TEXTE 5

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À l'instant, Juin 2018.

Qui suis-je ?
Qui est-ce que je veux devenir ?
Comment prévoir le futur alors que je ne sais rien du présent.
Je suis qui je suis.
Oh oui !
Nous sommes qui nous sommes.
J'aimerai être gentil.
J'aimerai être drôle.
J'aimerai être danseuse.
J'aimerai être altruiste.
J'aimerai tant...
On aimerait beaucoup de choses hein ! Beaucoup trop peut-être ?
Au lieu de vouloir devenir, devenons.
Mais hors de question qu'ils me forcent à devenir quelqu'un que je ne suis pas.
Parce que. Je suis.
Ce que je suis.
Et la plupart du temps.
J'aime être ce que je suis.
Je suis.
On a tous des défauts et se sont eux qui façonnent nos qualités.
Sans qualités pas d'défauts. Mais sans défauts pas d'qualités.
Qui est-ce que je veux devenir est une bonne question. Peut-être. Surement.
On aime la perfection: toujours chercher mieux.
Pourtant qu'est-ce que c'est bon l'imperfection.
D'être différent.
Je suis différente, parce que je rigole à tout va. Parce que je chante à tue-tête. Parce que je grimace. Parce que je raconte des blagues. Parce que je dessine mal.
Au début ça m'a gêné, un court instant parce que "t'es bizarre" mais finalement qu'est-ce que c'est cool de ne pas être comme tout le monde.
Puis il y a une autre question qui vaut cent fois plus:
Qui suis-je ?
Alors ? Qui es-tu ?
Comment se définir ?
Fais attention. Chaque "qualité" amène un "défaut".
Je suis beau. Tu es narcissique.
Je suis gourmand. Tu ne sais pas manger sainement.
Je suis maigre. Tu es anorexique.
La société juge qui nous sommes.
Alors.
Chut.
Écoutez-les.
Vous les entendez ?
Moi aussi.
Mais chut.
Écoutez.
Ne les écoutez plus.

On nous demande bien tôt de déterminer qui nous souhaitons être plus tard. Mais combien le savent réellement. On a souvent déjà du mal à comprendre qui nous sommes aujourd'hui. Et qui nous voulons être aujourd'hui. On a peur d'être. Parce que la société critique. J'aimerai être tant de choses, sauf que c'est impossible. Parce que ils auront toujours quelque chose à redire. Alors j'essaie. Mais c'est impossible.
C'est dommage. Il vaut mieux qu'on vive nos rêves.
Alors prend le verbe "être".
Conjugue-le.
Déguise-le.
Maquille-le.
Et...
Bobidibabidibou !

Le silence des mots (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant