Grâce à lui [SM]

Crazy

Complètement fou. Voilà le terme que j'utiliserais pour définir ce que je m'apprête à faire. Mais après tout ma vie en elle même est déjà folle alors en quoi est-ce différent de d'habitude ? Je viens de courir dans un froid hivernal, chose que je n'ai pas fait depuis des lustres, je ne me souviens même plus à quand remonte la dernière fois que j'ai fait du sport. L'air glacé me lacère chaque infime partie de mes voies respiratoires tel des aiguilles se plantant une à une dans les parois de ces organes.

Arrivée devant notre motel je tente de soulager la douleur en toussant le plus possible jusqu'à m'en étouffer tout en m'asseyant sur la première marche d'un des escaliers menant au premier et seul étage du bâtiment. J'ai du mal à reprendre ma respiration, je n'aurais peut être pas dû forcer autant pour une première fois mais je devais partir au plus vite. Si Matt, Lauren ou Brian était sorti pour voir ce que j'avais ils ne m'auraient pas laissé partir une fois que je leur aurais expliqué mon intention. Seulement voilà, l'excitation retombée je réalise l'énorme gaffe que je viens de faire. J'ai besoin de la voiture de Brian or je n'ai pas ses clés puisqu'elles sont restées dans la poche du manteau de Lauren. Mais quel con. Pourquoi je n'y ai pas pensé plutôt ? Après tant d'efforts je suis condamné à rester planté là sur ces marches recouvertes de neige à contempler le véhicule que je ne peux utiliser. Je passe mes mains sur mon visage en poussant un fort soupir pour extérioriser toute ma frustration et en relevant la tête je remarque un garage encore allumé à quelques mètres plus loin dans la rue. Je ne sais pas si ça va marcher mais au point où j'en suis pourquoi ne pas tenter ?

Je me dirige donc vers la faible lueur que dégage le petit entrepôt ouvert où il est écrit en gros au dessus "Chez Marcus". En passant ma tête à l'intérieur j'aperçois un homme plongé sous le capo d'une vieille voiture autant recouverte de rouille que de peinture. Une grande timidité s'empare tout à coup de moi. J'arrive à chanter devant des milliers de personnes mais parler à un vieille homme me pétrifie ? Je confirme que je suis vraiment con. Je toque faiblement le long de la grande porte en tôle afin de le prévenir de ma présence et éviter qu'il prenne peur et tente de m'attaquer avec un de ses outils. Au son du bruit sourd que fait mon point lorsqu'il rencontre le bout de métal, il se retourne en me toisant d'un regard interrogateur. C'est un homme blanc ayant dans la soixantaine sans doute, les cheveux et la moustache grisonnante lui donnant un air de grand-père parfait. Typiquement celui qui vous emmènerait découvrir tous les bienfaits de la nature en vous invitant à faire de longues promenades pour vous expliquer chaque plante, animal et je ne sais quoi d'autre. Au moins il a l'air plutôt sympa alors il acceptera peut être de m'aider. C'est le moment de voir si cette fichue maladie peut me servir à quelque chose.

_Bonsoir. Vous devez être Marcus ?

_Je n'aurais pas appelé mon garage ainsi si ce n'était pas moi. me répond-il en posant son vieux torchon sur son épaule.

_Oui c'est sûr... euh... en fait j'ai un petit problème avec ma voiture.

_Je suis désolé mais on est fermé. Vous avez vu l'heure ?

_Je sais qu'il est tard mais j'en ai vraiment besoin. Je... je suis malade et je n'ai plus de médicament pour mon traitement. Les pharmacies étant fermées je dois aller à l'hôpital mais il est beaucoup trop loin pour y aller à pied.

_Bon... c'est quoi le problème ?

_J'ai perdu mes clés.

_Fiston qu'est-ce que je peux faire à ça ? Même si je l'ouvre tu ne pourras pas démarrer.

_Si si ne vous en faites pas il n'y a pas besoin de la clé pour la démarrer, on doit juste appuyer sur un bouton.

_C'est encore une de ces dernières babioles prétendant être des voitures high-tech. Quand tous ces petits modèles tomberont en panne on verra bien si elles sont aussi géniales que ça.