Je m'appelle Inès, j'ai 27 ans et je vis à Ijarmaouas. Un petit village situé dans la région du rif au nord du Maroc.
Enfin ça c'est depuis deux ans. Avant ça je vivais à Bruxelles Capitale de la Belgique, Capitale de l'Europe. J'y suis née et je n...
Il ne répond rien, ne comprenant même pas pourquoi je la défends.
Je ressens de la peine pour elle, mais aussi une certaine alchimie.
On est pareille à se rabaisser à un homme.
Je ressors et là rejoins, elle se remaquille et me regarde
- pourquoi tu es comme ça ?
- comment ?
- gentil avec moi
- j'aime pas ce que te fais subir Younes. Aucune femme ne devrait laisser un homme la rabaisser
- l'homme dont tu es amoureuse c'est le client là ? Le grand ?
- oui
- pourquoi il ne veut pas de toi?
- il me dit qu'il a des sentiments, qu'il n'a jamais ressenti ça pour personne mais il ne veut pas être en couple. Alors il me rejette hier il a dit que je le collais
- rien que parce qu'il t'a dit que tu le collait tu abandonnes ?
- biensur ! J'ai une fierté quand même ! Tu devrais faire pareil. Comment peux-tu accepter qu'il te frappe ?!
- j'en sais rien. Je suis trop conne
- accepte mon aide
- pourquoi tu veux m'aider ?
- ce salopard de Younes me drague alors qu'il est en couple avec toi. Tu es malheureuse et tu me déteste. Voilà les raisons
- ok alors j'accepte
- on y va DeKlein va nous tuer
- oui en plus j'ai rendez-vous avec lui tout à l'heure. Je fais n'importe quoi y'a eu des plaintes si ça continue je vais perdre mon boulot
- ça va s'arranger
On retourne à nos place sous les regards assassins de Younes. Autant dire qu'il y'a une ambiance de merde.
A midi, je met mon manteau et vais commander au restaurant en face de la boîte.
J'attend devant la porte ma commande
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- tu devrais mettre une écharpe il fait froid
- bonjour à vous aussi
- arrête de me vouvoyez
-qu'est-ce que tu fais là ?
- j'ai rendez-vous avec ton patron mais je voulais te parler avant comme je te l'ai dis au téléphone ce matin
- ok je vais chercher ma commande j'arrive
- attend on mange pas ensemble ?
- non
Je vais payer et prend mon repas.
Je souffle pour rester forte.
Il est si beau, si grand ... il sent si bon, sa voix est tellement grave et masculine...
- dis vite ce que tu veux, pour que j'aille manger
- ok, Inès j'ai été dur hier
- tu es toujours dur
- je sais je suis désolé
- Abou Baker qui s'excuse!
- arrête toi
Je ne l'écoute pas et continue à marcher. Il se met devant moi et me bloque ainsi le passage.
J'essaie de ne pas le regarder dans les yeux.
- je veux être là pour toi le temps que ça s'arrange. Tu vis des choses difficiles en ce moment avec le retour de ton père et ton beau père
- mais tu ne m'aimes pas pourquoi tu veux être la ?
- parce que je t'aime justement. Mais je ne veux pas Ines! mon oncle a été hospitalisé hier en psychiatrie il recommence avec sa dépression
- je ne savais pas Abou
- Sonya n'en peux plus. Je dois me concentrer sur eux. Je dois m'oublier tu comprends ?
- oui
Une larme incontrôlable roule sur ma joue.
Il l'essuie avec sa grande main et s'approche encore plus de moi
- laisse moi être là pour toi
- non Abou, tu ne vas pas rajouter mes problèmes
- ok je vais dire ça autrement. Sois là pour moi Ines là c'est moi qui ai besoin d'une épaule
Ses yeux à lui aussi se remplissent mais ils ne déversent pas leurs larmes.
Je pose à mon tour ma main sur sa joue
- je serais là pour toi
- je suis désolé Ines de ne pas pouvoir t'offrir plus que de l'amitié
- je vais t'oublier Abou, il me faudra juste du temps
