Les Élues des Dieux _ Tome 1 _ Les Chevaliers Sacrés d'Athéna

Chapitre 16 _ Larmes

Recroquevillée sur son lit, Ofelia ne songeait plus qu'à Frédéric, se remémorant en boucle le murmure qu'il lui avait fait à l'oreille. Cela avait beau s'être passé quelques jours auparavant, elle n'arrivait pas à se sortir cela de la tête. Après tout, il avait raison, au fond. Elle n'était plus la même. Elle avait changé. Et elle n'avait rien fait pour le retrouver, rien fait pour retourner auprès de lui.

Se considérant plus qu'un monstre que ne l'était les Chevaliers Sacrés, elle cacha son visage contre ses genoux et sanglota légèrement. Jamais elle n'aurait pensé qu'elle aurait été capable d'abandonner le seul ami qui avait toujours été là pour elle. Et pourtant, c'était ce qu'elle avait fait. La porte s'ouvrit alors tout doucement sur Sophia, très inquiète à son sujet. La jeune française n'avait, en aucune façon, imaginé qu'Ofelia pouvait être aussi sensible. S'approchant lentement d'elle, elle passa un bras autour de ses épaules pour l'encourager.

- Pourquoi tu ne viendrais pas prendre l'air ? demanda-t-elle d'une voix douce

- Je n'aime pas être dehors, rétorqua machinalement l'espagnole.

- Je suis sûre que ça pourrait te faire du bien.

- Je déteste le soleil. Laisse-moi tranquille.

Elle avait parlé sèchement. Mais Sophia ne s'offensa pas, elle comprenait la douleur qu'elle éprouvait. Elle esquissa un sourire et déclara sur le même ton qu'avant :

- J'ai été au Sanctuaire, hier.

Ofelia resta silencieuse.

- Tout le monde me demande comment tu vas. Mais vu que tu passes tes journées enfermées, je ne peux pas leur répondre.

- Ah.

Elle avait plus l'air de s'en moquer. Tout ce qu'elle voulait maintenant, c'était récupérer ce qu'elle avait perdu, même si elle savait que c'était trop tard. Et rien d'autres.

- Bon, je l'avoue, tout le monde sauf Deathmask. D'ailleurs, cela fait un moment qu'on ne l'a pas vu.

- Tant mieux... marmonna l'espagnole. Il n'est pas gentil.

Sophia émit un léger rire, se disant qu'elle n'avait pas du tout tort.

- Pourquoi tu ne viendrais pas avec moi, aujourd'hui ? C'est notre dernière journée de repos, autant en profiter.

- Non. Va t-en, Sophia...

- Je n'irais nulle part. Soit, nous allons toutes les deux au Sanctuaire, soit je vais rester ici jusqu'à ce que tu craques.

Et elle savait qu'Ofelia allait craquer. Elle était ainsi, faisant sa têtue, mais elle abandonnait bien vite. Au bout d'une dizaine de minutes, la jeune espagnole laissa échapper un grognement et se leva en déclarant à son amie qu'elle avait gagné.

- Je suis décidément géniale ! fanfaronna Sophia

- Et très modeste avec ça... marmonna-t-elle.

- Oui je sais !

Gardant une tenue froissée, Ofelia sortit dehors et fut aussitôt frappé par les rayons du soleil. Pour avoir passé plusieurs jours dans le noir, cela lui procura une douleur, ayant l'impression que ses yeux brûlaient. Sophia, elle, joyeuse comme toujours, prit une profonde inspiration avec un large sourire qui étirait ses lèvres, et saisit la main de son amie avant de la tirer avec elle. Elle l'entraîna ainsi jusqu'à l'escalier du Sanctuaire, les gravit jusqu'à atteindre le réfectoire.