Chapitre 23 _ Un talent insoupçonné

218 22 0
                                    

Dans leurs sombres prisons, les deux jeunes amies étaient aujourd'hui silencieuses. Orphée n'était pas revenu les voir, elles n'avaient reçu que les visites répétées de Rhadamanthe, qui les plongeaient toujours dans la peur. Elles ne comptaient plus les heures qui passaient, et ne savaient pas à combien de jour elles en étaient. Mais, par moment, Ofelia entendait une douce voix cristalline, qui la rassurait quelque part. Cependant, lorsqu'elle l'évoquait avec Sophia, cette dernière lui disait qu'elle était définitivement folle. Mais l'espagnole était sûre de ce qu'elle percevait par ses oreilles, et sa curiosité la poussait à toujours se demander d'où cela provenait. Si elles étaient réellement aux Enfers, il lui paraissait impossible que quelque chose d'aussi chaleureux existe. Une idée lui traversa brièvement l'esprit, et elle en écarquilla les yeux de surprises tant cela lui paraissait improbable. Et pourtant...

Ofelia avait toujours été sombre au sujet de son passé. Elle était vague, et personne hormis Sophia ne savait qu'elle était orpheline. Mais il fut un temps où l'espagnole arpentait les rues en quête de maison vide pour y dérober quelques objets précieux. Elle faisait en réalité parti d'un groupe très bien organisé, mais avait eu le courage de le quitter grâce à Frédéric, notamment. Néanmoins, elle y avait appris quelques choses très intéressantes. Elle s'approcha de ses barreaux et demanda :

Dit-moi Sophia... Est-ce que tu as une pince, par hasard ?

- Une pince ? s'étonna la française. Et qu'est-ce que tu veux faire d'une pince ?

- J'ai une mèche dans les yeux.

- Tu es pénible... souffla-t-elle avec un sourire.

Sophia détacha ses longs cheveux sombres, et lança l'objet qui heurta la porte de la prison de son amie. Ofelia, ravie, attrapa l'objet, satisfaite.

- Merci !

Elle dissimula ensuite la pince dans son ample gilet.

- Tu crois qu'ils vont nous tuer ? s'enquit la française

- Jamais je ne les laisserais faire, rétorqua Ofelia.

- J'ai l'impression que cela fait des jours que nous sommes là, toutes seules... Si les Chevaliers sont des hommes aussi extraordinaires que tu le prétends, pourquoi ils ne viennent pas nous sauver ?

- Ils ont d'autres priorités... rétorqua doucement l'espagnole. Mais ne t'inquiète pas. Nous allons bientôt sortir.

Des pas résonnèrent. Elles se raidirent simplement, mais furent soulagées lorsqu'elles constatèrent qu'il s'agissait d'Orphée. Ofelia lui fit aussitôt signe de s'approcher.

- Je sais comment sortir d'ici, lui chuchota-t-elle. Mais j'aurais quand même besoin d'un coup de main pour mes chaînes. Vous pensez que vous pourriez les briser ?

Elle avait parlé si bas que Sophia ne l'avait pas entendu. Cette dernière se demandait simplement ce qu'ils pouvaient bien manigancer, tous les deux. Orphée parut surpris d'entendre cela, mais acquiesça néanmoins.

- Mais je suis incapable d'ouvrir la grille, rétorqua-t-il. Elle est protégée de sorte à ce qu'aucune aura ne puisse l'ouvrir. Il n'y a que la clef, que Rhadamanthe possède, qui pourrait le faire.

- Seulement une clef, vous êtes certain de ce que vous avancez ?

Elle avait l'air malicieuse, en présentant la pince à cheveux. Elle en brisa l'un des bouts et commença à trifouiller la serrure, sous le regard ébahi du Chevalier. Un cliquetis résonna, et la porte s'ouvrit.

Les Élues des Dieux _ Tome 1 _ Les Chevaliers Sacrés d'AthénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant