Souvenirs, souvenirs... {TERMINÉE}

Chapitre 14

Remus s'habitue petit à petit à mes nouveaux tatouages. Azkaban m'avait à jamais changé physiquement et mes tatouages faisaient désormais partie de moi.

En revanche, Remus ne supportait toujours pas le fait que je fume. Cette satanée habitude que j'avais prise l'été où je m'étais enfui de chez moi. Je ne fumais pas énormément mais assez fréquemment.

- Sirius, je t'en prie, souffle ta fumée autre part ! s'exclame-t-il.

- Faudra que tu fasses avec, chéri ! je lui répond avec un sourire. C'est les tatouages ET les cigarettes ou plus rien du tout.

Il fait la moue et contemple mon torse nu.

- J'aime beaucoup trop des nouvelles œuvres d'art pour y renoncer.

Il attrape mon bras et dépose un baiser délicat sur un de mes tatouages.
J'aimerai qu'on puisse rester là, collés l'un contre l'autre pour l'éternité...

- Promet-moi que tu ne partiras plus jamais, lui dis-je en plongeant mon regard dans le sien.

- Enfin, Sirius, rien n'est dit que je resterais dans cette maison pour toujours. Tu sais on aura peut-être un imprévu qui...

- Non, je l'interrompt, je veux dire promet-moi de ne plus jamais partir de ma vie. Je ne le supporterai plus.

- Je te le promet, déclare-t-il sereinement.

***

Je m'en voulais tellement d'avoir parlé de la sorte à celui que j'aimais plus que tout. Je ne savais même pas pourquoi j'avais agi ainsi mais c'était probablement la pression de toute la semaine qui s'était déversée hors de moi.

Je suis donc resté les yeux ouverts, attendant qu'il entre dans le dortoir à son tour mais les minutes passaient et il ne revenait pas. La fatigue m'a finalement eu et je suis endormi, oubliant Remus.

Le lendemain matin, je ne l'ai trouvé nulle part; ni dans les dortoirs, ni dans la salle commune et encore moins à la table des Gryffondor dans la grande salle.
Je voulais tellement m'excuser de mon comportement mais le destin ne semblait pas vouloir me sourire.

J'ai fait part de mes inquiétudes à James mais il semblait tellement plus intéressé par la bouche de Lily. Alors, je me suis levé de table, ignorant que j'avais cours de sortilège dix minutes après, et je me suis rendue dans le parc pour pouvoir utiliser le passage secret du saule cogneur.
Si Remus était quelque part, c'était forcément dans la cabane hurlante; son refuge.

Mais en arrivant, je n'ai rien trouvé d'autre qu'une maison vide qui m'a fait un froid dans le dos affreux. Quand je suis arrivé dans la chambre de la maison, pièce dans laquelle on se réunissait durant les nuits de pleine lune, je suis tombé sur une lettre parcheminée, posée sur le lit, et m'étant adressée.

J'ai directement reconnu l'écriture de Remus donc je me suis empressé de l'ouvrir, voulant absolument découvrir où se cachait-il.

« Cher Sirius,
Je suis parti. Aussi loin que je pourrais mais de sorte que tu ne puisses pas me retrouver. J'ai besoin de m'éloigner de tout ça un instant, de déconnecter ou sinon je crois que je vais exploser. Je ne sais même pas si notre relation est toujours d'actualité mais je tiens toujours autant à toi et à tes cheveux si soyeux.
Ne t'inquiète pas pour moi, je suis sûr que je saurais trouver un endroit sécurisé et où je ne manquerai de rien.
Je t'aime,
Lunard. »

J'ai fini de lire la lettre avec l'esprit embrouillé. Ce comportement ne ressemblait pas du tout à Remus. Il n'était pas du genre à fuir les problèmes de la sorte.

J'ai immédiatement prévenu James qui a prévenu Lily. En une journée, la moitié des Gryffondor savait, où avait remarqué, que Remus s'était fait la malle.

En fin de journée, après un long cours ennuyant avec McGonagall, cette dernière m'a demandé de rester après le cours pour pouvoir me parler. Je me suis donc avancé vers son bureau, redoutant une autre retenue et priant pour que l'entrevue ne soit pas longue. J'avais prévu de partir à la recherche de Remus après les cours et je voulais m'y mettre tout de suite même s'il m'avait demandé de ne pas le faire.

- Savez-vous où se trouve votre ami, Monsieur Black ? m'a-t-elle demandé de but en blanc.

- Non, professeur.

- Meme pas une petite idée ?

J'ai hésité un moment mais j'ai finis par sortir sa lettre de ma poche. Je la lui ai tendu et elle l'a lu calmement.

Au moment où elle est arrivé à la fin, je l'ai vu tiqué certainement sur le « je t'aime » que Remus m'avait adressé.

- Il a bien du se passer quelque chose pour qu'il parte ainsi sans rien dire, a déclaré McGonagall, se parlant plus à elle-même qu'à moi.

- On s'est quelque peu embrouillé, ai-je répondu avec gêne. Mais je suis sur qu'il y a eu quelque chose d'autre. Ce n'est pas son genre de disparaître ainsi.

Elle a hoché la tête mais n'a rien dit de plus. D'un geste de la main, elle m'a fait signe de partir et elle s'est assise à son bureau, l'air pensive.

Je me suis dépêché de prendre mon balais et je suis sorti dans le parc où je me suis envolé après avoir vérifié que personne ne me regardais. Et, avant que quiconque n'ait pu me remarquer, j'ai glissé la cape d'invisibilité de James sur mes épaules avant de me diriger vers la forêt interdite.
S'il était quelque part, c'était sûrement pas loin des endroits qu'il connaissait; Remus était vite perdu dans des nouveaux environnements...

Je suis descendu en piqué vers le sol mais la forêt était déjà assez sombre. L'hiver commençait à peine à décliner et il faisait encore nuit tôt. Là, il était 17h et le soleil se couchait déjà, laissant place à une esquisse de lune. De pleine lune.

En voyant la lune au loin, je me suis mis à paniquer en pensant à Remus. J'avais totalement oublié que c'était la pleine lune et nous n'étions pas là pour le protéger. Il était seul et dans la nature...

J'ai marché très vite, ne sachant pas où je m'aventurais. Je serpentais parmi les sentiers, craignant de croiser des bêtes effrayantes ou que sais-je encore.

J'essayais également de tendre l'oreille au cas où je l'entendrais. Mais, non, rien du tout.
Après avoir tourné en rond pendant de longues minutes, je me suis dis que je faisais peut-être fausse route. Alors, je suis remonté sur le balais et je me suis envolé pour pouvoir m'aventurer plus loin. Poudlard et son parc s'éloignait derrière moi et plongeaient eux aussi dans la nuit.
Ce n'était pas très prudent de partir aussi loin, seul et dans le noir mais j'étais tellement inconscient des dangers de la forêt interdite que j'ai continué ma route jusqu'à l'autre bout de la forêt. Jamais de ma vie je n'avais été jusqu'à la « fin » de la forêt et la limite entre celle-ci et les étendues d'herbe qui marquait la fin de Poudlard était très belle à voir.

J'ai décidé de redescendre sur la terre ferme et d'inspecter la lisière de la forêt. C'est alors que j'ai entendu le hurlement si reconnaissable d'un loup dans mon dos. J'ai fait fait volte face et je me suis enfoncé dans la forêt, persuadé d'y trouver enfin Remus. Je marchais tellement vite que j'ai manqué à deux fois de tomber sur une racine. Je me suis même mis à courir jusqu'à une petite clairière délimitée par des arbres en rond. La lueur de la lune désormais bien visible éclairait les alentours et me montrait que l'endroit était désert. Pourtant, les hurlements persistaient et étaient proches, comme à côté de moi.

Tournant sur moi-même, j'ai vu arriver non pas Remus mais de vrais loups. De vrais bêtes féroces, les crocs en avant.

Je n'ai pas immédiatement pris peur; j'avais une certaine expérience et maitrise avec les loups mais seulement lorsque j'en avait un seul à gérer. Là, en l'occurence, il y en avait 4.

Ils s'avançaient vers moi, grognants et menaçants mais mon réflexe de prendre ma baguette a été plus vite qu'eux et j'ai stupéfixié celui à ma droite. Grossière erreur... Les autres se sont sentis menacés et ont grogné encore plus férocement.

Ils n'étaient plus qu'à quelques pas de moi et l'angoisse m'a emparé. Devais-je tous les tuer et prendre le risque qu'ils se rebellent contre moi ou attendre qu'ils se calment.

Réfléchissant beaucoup trop, je n'ai pas eu le temps d'agir et en faisant un mouvement de recul pour m'enfuir, ils m'ont assailli. L'un m'a mordu le tibia, l'autre le cou. Et en une minute, j'étais à terre, faible et me vidant de mon sang.