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MARS 2017

Bourrée. Je suis bourrée.
Complètement. Définitivement bourrée.
J'ai commencé par un verre. Et puis un autre. Enfin j'ai commencé quoi. Je pensais que j'allais m'arrêter. Je me suis dit, juste un verre ça peut pas m' tuer.
Un.
Deux.
Trois.
Quatre...
Et c'est quand on n'en arrive à ne plus savoir les compter qu'on se rend compte qu'on a peut-être abusé. Je n'aurais pas dut. C'est un vrai cercle vicieux. Un putain. De cercle. Vicieux. Comme les serpents, ça te prends à la gorge, ça t'oppresse, ça t'étrangle et ça te tue. Au début, c'est cool, on est jeune on fait la fête. On s'amuse, on oublie. On mélange:  vodka, drogue dure, s'en se rendre compte que ça nous déchire. On coupe le whisky, pour se sentir responsable. Mais ça dégénère, parce que le raisonnable n'est jamais éternel. Parce que on est humain et que se tromper c'est normal. L'être humain est né pour se tromper, pour essayer. Et j'ai essayé. Ouais j'ai essayé. Chaque mois. Chaque semaine. Chaque jour. Chaque heure. J'ai essayé de ne plus penser au soir. Mais c'est trop tard. Qu'en t'y a touché, t'es obligé de continuer. Tu te testes et tu repousses tes limites, jusqu'à ce que ça casse. Parce que oui, soit ça passe, soit ça casse. Ce soir ça à cassé. Depuis trois ans, ça a tenu, mais ce soir, ça a lâché. Mais le pire au final, c'est pas ça, c'est juste de se sentir responsable. Responsable de la mort du jeune homme en face de moi. Il n'a pas ouvert les yeux, moi oui, lui non. J'ai foiré. Mais je vais réessayé de tout arranger.
Mon seul regret c'est de n'avoir compris qu'après la fatalité. L'erreur est humaine, dit-on, mais c'est la connerie qui l'est.
L'erreur est surtout fatale.
Notre monde est constitué de personne qui n'attendent que d'être sauver. Il m'a sauvé, en se perdant. Son nom est mon cachet, celui que je prend pour me rappeler. Comme une bonne claque. D'ailleurs c'est plus efficace que n'importe quelle thérapie. Mais tellement plus dure à supporter chaque jour. Ça me pèse. Sa famille est en colère. Normal. Mais ça fait mal.
Adieu whisky. Adieu vodka. Adieu drogue. Adieu les mélanges.
J'arrête tout.
Je m'abandonne à la voix de la sagesse, pour trouver le chemin du bonheur.

Je n'aime pas l'alcool.
Je n'aime pas la drogue.
C'est personnel. On est d'accord.
Sauf que combien d'innocents ont perdu la vie à cause d'un égoïste ?
Un égoïste qui pensait seulement à oublier, à s'amuser !
Et qui par exemple à pris la route... puis a retiré la vie d'un Homme.
Je n'aime pas l'alcool.
Je n'aime pas la drogue.
C'est personnel. On est d'accord.
Sauf que quand ça touche les autres.
C'est plus personnel. Et ça touche plus ou moins tout le monde parce que... qui sait ? Ça peut-être n'importe qui.
N'importe quoi.
N'importe quand.
Et N'importe où.

Le silence des mots (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant