Souvenirs, souvenirs... {TERMINÉE}

Chapitre 3

Une fois mon hibou envoyé, je me rassois dans ma grotte, tapis dans l'ombre tel une chauve-souris. Depuis mon évasion d'Azkaban, cette grotte du pays de Gales était devenu mon refuge, ma « maison ». Je ne m'en plaignais pas; elle était toujours plus confortable que la cellule dans laquelle je venais de passer douze ans de ma vie.

Mais, aujourd'hui, j'aurais voulu me trouver autre part. Près de quelqu'un qui m'étais cher autrefois et que je crains d'avoir perdu; mon vieil ami et amant Remus Lupin.

A cette même époque, il y a 16 ans exactement, j'avais fait ma rentrée à Poudlard en septième qui avait été sentimentalement chamboulée. J'avais, pour la première fois de ma vie, ressenti de la jalousie pour Remus qui venait de se rapprocher d'Elizabeth. Et cette jalousie n'allait faire qu'augmenter !

***

Une semaine à peine après la rentrée, tout était redevenu normal. On a recommencé nos mauvais coup et la pleine lune ne s'annonçait qu'à la fin du mois. Remus était donc tranquille pour un bon bout de temps.

Justement, celui-ci s'est comme rapproché de ladite Elizabeth avec qui il avait l'air de si bien s'entendre. Ça m'horripilait mais je ne pouvais rien y faire.
Vers la mi-septembre, les entraînements de quidditch reprirent et j'en ai profité pour aller parler à Elizabeth.

- Eh Lizzie ! l'ai-je appelée après le premier entraînement. Je pourrais te parler.

- Bien-sûr, Sirius ? À quel sujet ?

- Ah vrai dire, lui ai-je répondu en baissant la voix, de Remus. J'ai vu que tu t'entendais plutôt bien avec lui alors je voulais savoir comment ça allait entre vous.

Je savais évidemment qu'il ne se passait rien entre eux mais je voulais l'avis de la concernée. Elle a rougis puis a déclaré:

- Je ne vois pas pourquoi tout le monde s'inquiète de notre amitié. On est seulement amis après tout, pas vrai ?

- Oui, c'est sur, lui ai-je affirmé. C'est juste qu'on a jamais vu Remus être « ami » avec des filles avant toi. A part Lily évidemment mais c'est différent.

Elle a semblé reprendre des couleurs puis a dit, comme pour se contredire:

- Eh bien figure-toi qu'il me plait plutôt bien. Mais il est trop timide et je ne sais pas ce qu'il pense de moi... J'attends encore un peu histoire de le découvrir vraiment.

Et ses paroles ont eu l'effet d'un seau d'eau glacée pour moi. Je ne voyais Remus avec personne et surtout pas avec une... une fille. Pas que je le savais gay mais voir Remus avec une fille me faisait bizarre. Peut-être que secrètement, je l'imaginais finir avec moi, mais je ne me souviens plus...

- Mais, au fait, tu pourrais m'aider toi ! s'est alors exclamée Elizabeth.

- Comment ça ?

- Ben oui, enfin ! Tu pourrais aller parler de moi à Remus et lui demander ce qu'il pense de moi, histoire de voir un peu. Tu fais genre de rien et puis tu viens me dire.

Je n'étais pas vraiment enchanté de faire ça. Et si Remus m'avouait qu'elle lui plaisait elle aussi ?

- Je ne sais pas, Lizzie, lui ai-je répondu en mentant, ce serait un peu vache de faire ça dans son dos. Je verrais...

Et sur ces mots, je me suis empressé de filer dans le vestiaire des garçons, où j'étais sur qu'elle ne viendrait plus m'embêter.
Bien évidemment, je n'ai pas parlé d'Elizabeth à Remus. Je n'en avais aucune envie de toute manière.

Mais lors de l'entraînement suivant, Elizabeth m'a littéralement sauté dessus pour que je lui parle de ce que Remus m'avait dit. Pris de court, je n'ai pas eu d'autres options que de lui mentir.

- Alors ? a-t-elle demandé avec impatience.

- Euh...eh bien... Remus te considère seulement comme une amie... pour l'instant.

Je n'aurais peut-être pas dû rajouter le « pour l'instant » car elle est écrié:

- Pour l'instant ?! Je le savais ! Il est peut-être prêt à être plus que des amis ! Mais je dois me calmer car visiblement ce n'est pas pour tout de suite...

Et elle s'est en allée sur le terrain.

Les semaines qui suivirent furent merveilleuses et j'ai comme eu l'impression de me rapprocher de Remus. C'était assez bizarre au début mais, pour ma part, j'ai finis par m'y habituer. Ce n'était que de petits gestes innocent au début; je m'asseyais à côté de lui a table, je me souciais toujours de comment il allait,... Choses que je ne faisais pas d'habitude.

Et puis, la fin de septembre est arrivée avec sa pleine lune. La première que Remus passait à Poudlard pour sa septième année bien qu'il y était habitué.
Ainsi donc, le soir du premier jour de la pleine lune, on s'est rassemblé à quatre dans le grand hall pour pouvoir partir. Normalement, Remus aurait dû être le seul à partir et on n'était pas autorisé à l'accompagner mais Dumbledore passait outre. Le problème était plus grave si on croisait un quelconque professeur.

Ainsi donc, je me suis empressé de me changer en chien tandis que James et Peter faisait de même avec leur animal.
Une fois arrivés dans la cabane hurlante, on a attendu que le ciel se dégage et que Remus se transforme.

Au début de ma scolarité, j'étais toujours terrifié lors de ce moment. La façon dont ses membres s'allongeaient et se recouvrait de poils me dégoûtait mais maintenant, j'y était habitué et ce n'était plus un problème pour moi.

Même en loup, il gardait ce regard perdu qu'il avait. Même en loup, il était craquant.
Cette nuit là fut particulièrement dure pour Remus qui se mit à hurler et à se griffer lui même. C'était un spectacle horrible à regarder. Alors, j'ai bondi, toujours sous forme de chien et j'ai mordu une de ses pattes pour qu'il arrête de d'auto-mutiler.

Il a hurlé de douleur et je me suis senti coupable alors j'ai lâché son bras et il a recommencé à se griffer. Si, d'habitude, je « supportait » cela, ce jour-là, je ne pouvais plus le regarder se faire du mal. Alors je me suis éclipsé dans la pièce à côté et je me suis re-transformé en humain.
James est alors rentré, lui aussi sous sa forme humaine.

- Ça va, Sirius ? Pourquoi tu n'es pas resté à côté avec nous ?

- J'aime pas voir Remus comme ça, ai-je répondu en baissant les yeux.

- Comment ? En loup-garou ? a-t-il plaisanté pour détendre l'atmosphère. Mais c'est pas nouveau ça !

- Non, enfin, James... Je n'aime pas le voir hurlant et se griffant à sang.

James s'est tu. Un léger silence s'est installé entre nous jusqu'à ce que James se décide à le briser:

- Ça ne t'arrive jamais d'habitude. De t'éclipser ainsi.

- Je sais, ai-je répondu, mais là ça en devenait insoutenable. Je ne sais pas pourquoi.

- T'es sur que ça va ? T'as l'air à l'ouest depuis quelques temps. Il s'est passé quelque chose avec Remus cet été ?

J'ai alors pris conscience de mon attitude qui avait été totalement différente au cours de ce premier mois d'école. La cause en était bel et bien Remus mais je n'avais pas envie de me l'avouer et encore moins de l'avouer à qui que ce soit.

- Non, non, tout va bien, ai-je donc dit à James.

- Tu sais que tu peux me parler de tout, hein ? a-t-il conclut tandis que j'hochais la tête.

Puis, il est parti rejoindre les deux autres, me laissant seul avec mes pensées.