- mademoiselle
J'ouvre les yeux en sentant une main sur mon épaule, c'est l'hôtesse de l'air qui me prévient que nous allons atterrir et qu'il faut attacher sa ceinture.
Après l'atterrissage, tout le monde se lève en même temps et se bousculent. Les femmes parlent fort, les bébés pleurent.
Moi je reste assise, je préfère descendre en dernier plutôt que de me faire bousculer.
Je n'oublierai jamais mon premier pas sur le sol marocain.
La chaleur me frappe au visage et fait perler des goutes de sueurs sur mon front clair.
La chaleur n'est pas là même qu'en Belgique, elle est ... agréable je dirais. Malgré le soleil brûlant, il y'a un vent rafraîchissant.
Nous faisons ensuite la queue à la douane avance la même cohue.
Je préfère rester à l'écart et passe du coup en dernier. Le douanier me souhaite la bienvenue et me voici à Al Hoceima.
Al Hoceima :
Petite ville située sur la côte nord du Maroc en mer Méditerranée.
La langue qui est y est parlé est le rif mais plein de mots en espagnol y ont été rajoutés après que l'Espagne l'est colonisé. Petite ville entourée de plages et de montagnes qui se dressent fièrement où les habitants vivent essentiellement de la pêche et du tourisme.
L'accent des gens vivant ici n'est pas le même que le mien. Ils chantonnent en parlant je trouve cela adorable.
Après avoir récupéré ma valise, je vois ma mère au loin qui m'attend.
Je cours vers elle et l'enlace. Elle est accompagné de son neveu à qui j'ai déjà parlé plusieurs fois au téléphone.
Lui par contre son accent n'est pas chantonnant mais plutôt brute comme un gars de la montagne.
Il a 20 ans mais c'est déjà homme.
Il travail et est même fiancé.
Il est maigre et très basané comme beaucoup ici. Ils travaillent en généralement sous le soleil.
Moi à côté je parait pâlotte.D'ailleurs ici, c'est une marque de beauté. Plus on est blanc plus on est beau.
C'est pourquoi tous les regards des hommes se tournent à mon passage.
Cela me gêne car leur regard n'est pas séducteur et discret comme peuvent l'être celui des Belges mais plutôt acharné et loin d'être discret.
Nous montons dans le taxi qui va nous amener dans le village de ma mère, qui est à deux heures de routes de cette magnifique ville.
Je regarde par la fenêtre le paysage à couper le souffle.
Cependant malgré ces routes donnant sur ses belles plages d'un bleu comme je n'en ai jamais vu, je ne peux me retenir de me demander s'il est toujours ici.
Je regarde ma mère et avant même que je ne pose la question, elle me répond en lisant la question dans mon regard
- non Inès !
Mon cousin ne comprenant rien nous regarde à tour de rôle, elle continue en français
- ne me demande rien sur lui , j'ai juste entendu parler de l'orphelinat car il se trouve à 10 minutes de notre maison mais c'est tout
Mon cousin Faysal qui parle très peu français à quand même compris le mot orphelinat
- vous parlez de l'orphelinat qui va ouvrir près de chez nous ?
- oui il n'est toujours pas prêt ?
- non. Il ne leur reste pas grand chose à terminer mais les travaux se sont arrêtés lorsque le propriétaire, a eu un grave accident
Mon cœur loupe plusieurs battements, mon sang ne circule plus. Ma tête tourne, et une boule me noue l'estomac.
Ma mère devient blanche malgré son teint de miel. Je lis dans son regard qu'elle était au courant mais elle a probablement voulu me protéger en me le cachant comme je l'aurais fait pour elle.
Ma bouche devient sèche et je peine à déglutir. Je réussi quand même à articuler
- le propriétaire c'est ... il s'appel..
- Abou Baker
mon cousin répond net ne se doutant pas qu'il vient de lancer un coup de poignard qui m'achève ...
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Tout pour lui
Lãng mạnJe m'appelle Inès, j'ai 27 ans et je vis à Ijarmaouas. Un petit village situé dans la région du rif au nord du Maroc. Enfin ça c'est depuis deux ans. Avant ça je vivais à Bruxelles Capitale de la Belgique, Capitale de l'Europe. J'y suis née et je n...