Les Élues des Dieux _ Tome 1 _ Les Chevaliers Sacrés d'Athéna

Chapitre 15 _ Athènes

Sophia descendait du bateau, toute joyeuse. Elle tourna sur elle-même en prenant une profonde inspiration, faisant voleter sa tenue de travail. L'air marin mélangé à l'odeur de la ville, du poisson et des frites, voilà ce qui lui avait manqué ! Et elle s'en moquait d'avoir une robe de soubrette. Elle regarda ensuite Saga rejoindre les quais, suivit d'Aphrodite. Mais Ofelia, elle, restait à bord, accrochée à une barre en fer.

- Mais qu'est-ce qu'elle fait encore... marmonna la française en mettant les mains sur les hanches.

- Ofelia, descendez voyons ! l'encouragea le Poisson avec un large sourire.

- V... Vous êtes sûrs ? balbutia-t-elle tandis que ses joues prenaient une pâleur encore plus cadavérique qu'au trajet

- Mais oui, allez, venez, continua Saga.

D'un pas prudent, la jeune espagnole posa pieds sur la terre ferme. La sensation des vagues disparues, cela ne lui donna qu'un nouveau mal de cœur. Elle s'accrocha à Sophia et déclara sombrement :

- Je suis malade.

Elle se pencha alors en avant, et rendit son précédent repas sans pouvoir se retenir plus longtemps. Aphrodite porta la main à son nez, répugné. Saga paraissait plus s'inquiéter qu'autre chose, et la française criait pour avoir été aussi proche de cette scène.

- Sérieusement... marmonna-t-elle après s'être calmée. Tu ne pouvais pas aller aux toilettes, comme tout le monde ?

- Je n'ai pas eu le temps... se lamenta Ofelia en amenant sa main à sa bouche

- Tient, d'ailleurs, je vais y aller tout de suite ! Ce serait fait, au moins.

Et elle s'en alla en vitesse vers le bâtiment public. Les deux chevaliers s'éloignèrent un peu avec l'espagnole, qui observait les alentours avec un regard ébahi. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas vu Athènes dans toute sa splendeur. La dernière fois, elle était en compagnie de Frédéric, et cette pensée lui serra le cœur. Elle avait le maigre espoir de le revoir ici, mais elle se doutait qu'il avait dû rentrer chez eux depuis le temps. Sophia revint après un temps, toute guillerette. Elle prenait cette invitation du Grand Pope mieux que quiconque, depuis le temps qu'elle espérait changer d'air. Elle prit la main d'Ofelia, et elle l'entraîna vers les rues de la ville, trottinant presque pour regarder chaque vitrine de chaque boutique.

- Il me faut des chaussures. Et d'autres vêtements aussi ! déclara-t-elle avec des étoiles dans les yeux

Aphrodite s'avança pour s'interposer un peu, et objecta avec calme en faisant un clin d'œil aux deux amies :

- Je suis l'homme de la situation ! Laissez-moi vous trouver des habits convenables, et vous serez les plus belles d'entre toutes.

- Ooh... Tu m'as l'air bien sûr de toi ! rétorqua Sophia avec un sourire moqueur

Rien ne pouvait entraver la bonne humeur de la jeune française à l'heure actuelle. Il fallait savoir que le Grand Pope avait proposé aux deux jeunes femmes un peu de liberté, leur autorisant à aller à Athènes sous bonne escorte. Il était donc au début convenu, grâce à Saga, qu'elles iraient en ville sous sa propre surveillance. Mais le Poisson était un homme plutôt curieux, et lorsque cela était parvenu à ses oreilles, il avait beaucoup insisté pour venir également. En fait, il n'avait pas vraiment laissé le choix à qui que ce soit. Ils avaient ensuite prit le bateau, en direction du continent. Ainsi la folle aventure avait commencée.

- Sophia, nous n'avons pas beaucoup d'argent... protesta l'espagnole. Il faut en garder pour manger.

- Vous n'aurez qu'à déjeuner au Sanctuaire désormais, avec nous.