Honest

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_Laisse-moi voir Shawn !

_Non, hors de question !

_Allez s'il te plait !

Depuis ce matin je tente d'empêcher Mel de regarder ce que j'ai acheté hier au centre commercial. Sa curiosité, parfois trop envahissante, m'empêche de me préparer pour mon cours de chant.

_Dis-moi au moins ce que c'est.

_J'ai dit non ! C'est une surprise.

_Tu sais que je n'aime pas les surprises.

_Et bien il va falloir que tu apprennes à les apprécier.

Ses yeux doux n'y changeront rien, je tiens beaucoup trop à ce cadeau que je veux lui faire pour Noël. D'ici là, elle ne verra pas mon nouveau costume bordeaux.

_Ce n'est pas juste.

Alors qu'elle s'apprête à sortir de la chambre, je l'attrape par la taille afin de la pousser sur le lit. Le moyen le plus efficace chez elle pour la faire rire se sont les chatouilles. Je laisse alors mes doigts glisser sur la peau de son ventre et rapidement j'entends le son agréable de son rire.

Son corps gesticule dans tous les sens comme un petit verre. Elle essaie désespérément de me repousser, de s'extirper de mes griffes, mais c'est peine perdue. Elle ne m'échappera pas aussi facilement. Ma technique est infaillible, elle n'a aucune chance de s'en sortir.

La voir se tordre de rire m'amuse. J'ai l'impression d'être un privilégier lorsque je la vois si heureuse. En sa compagnie, j'ai toujours l'impression que la vie est plus simple, plus douce, que les choses ne peuvent qu'aller bien. Je me sens bête parfois d'être si niais. Juste en l'apercevant je peux avoir un sourire débile plaquer toute la journée sur le visage. Je ne sais pas si elle a le même « problème » que moi, mais ce qui est sûr c'est qu'elle m'aime autant que moi je l'aime.

_Shawn arrête !

Je suis étonné de voir qu'elle a réussi à prononcer ces mots entre deux rires. Elle parvient même à me lancer un coussin en pleine tête. Je décide alors de stopper mes chatouilles et de le prendre pour une bataille d'oreillers. Elle se munit alors de celui sur lequel je dors et commence à me frapper.

_Ma vieille c'est mort, tu vas perdre.

Je ne lui laisse pas le temps de répliquer et lui frappe l'épaule. Elle me rend aussitôt mon coup avec beaucoup de plaisir. Ni elle, ni moi, n'avons envie de perdre. Son côté compétitrice lui donne un air de guerrière. Elle s'acharne sur moi alors que je suis coincé le long de la porte. Dans un moment d'inattention, j'arrive à lui assainir un coup en pleine tête qui ne lui plait pas beaucoup.

_Alors là c'est la guerre !

Je me réfugie à l'autre bout de la chambre alors qu'elle me suit en courant. Nous sommes deux enfants jouant bêtement à chat à présent. Les oreillers valses à droit à gauche de la chambre. Elle qui était si bien rangée il y encore quelques minutes, se retrouve être complètement dévastée.

_Non mais c'est quoi ce bordel ?!

Aby, qui se tient dans l'embrassure de la porte, a le visage sévère. Mel et moi, nous explosons de rire face à son ton autoritaire qui ne va absolument pas avec son pyjama. Arriver à être sérieux dans cette tenue relève de l'impossible.

_Y'en qui dormais en-dessous !

C'est vrai qu'elle occupe la chambre située juste sous la nôtre. Habitant dans une vieille maison de ville, le parquet grince facilement et les bruits se propagent rapidement. Elle n'a donc pas pu avoir ses huit heures de sommeil habituelles. C'est plutôt normal qu'elle soit dans cet état alors. Aby a besoin de dormir assez longtemps pour être de bonne humeur.

Grâce à lui [SM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant