Le silence des mots (1)

TEXTE 15

Mardi 1 janvier, 2019

Tout devient flou.
La,
Tout devient terne.
Panique.

Elle m'étouffe.
C'est comme une ombre étrange qui s'insinue en moi.
Dans ma tête.
Dans mon coeur.
Dans mes mains.
Partout où elle peut.
Elle se sert de mes peurs, de mes fragilités et mes doutes pour s'installer en moi.
Ça ne me fait pas peur.
Non. Ça m'fait paniquer.
Est-ce que c'est pire ?
Elle n'est pas toujours active mais je sais qu'elle est là.
Et au moindre moment, elle en profite.
Silencieuse,
Comme un serpent, lent, tranquille et vif.
Elle attaque.
Alors...

Tout devient flou.
La,
Tout devient terne.
Panique.

La noirceur envahit mes yeux pour m'empêcher de voir le bien.
Puis elle enlace ma tête pour m'empêcher de penser au bonheur.
Elle envahit ma gorge pour m'empêcher de respirer.
Et finalement, elle engourdit mon corps qui peine à tenir seul.
À l'extérieur, le temps s'écoule; à l'intérieur le temps s'écroule.
Dehors, je rigole.
Dedans, je panique.
Les larmes veulent sortir en vain.
Elles n'y arriveront pas.
Et c'est ce qui est pire.
Parce que au lieu d'extérioriser, tout est intériorisé !
C'est un cercle vicieux.
J'ai chaud.
Ça va.
Mes mains deviennent froide.
Gelée, je suis en feu.
Et là,
Tout me fait peur.
Et c'est un putain de cercle vicieux.
Le mal-être s'accroche en moi.
Je ne vois plus que des issues condamnées.

Tout devient flou.
La,
Tout devient terne.
Panique.

Ça ne fait pas peur.
C'est juste comme ça.
On s'en remet.
Jusqu'à la prochaine fois.
Où,
Tout devient flou.
La,
Panique.
Est là.

On parle souvent de crise de panique. Je n'en fait pas. Pourtant j'ai ce sentiment qui me fait perdre pied parfois. Alors je ne vois que tu noir et j'ai du mal à trouver du blanc. Ou bien je passe du bien au mal en un rien de temps et c'est comme si tout se déréglé. Je me dis alors, que rien n'est grave. Il faut juste être heureux et alors peut importe de perdre, de réussir ou non: tout ira. En essayant d'aller bien, ça ne peux qu'allez mieux. Pas de panique.