Tout pour lui

⚜️102⚜️

J'ouvre difficilement mes yeux quand j'entends des cris, mes oreilles bourdonnent mais j'entends que ce sont les secours qui s'affairent à nous sortir de la.

Les pompiers courent partout, les ambulanciers sont débordés.

Il fait noir, seule la lumière de leur lanterne nous éclairs.

Il y'a énormément de fumée et de poussière, impossible de respirer.

J'essaie de me lever, je touche ma tête en sang.

Un ambulancier me voit et court vers moi, il m'aide à me lever et se fraie un passage jusqu'à l'extérieur.

Il fait nuit, toutes les familles des victimes sont derrières un périmètre de sécurité.

Je n'ai pas les idées clairs, il faut que je respire mais n'y arrive pas.

On me pose dans une ambulance et enfin je sens l'air circuler dans mes poumons grâce au masque à oxygène.

L'ambulancier vérifie mes blessures à la tête et mes griffes un peu partout sur mon corps mais estime que ça peut attendre.

- je suis désolée monsieur, je dois absolument y retourner pour les aider à sortir d'autres personnes. Vos blessures n'ont l'air que superficielle. Gardez bien ce masque pour respirer, je viens m'occuper de vous dès que je peux

Je lui fais signe de la tête quand il me demande

- vous vous souvenez de votre nom ?

- oui et je me souviens d'absolument tout

Je parle difficilement mes poumons ont encore besoin d'aide, il semble ne pas comprendre.

En même temps il n'a pas le temps pour ça, au vue du nombre de d'ambulance qu'il y'a. Ils sont clairement en sous effectif.

Il transpire, est nerveux et parle très vite dans un arabe de montagnard.

- comment vous appelez vous ?

- Abou Baker BenNilel

Il s'en va et comme un bon montagnard il gueule, au milieu de la cohue

- ABOU BAKER BENNILEL EST DANS CETTE AMBULANCE, JE RÉPÈTE ABOU BAKER BENNILEL

Je l'entends ensuite s'en aller en courant, pauvre homme.

En Belgique, j'aurais sûrement été pris en charge par un policier qui identifie les victimes. Et on ne m'aurait pas laissé ici la tête fracassée.

Je pose le masque sur la banquette même si je n'arrive toujours pas à respirer convenablement.

Je dois la retrouver ...

Ma famille n'était pas au restaurant au moment du tremblement. Ils ont eu la bonne idée de sortir pour nous laisser seule Inès et moi.

En face du restaurant il y'a un magnifique jardin, regorgeant d'Olivier. Par la fenêtre, je l'ai avaient vu s'assoir ensemble, mon oncle, Sonya et la mère d'Inès.

Je sors de cette camionnette toute cabossé, et l'horreur m'apparaît.

D'où le stress de l'ambulancier...

Il ne reste qu'un tas de gravats là ou une heure plus tôt nous mangions dans la bonne humeur.

Toute autour les palmiers sont à terre, les familles hurlent, certains retrouvent leur proche mais je vois dans les yeux d'autres qu'ils ont appris une mauvaise nouvelle.

Leurs cris en témoignent.

J'avance mais un policier m'arrête

-MONSIEUR VOUS ÊTES BLESSÉ. RETOURNEZ VOUS ASSOIR ON VIENDRA VOUS SOIGNER

- ma femme est à l'intérieur je dois aller la voir

Je tiens ma tête douloureuse, et réalise ce que je viens de dire.

Je me souviens de tout

Inès, mon abandon alors qu'elle avait besoin de moi.Elle qui se faisait battre par son beau père, j'ai appris plus tard que son père est décédé. Et moi je l'ai laissé tomber pour cette idée idiote que j'avais de l'amour.

Je me souviens de cette douleur que j'ai ressenti lorsque je l'ai laisser parler à un autre homme, une douleur comparable à celle que je ressens en ce moment.

Son collègue !

Une rage m'envahit en pensant à lui. Elle me disait qu'il était gentil et qu'il était fou d'elle.

Qu'est-ce qui s'est passé après que je sois parti?

2 ans !

Elle a tout abandonné pour moi.

Son poste, sa vie et apparemment même ce collègue.

Je suis sortie de mes pensées par le policier qui me pousse pour que je retourne sur la banquette.

Il ne m'a probablement pas entendu avec tout ce vacarme.

Je n'ai pas le temps de protester que j'entends une femme m'appeler derrière moi.

C'est une voix que je ne connaît pas, une voix très cassé, enrouée...

- ABOU !!!

Je me retourne

Le choc