<< Les ignorants ne doutent jamais d'eux mêmes. >>
Je commence à déballer tranquillement mes affaires, sans faire attention aux deux filles qui m'observent. Soudain, une alarme sonne. Les deux filles sortent alors en vitesse pour aller je ne sais où. Je me demande quand même si je ne devrais pas les suivre, juste histoire de voir ce qui se passe.
Je sors, avec les mêmes habits que ce matin, un peu recoiffée et je m'avance dans la grande allée où se tiennent beaucoup d'adolescents, attendant quelque chose. Je me faufile et observe. Du haut de mes 1 m65 je ne vois pas grand chose; mais je comprends alors que c'est le moment du dîner. Je fais donc comme tout le monde, je me mets dans la file et avance petit à petit.
Arrivée à mon tour, je vois que des pâtes se tiennent devant moi. Je n'en prends vraiment pas beaucoup, car je n'ai pas envie de rester une éternité ici, dans ce brouhaha. Je mange en vitesse, range mon plateau ainsi que le reste de mes couverts et je remonte dans ma chambre. Cette soirée aura été courte, mais cela m'arrange. Je me mets en pyjama et me glisse dans mon lit. Je sors de mon sac, ma petite lampe de poche, afin de lire un peu, jusqu'à ce que les deux amies reviennent. Pendant plusieurs heures j'ai la chance d'être tranquille, la pièce est silencieuse à mon grand contentement. Tout à coup, elle s'ouvre brusquement, ce qui m'enlève du bonheur de mon livre.
<< T'as tout loupé ! Crie une voix que je reconnais bien.
- Quoi ? Demandé-je surprise.
- Ils ont expliqué tout le fonctionnement de la colonie ainsi que de toutes les activités prévues pendant les semaines à venir.
- Ah Bon ? Mince ! Merci.
- Je me présente, moi c'est Carissa et elle, c'est Mila. Nous sommes meilleures amies depuis le primaire, alors on fait des colonies ensemble en été. N'hésite pas si tu as besoin, nous sommes là. Je pense que tu devrais parler à un animateur là, car il y a des choses importantes pour lesquelles tu doit être un minimum au courant.
- D'accord, merci c'est gentil. Oui, j'y vais, t'as raison. >>
J'ouvre la porte de notre chambre et, toujours en pyjama je cours jusqu'au grand hall d'entrée, espérant que les animateurs ne se sont pas encore couchés. Faux espoir, tout est éteint et je ne vois pas grand chose. À ma grande surprise, j'entends des cris venant d'une salle à côté du grand hall. Je fais tout mon possible pour ne pas faire de bruit et observe la scène, de l'autre côté de la porte.
<< Arrêtez !! Je n'ai rien fait putain !! Et mêlez vous de vos affaires ! Cris une voix que je reconnais aussitôt.
- Alors pourquoi t'es-tu battu avec Nate, Hein !? Explique-moi ! crie une animatrice.
- Qu'il aille se faire foutre ce connard !
- Aaron ! Tu viens juste d'arriver et tu te bats !!! Je te préviens, que cela ne se reproduise pas, sinon c'est l'exclusion !!! Et tu as peux-être cet handicap, mais ça n'excuse pas tout; essaye de te contrôler, sinon je ne pourrai plus rien pour toi ! Nous faisons déjà de gros sacrificess et d'immenses efforts...
- Vous ferez jamais ça ! Et puis j'en ai rien à foutre ! >>
Je les observes.
Aaron sort de la pièce en claquant la porte, furieux, mais j'avoue malheureusement que je suis loin d'être insensible à son charme. Je pensais qu'il allait se précipiter pour monter les escaliers, mais il va à l'opposé. Il fonce vers moi, d'un pas déterminé. Pourquoi va-t-il à l'opposé du couloir des garçons ? Pourquoi se dirige-t-il vers le couloir des filles ? Nos regards se croisent au moment où il est à quelques mètres de moi.
Plus rien ne bouge autour, sauf lui. C'était très rapide, mais fort en émotion. J'ai très chaud, mon cœur bat à tout rompe. Pourquoi ce garçon agressif, arrogant et orgueilleux me fait tant d'effets...? Ses yeux sont éclatants, mais étonnamment neutres. Je ne vois aucune émotion en sortir. Oh ! Si, de la colère, une profonde colère... Je reste bouche-bée, mords ma lèvre inférieure et je prie pour qu'il détourne vite le regard, car je ne peux plus bouger. L'animatrice participe à cette scène tout à fait gênante et finit par dire :
<< Hayden Rodriguez ! Va te coucher ! C'est aussi bon pour toi, Aaron ! >> C'est la seule chose qui sort de sa bouche, avant de monter les escaliers silencieusement.
Aaron continue d'avancer, mais avant de monter les escaliers des filles, il tourne à droite, attrape un verre d'eau sur le comptoir et va finalement en sens inverse en direction de sa chambre.
Il ne me regarde même plus et fait comme si je n'étais pas là. Je le contemple, l'examine, le détaille. La courbe de ses lèvres me donnent le tournis et ses cheveux sont tellement en bataille que j'ai envie de les lui recoiffer. Toujours en l'observant, je m'aperçois qu'il se retourne brusquement vers moi.
<< Mmh...Juste, tu comptes me reluquer encore longtemps ? J'suis vraiment pas d'humeur... Râle t-il sur la défensive.
- Avoue le, tu l'a trouves plutôt mignonne... Et puis tu ne dirais jamais non pour une jolie fille en quête de sensations fortes !
- Elle n'est pas faite pour toi, c'est ton parfait opposé. Ne lui prête pas attention.
- Euh...Non, Je... >>
Je tourne la tête, maudit ce que je viens de faire et me met à courir jusque dans ma chambre. Enfin arrivée je suis perdue intérieurement, essoufflée et littéralement sous le charme de ce garçon impulsif et perturbé. Je ne sais pas du tout ce qui se passe dans ma tête à ce moment précis. Je suis en train d'étouffer, ma tête tourne réellement et je commence à voir trouble. Au moment où je m'effondre par terre, la porte de ma chambre s'ouvre .
<< Hayden !!! S'exclame Carrissa en essayant de me rattraper, mais elle arrive trop tard, j'ai déjà touché le sol.
- Oh je dors !!! Gueule Mila, venant d'être réveillée par le cri de son amie.
- Au secours !! À l'aide !! S'il vous plaît !! Crie-elle de toute ses forces, essayant de se faire entendre par les animateurs, tous couchés depuis presque quarante minutes.
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Sauve-moi
Romance(HISTOIRE TERMINÉE, EN COURS D'ÉDITION) Hayden Rodriguez et Aaron Montmery ont dix sept ans. Ils se rencontrent de manière assez spéciale, lors d'une colonie d'été pour adolescents. Ces deux êtres dévastés et torturés ont un point en commun : leur p...