Les Élues des Dieux _ Tome 1 _ Les Chevaliers Sacrés d'Athéna

Chapitre 1 _ Spectres et Chevaliers

L'arrivé à Athènes s'était fait sans encombre. Pendant tout le trajet en avion, Sophia et Ofelia n'avait eu de cesse de discuter, et elles avaient aussitôt lié une certaine amitié. Aurore, bienveillante envers sa jeune dessinatrice, proposa aux deux espagnols de les accompagner au Salon où était prévue la dédicace de son roman.

- Ça pourrait être une bonne idée pour commencer notre séjour, qu'est-ce que tu en penses ? demanda Ofelia à son ami

Frédéric parut réfléchir un instant. Il préféra cacher qu'il aurait aimé passer du temps seul avec elle, et choisi de lui faire plaisir en acceptant. Sautillant de joie, Ofelia se rapprocha encore plus de Sophia en chemin. Elles avaient de nombreux point commun, et s'en amusaient. Par exemple, elles lisaient beaucoup, aimaient toutes les deux les plats de pâtes, et surtout étaient des pianistes. Cependant, Sophia ne jouait que sur un synthétiseur, et n'avait jamais pris de cours, au contraire d'Ofelia. Elle rêvait de jouer merveilleusement, mais n'en n'avait pas les moyens, son père ne se préoccupant que de ses bouteilles.

- Et alors ? s'étonna Frédéric. Tu ne pouvais pas te trouver un petit boulot ?

- J'en avais un, rétorqua la concernée sur la défensive. Même plusieurs ! Mais on me virait tout le temps...

- Tient donc... marmonna-t-il comme si cela ne l'étonnait pas.

Ofelia lui donna un coup dans les côtes, lui intiment de se taire. Elle s'excusa pour lui auprès de sa nouvelle amie, et lui pria de continuer son explication.

- Oh trois fois rien. On est une femme, on ne peut pas faire n'importe quoi, tu vois le genre ?

- Ah...

En fait, Ofelia ne voyait pas du tout, n'ayant jamais travaillé de toute sa vie. Même lorsqu'elle était à école, elle s'en était toujours sorti de justesse, les études n'étant pas ce qu'elle aimait le plus. Marchant dans les rues de la capitale, elle préféra se faire toute petite à ce sujet. Plongée dans ses réflexions, elle ne fit absolument pas attention aux personnes qui se déplaçaient en sens inverse, et heurta violemment le torse d'un homme. Elle vacilla, et tomba à la renverse aussitôt.

- Je suis confus... Je ne faisais pas attention où j'allais.

Ofelia secoua lentement la tête, et émit un léger rire en rétorquant :

- Non, non, c'est moi !

Frédéric se hâta vers son amie pour l'aider, mais l'inconnu le devança en relevant Ofelia. Il avait bien sûr remarqué la présence de l'espagnol, mais préféra en faire totalement abstraction.

- Toutes mes excuses... murmura-t-il sur un ton plutôt étrange.

Il avait une voix dans les tons graves, très rassurante quelque part. La jeune femme le regarda plus attentivement, curieuse, et fut perplexe par son regard profond. Il y avait quelque chose de troublant dans le bleu de ses yeux, et elle s'étonna de cet étrange intérêt qu'elle y portait. Il avait également des cheveux pour le moins marquant, très long, d'une couleur plutôt marine.

- Je vous souhaite une bonne journée, déclara-t-il.

Il commença à s'éloigner, mais remarqua la présence de Sophia et d'Aurore.

- Mesdames.

Et il parti définitivement, d'un pas élégant. Ofelia fut encore quelques instants troublée, comme si elle avait reçu un coup sur la tête. Frédéric, qui se trouvait à côté d'elle, la secoua légèrement pour la réveiller.