moment, je finis par avoir une réponse positive, une animatrice l'a vue dans sa chambre.

<< Elle était dans la salle de bain de sa chambre, je ne sais pas si elle est sortie depuis, m'a-t-elle dit.

- Merci, je vais aller voir. >>

Filant directement dans sa chambre, je me questionne sur la réaction qu'elle aura en me voyant.

Je suis maintenant devant sa porte et j'hésite à frapper.

<< Hayden, je chuchote, intimidé. >>

Sans aucune réponse, je décide d'ouvrir la porte.

Sa chambre est vide; néanmoins, j'entends des bruits provenant de la salle de bain (douche, toilettes). Y-est-elle toujours ?

Je toque et j'attends un signe de vie.

<< Hayden ? Répété-je.

- Aaron ?  Demande t-elle surprise.

- On peut discuter un moment..?  >>

Elle ne me répond pas. Ai-je fait quelque chose de mal ? C'est tellement compliqué les filles.

<< Hayden ! Pouvons-nous parler s'il te plaît !? Je voudrais savoir ce qui ne va pas depuis hier. >>

Après un instant de silence, la porte s'ouvre délicatement sur une jolie frimousse. Elle est si belle, je ne m'en lasserai jamais.

<< Ce qu'il ne va pas !? Tu m'as menti ! Je te faisais confiance ! L'amour rend aveugle comme on dit ! J'apprends ce que tu as, par ton meilleur ami, tu trouves cela normal !? Putain, je t'aime mais je peux te haïr en même temps ! Pourquoi ne me l'as-tu pas dit plus tôt !? 

Elle me pousse, fait de grands gestes brusques, crie, des larmes coules le long de ses joues rosées. Que lui a-t-il dit ? Il n'a quand même pas pu..?

- Que t'a -t-il dit ?

- Aaron. Aymerick m'a tout raconté. Ta maladie.

Je ne sais plus où me placer. J'ai honte de ne pas lui avoir dit plus tôt. Je m'en veux. D'un autre côté, je ne pense pas que ça aurait marcher entre nous, si elle l'avait su tout de suite.

- Je suis vraiment désolé. Je n'arrivais pas à t'en parler. 

Je m'approche d'elle, espérant la calmer, mais elle me repousse.

Un mélange de colère et de tristesse me ronge petit à petit. Vais-je réussir à me contrôler ?

<< Hayden, on peut en parler si tu veux.. Je t'en supplie, ne m'en veux pas. >>

Elle sort de sa chambre, les larmes encore aux coins des yeux, je n'arrive pas à la retenir.

J'attrape son bras, mais elle me repousse d'avantage. Désespéré, je la laisse filer.

Je sens mon sang irriguer mes veines, mon souffle s'accélérer, mes muscles se contracter, je ne vais bientôt plus pouvoir tenir. 

Une idée me vient alors; je fonce en direction de ma chambre.

Au fond de ma valise est rangé mon carnet intime parlant de ces dernières années avec ma maladie.

Je le mets entre mon t-shirt et mon ventre et je retourne dans la chambre d'Hayden.

Je lui dispose sous son oreiller et je pars dehors, la retrouver. 


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