Texte 24

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Dimanche 01 Mars 2020, 23h59.

Je crois que j'ai peur.
Sa vie est fragile. Pourtant elle est encore tellement tout. Son sourire. Ses paroles. Continues. S'il te plait. Continues. De parler. De rire. Continues, s'il te plait. C'est un mauvais pressentiment que j'ai en moi.
L'écriture. Petite feuille tu es le seul endroit où je vais oser dire que j'ai peur.
Ça ne me fait pas mal.
Elle est encore là.
Mais j'ai ce mauvais pressentiment. Aujourd'hui en entendant sa voix.
Je ferme les yeux. S'il te plait. Ne pars pas.
Tu as dit que tu serai là. Tu ne peux pas.
Je m'attends au pire. Comme ça. Ça fait moins mal. Et je vais en rire. Je ne le prends pas mal. C'est comme ça que je survis.
Tu as vécu. Tellement de choses. Tu es forte. Tellement. Tu me racontes parfois. J'aimerai que tu me racontes toujours. De nouvelles histoires. Ta vie avant. Ta vie maintenant.
Je sens. Je sais. Je vais regretter le temps qui nous a échappé.
Mais s'il te plait. Ma vie ne peut pas tant changer.
Je ne réclame pas grand chose. Pourtant là je veux. Je veux que tu restes. Je suis vide d'y penser. Ce pressentiment me ronge. Je me prépare à la chute en oubliant d'apprécier ces moments où mes pieds touchent le sol.
Les autres sont forts. Je ne le suis pas.
Je fais semblant. Putain. Je fais semblant.
Ça ne va pas.
Je vais rire. Beaucoup. Il ne faut pas que j'oublie.
Il vaut mieux en rire qu'en pleurer.
Ça roulent sur mes joues. Ça tombent dans mon cou.
Je veux être forte à l'extérieur.
Avoir mal me fait peur.
Ne m'en veux pas.
J'ai peur pour toi.
Je ne le dis jamais. Mais je t'aime. C'est juste inné. J'y arrive par écrit. À décrire mes sentiments. Mais j'ai la frousse de vous les dire. À haute voix.
J'ai mal à la tête ce soir.
Sûrement pas autant que toi.
Tu as souffert. Je sais. Mais tu es forte.
Tellement plus que moi.
Ce soir j'écris parce que j'ai peur.
Et parce que je t'aime.
J'aime la vie.
Elle t'aime aussi.
Et je suis désolée.
Je lui en veux un peu qu'elle te fasse souffrir.
C'est dur.
Je vais être.
J'ai envie de dire à nouveau « je t'aime ». Mais ce sentiment, au fond de moi. C'est bien plus que ça. Bien plus que ces mots que je ne saisis pas tellement.
J'ai peur pour toi.
Aujourd'hui.
Et j'espère demain aussi.
Pour la vie.
S'il te plait.
Continues.
Pour la vie.

Impuissance face à la vie.
Impuissance face à la mort.
Je sais pourquoi j'écris. Je sais ce que j'ai écrit.
Mais aujourd'hui, même si j'espère que ça fait sens. J'ai égoïstement besoin que ça fasse d'autant plus sens pour ma personne.

Le silence des mots (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant