Chapitre 30

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Je monte les marches jusqu'à la chambre de mon frère sans pour autant vouloir y entrer. Sur sa porte, ses initiales; R.A.B. et je suis sûr que tout doit être dans le même état à l'intérieur. L'état dans lequel il a tout laissé avant de s'aventurer dans cette caverne pour voler l'horcruxe et d'y mourir.

En redescendant, je croise le regard noir de Kreaturr qui me dévisage avec dégoût. Je sais qu'il m'en veut toujours d'avoir quitté la famille et de n'avoir rien fait pour que mon frère ne meure pas. Peut-être que si j'avais gardé le médaillon pour moi, il serait toujours en vie...

Mais, non, il a fallu que je lui rende car Remus me mettait la pression et puis les événements se sont enchaînés. Le Seigneur des Ténèbres a trouvé son horcruxe un soir dans les affaires de Regulus et est rentré dans une colère folle. Comment je le sais ? Bellatrix m'avait tout raconté avec un air supérieur à l'époque.

Voldemort lui avait infligé le sort d'endoloris pendant assez longtemps pour qu'il en pleure et l'avait laissé presque pour mort tandis qu'il retournait à la caverne cacher son horcruxe.
Mais Regulus a tenu bon et a retrouvé assez de forces que pour pouvoir se rebeller une dernière fois.

Une toute dernière fois car il est mort en faisant cette action.
Je me demande toujours où est ce médaillon désormais... Ce qui est sur, c'est qu'il n'est plus dans la caverne.

***

Ça y est, c'était aujourd'hui. Le bal de fin d'année.

J'étais impatient à l'idée de danser collé contre Remus mais réticent à cause de cette école pourrie et fermée d'esprit. Je pouvait déjà sentir le regard de McGonagall me brûler de reproches.

Ce matin-là, j'avais envoyé un colis à mon frère contenant le médaillon de Salazar Serpentard puis j'étais redescendu préparer mes affaires.

Alors que je fouillais dans ma valise à la recherche d'un jean noir, Remus est entré dans le dortoir à son tour et s'est assis sur mon lit.

- Tu as fait ce qu'il fallait ? m'a-t-il demandé en chuchotant malgré le fait que nous étions seuls dans la pièce.

J'ai hoché et tourné la tête pour attendre une réaction de sa part. Je pensais qu'il allait me rabâcher son discours sur le fait qu'il fallait plus que tout combattre les forces du mal même si ces forces du mal étaient sa propre famille mais il n'a rien dit. Il m'a simplement sourit d'un air compréhensif.

- Il ne faut plus que tu y penses, m'a-t-il simplement dit, comme s'il lisait dans mes pensées. Tout va bien se passer.

Si seulement il avait eu raison...

*

Suite à cela, il est parti s'habiller dans la salle de bain des préfets, prétextant qu'il ne voulait pas que je le vois avant le bal. C'était ridicule car je savais à quoi m'attendre. Ce n'est pas comme si il allait arriver habillé d'une magnifique robe de bal rose poudré.

Pour ma part, j'ai enfilé ma chemise blanche et mon jean noir et j'ai emprunté une cravate noire à James qui, lui, était tiré à quatre épingles.

- Je ne comprends pas comment tu peux être aussi désintéressé par ce bal que pour ne meme pas faire l'effort de mettre un costume, m'a dit James d'un ton nonchalant. C'est notre bal de fin d'année !

- Je sais, James, avais-je répondu, mais ne pas porter de costume ne signifie pas que le bal ne m'intéresse pas; au contraire !

Il m'a souri puis fait une accolade.

- Allez, a-t-il conclu, allons chercher nos « petites amies ».

Il a fait des gestes de guillemets qui m'ont fait éclaté de rire. Puis, je lui ai lâché d'un air ironique:

- Qui te dit que Remus est la fille dans notre couple ?

Ce fut à son tour de rigoler.

On a attendu dans la grande salle avec tous les autres garçons de septième. Les filles avaient prévu d'arriver toutes en même temps pour une entre plus fracassante. Et Remus avait prévu de rentrer avec Lily car, selon ses dires: « Je méritais tout autant d'attendre mon cavalier au bas des escaliers. »

La question ne s'était pas posé et il avait décidé lui-même d'aller avec Lily, ayant plus d'affinité avec qu'elle que j'en avais moi-même.

Lorsque Lily a descendu les marches, j'ai vu James avoir les larmes aux yeux. Elle était magnifique, toute de blanc vêtu et coiffée par un chignon bas agrémenté de fleurs.
Elle a sourit à James et moi puis a descendu les dernières marches pour l'embrasser doucement.

Derrière elle, Remus descendait lui aussi l'escalier, d'une démarche moins gracieuse, certes, mais tout autant magnifique que Lily. Même plus beau encore à mes yeux.
Avant qu'il n'arrive à la fin des marches, j'ai monté l'escalier à mon tour pour aller à sa rencontre. Je lui ai alors pris la main et on a franchi les dernières marches ensemble, sous les regards intrigués des élèves.

Une fois sur le plancher, il m'a embrassé la joue mais j'ai tourné la tête pour l'embrasser plus passionnément.
La musique a commencé à jouer et les couples désormais tous réunis sont entré sur la piste de danse.

- M'accorderiez-vous cette danse, Monsieur ? ai-je dis à Remus en lui faisant ma plus belle révérence.

- Ne serait-ce pas un spectacle trop choquant pour la société que de voir deux hommes danser ensemble ? m'a-t-il répondu sur un ton ironiquement hautain.

J'ai rigolé avant de déclarer:

- Tu sais quoi, on emmerde la société !

Je l'ai pris par la main, lui ai roulé une pelle digne d'un drame romantique et je l'ai tiré jusqu'à la piste de danse.

Les mains collés sur ses hanches et ma joue contre la sienne, je me délectais de ce moment qu'on passait tous les deux.

James et Lily dansaient à côté de nous, tout aussi beaux qu'on devait en avoir l'air.
Pendant un cours instant, j'ai eu la nostalgie de ce que deviendra notre vie après Poudlard. On trouvera tous un travail, on aura une famille, des enfants et, petit à petit, on s'éloignera. Mais je savais que pour James, Remus, Peter et moi ce serait différent.

Et ça le fut le temps d'un court si court instant. Ça le fut avant le drame qui nous sépara tous pour douze ans...

Mais, bref, je pensais à tout cela en dansant et Remus semblait l'avoir remarqué.

- Qu'est-ce qui te tracasse, mon cœur ?

- Rien d'important, lui ai-je dit à l'oreille. Je pensais à ce que deviendra notre vie après tout ça...

- Après le bal ?! s'est-il étonné.

- Mais non, idiot, je parle d'après Poudlard. De notre futur.

J'avais employé « notre » non pas pour parler de James, Peter, lui et moi mais seulement pour notre avenir commun à tous les deux. On n'en avait jamais parlé alors il fallait bien commencer.
Il m'a sourit puis m'a embrassé timidement.

- Ne pense pas trop loin, m'a-t-il alors dit. On verra bien quand il sera temps, non ?

Puis, le slow s'est terminé et a laissé place à une chanson plus entraînante sur laquelle on a pu se défouler.

Au bout de quelques chansons, Remus est allé s'assoir en se servant à boire. Je l'ai suivi en passant mon bras autour de ses épaules.

- Ça te dirait de se barrer d'ici, lui ai-je chuchoté. Ça commence à me gonfler de danser et le dortoir des septièmes est entièrement vide...

Je lui ai lancé un regard rempli de sous entendu et il m'a souri en retour.
Il a vidé son verre d'un coup puis m'a pris la main avant qu'on s'élance d'un seul mouvement dans les escaliers.

En passant la porte du dortoir, j'ai de suite envoyé valser ma cravate et je déboutonnais déjà ma chemise quand Remus m'a stoppé d'un revers de main.

- Quelqu'un est là ? s'est-il exclamé dans la pénombre.

- Tu es juste parano, ai-je répondu en continuant à déboutonner ma chemise. On est seuls ici...
Mais un sanglot étouffé m'a interrompu. Quelqu'un était effectivement là...

Souvenirs, souvenirs... {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant