Chapitre 5 _ Souvenirs

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Une semaine complète s'était écoulée depuis l'arrivé d'Ofelia et de Sophia sur l'île du Sanctuaire. Elles s'étaient énormément rapprochées, et s'étaient également habituées à cette vie tranquille à Rodorio, malgré les nombreuses visites de ces prétendus Chevaliers. En fait, elles les évitaient le plus possible. Surtout la française, qui les qualifiaient toujours de cinglés. Elle n'était pas méchante, simplement effrayée. Des choses nouvelles, toujours pas de réponses pour ce qu'elles avaient vus, tant de mystère, de secret et d'incompréhension.

Ce jour là, Argol était encore revenu chez elles. En réalité, il venait très souvent. Elles n'avaient plus vraiment eu de nouvelle d'Aiolos, d'Aiolia, ou même de Mü, mais cela ne les dérangeaient absolument pas. Le Chevalier qui s'obstinait le plus envers elles étaient donc Argol. Mais, au lieu de prendre place directement sur le canapé comme il avait l'habitude de le faire, il annonça d'une voix forte et ferme :

- Vous êtes toutes les deux attendues au palais du Grand Pope.

- Encore le Grand machin... marmonna Sophia. Mais qu'est-ce qu'il nous veut, à la fin ?

- Il veut faire accélérer les choses, simplement. Acceptez, je vous pris, ou je serais contraint d'user de force.

La française, se rappelant de la démonstration d'Argol pour libérer Ofelia des débris, se plaça aussitôt derrière son amie et bredouilla, terrifiée :

- Ah oui, oui... Hum... Nous n'allons pas faire attendre ce gentil monsieur encore plus longtemps, n'est-ce pas ?

Le Chevalier esquissa un léger sourire narquois devant la réaction de la jeune femme L'espagnole, elle, rétorqua :

- Mais le trajet est long. Et ma jambe est encore douloureuse. Je ne pense pas être capable de grimper toutes ces marches.

- Je vous porterais sur mon dos, proposa-t-il sur un ton plutôt moqueur.

Ofelia, au lieu de rougir, se mit plutôt à pâlir à vu d'œil. Elle ne s'attendait pas à cela. Mais alors pas du tout.

- Ah ouais d'accord, et moi alors ? Personne ne me porte ? s'indigna Sophia.

- Je te laisse ma place, si tu veux... marmonna son amie.

Agacé, Argol leur fit sèchement signe de se taire, et elles se raidirent, silencieuses. Puis, il s'assura qu'elles passent devant lui et ils quittèrent la maison, pour ensuite arriver au pied de l'escalier du Zodiaque d'Or. Personne n'avait exprimé mot pendant le court trajet, ce qui l'avait rendu très gênant pou les deux jeunes femmes. La suite du chemin s'était déroulé ainsi : Argol avait prit Ofelia sur ses épaules, malgré ses protestations et ses petits coups de moustiques qu'elle lui avait donné sur la tête et Sophia peinait à les suivre. Par chance, les temples qui parsemaient les marches étaient encore une fois déserts, et aucun des Chevaliers dit d'Or ne les avaient vu dans cette situation là.

- Argol, je vous tuerais... marmonna l'espagnole avec les joues rouges.

Il se contenta d'exploser de rire.

- Je serais curieux de voir ça, répliqua-t-il avec son air narquois.

Une voix lointaine résonna alors, et le Chevalier se tourna, étonné. Sophia, loin derrière eux, avançait avec grande difficulté, titubant parfois. Ils pouvaient l'entendre haleter tant son souffle était coupé malgré la longue distance qui les séparaient.

- Attendez-moi ! implora-t-elle. Attendez-moi...

- Allons mademoiselle Sophia, vous pouvez bien faire ce petit effort ! Regardez-moi, j'ai transporté votre amie jusqu'ici et je suis pourtant en pleine forme !

Les Élues des Dieux _ Tome 1 _ Les Chevaliers Sacrés d'AthénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant