Les Élues des Dieux _ Tome 1 _ Les Chevaliers Sacrés d'Athéna

Chapitre 20 _ La fuite

Le lendemain de la soirée, lorsque la jeune espagnole se réveilla, elle eut seulement l'impression d'avoir fait un beau rêve. Mais non, tout ceci avait bien été la réalité. Elle se leva, et rejoignit le salon. Sophia dormait probablement encore, et elle déjeuna donc seule. Puis, elle s'habilla, et décida de prendre un peu l'air. A peine fut-elle dehors qu'elle fut prise d'un étrange sentiment. Ou plutôt, il s'agissait d'un mauvais pressentiment. Elle leva les yeux vers les montagnes qui masquaient le Sanctuaire, et fronça légèrement les sourcils, se demandant d'où cela pouvait bien provenir. Elle toucha nerveusement son pendentif, habituée à sa présence rassurante. Hésitante un instant pour son amie, elle fini par se diriger vers l'escalier, et en traversant le Zodiaque d'Or elle eut la surprise de le découvrir désert. Pas le moindre Chevaliers ne gardait leur maison zodiacale.

Lorsqu'elle atteignit le dernier temple, celui du Grand Pope, elle marqua un temps de pause. Elle ignorait encore pourquoi elle était venue ici sur un simple pressentiment, mais maintenant qu'elle y était autant se dire qu'elle n'avait pas fait le chemin pour rien. Elle s'avança doucement, à pas de loup, pour finalement se retrouver face à l'immense double portes. Elle était fermée, mais le son d'une conversation agitée lui parvint. Curieuse, elle se rapprocha encore, jusqu'à être collée, tendant l'oreille. Elle reconnut aussitôt le Grand Pope, et s'étonna d'entendre autant d'éclat de voix. Elle supposa alors que tous les Chevaliers d'Or, à l'exception de ce Vieux Maître dont on lui avait parlé, étaient à l'intérieur.

- Cela ne plus durer, déclara Deathmask pour continuer la discussion. Ces filles ne font que profiter de notre hospitalité généreuse. Je commence à en avoir assez d'être spectateur de cela. Pourquoi ne font-elles rien ?

- Je ne peux que rejoindre l'avis de Deathmask, ajouta le Poisson. Même si je doute de sa bonne foi.

Le Cancer émit simplement un bruit de méprit à cette remarque.

- Elles sont gentilles, objecta le Taureau. Et nous les avons enlevées à tout ce qu'elles connaissaient. Il est normal qu'elles doivent prendre leur temps.

- Trois mois, Aldébaran, trois. Et toujours aucune nouvelle d'Athéna.

- Je comprends, Aphrodite, mais met-toi un peu à leur place...

- Elles n'ont aucunes puissances, rétorqua fermement le Poisson. Nous ne ressentons quasiment pas leur aura, pour ne pas dire qu'elles n'en n'ont pas du tout. C'est un signe de faiblesse certain. Elles ont beaux être gentilles, agréables, amusantes, ou tout ce que vous voulez, elles ne nous sont d'aucune utilité.

Un léger silence s'installa après cette remarque. Ofelia, qui ne comprenait pas vraiment tous les enjeux, continua son écoute avec la plus grande des attentions dont elle pouvait faire preuve :

- Et alors ? rétorqua Mü. Qu'est-ce que tu conçois de faire ?

- Les ramener chez elles.

- Tient donc ? s'étonna le Scorpion.

- C'est pour moi la meilleure chose à faire. Si elles sont bien celles que nous avons si longtemps cherchés, tant qu'elles n'auront pas la puissance nécessaire il est inutile de les garder ici.

- C'est ridicule... se moqua Milo

- Je pense qu'au contraire Aphrodite a raison, répliqua calmement Shura. Cet endroit n'est pas fait pour ces jeunes femmes. Les avoir amenés ici ne leur a apporté que du malheur.

- Et pourquoi ne pas les garder à l'abri ici, avec nous ? proposa le Lion. Les envoyer chez elles ne ferait qu'accroître les risques.

- Aiolia a raison, l'appuya Mü. Il ne faut pas oublier que deux Spectres sont apparus avant nous pour les prendre.