Souvenirs, souvenirs... {TERMINÉE}

Chapitre 4

Lorsque j'ai commencé à écrire une réponse à Sirius, j'étais à mille lieux de penser que je ne saurais quoi écrire. Me voilà maintenant devant mon parchemin depuis dix minutes et rien ne vient. Pourtant j'en ai des choses à lui dire ! Mais je ne ne sais juste pas comment les lui dire... Alors, je commence à lui parler d'Harry et de sa rentrée en quatrième. Je lui dit qu'il va bien mais que son parrain lui manque beaucoup.

Puis je lui parle de nous. Je lui dit que je n'ai rien oublié. Que je regrette certaines choses, comme Elizabeth, par exemple. Elle fut mon plus beau regret...

***

Après ma première pleine lune, je me suis trouvé plus amoché qu'à l'habitude. J'avais beaucoup de cicatrice et je saignais beaucoup. Et, au petit matin, alors qu'on rentrait au château, je m'en allais vers l'infirmerie quand Sirius s'est exclamé:

- Où tu vas, Lunard ? Pas besoin de Mme Pomfresh !

- Mais, Sirius, je saigne et... ai-je bafouillé.

- Je vais te soigner ! m'a-t-il interrompu avec un sourire chaleureux. Ne t'inquiète pas, je gère ça aujourd'hui.

Surpris, je l'ai suivis jusqu'au dortoir où il m'a fait assoir par terre face à lui. Il s'est alors muni d'un désinfectant et d'un mouchoir en tissu.

- Attention ça peut piquer, m'a-t-il dit en rigolant et en pressant le mouchoir sur une de mes plaies.

Il a continué à panser mes blessures, dans le plus grand des calmes, alors que tous le dortoir était endormi. Même James et Peter étaient partis se recoucher.

- Tu sais, lui ai-je dit, tu n'as pas à faire ça... Je peux aussi aller chez Madame Pomfresh et...

- Chut, m'a-t-il doucement interrompu. Pourquoi ce serait elle qui devrait le faire. J'aime nettoyer tes blessures...

Un silence s'en est suivi. A chaque fois qu'il touchait une de mes blessures avec son mouchoir, je ressentais une décharge électrique. Mais je ne voulais rien d'autre à ce moment même.

- Pourquoi tu fais ça ? lui ai-je alors demandé.

- Je te l'ai dit, m'a répondu Sirius, j'aime ça. Et puis, hier je n'ai pas su rester à tes côtés et je me suis senti coupable.

- Pourquoi ? ai-je répété. Enfin pourquoi tu n'étais pas avec nous. Tu étais là avant ma transformation pourtant...

- Oui oui mais je n'ai pas su rester. Je ne supportait pas de te voir ainsi, si souffrant et te griffant les bras et le visage. C'était affreux.

- Je suis désolé que tu aies du supporter ça, me suis-je excusé avant de me faire une nouvelle fois interrompre par Sirius.

- La ferme, Lunard ! a-t-il rigolé. Ce n'est en aucun cas ta faute alors maintenant tu te tais et tu te laisses faire.

J'ai souris. Il était vraiment génial...

L'après-midi même, la première sortie de Pré-au-Lard a été annoncée et elle était prévue pour la semaine suivante. Cette nouvelle a ravi tous les élèves qui avaient hâte de retrouver le petit village de sorciers.

Elizabeth aussi a été ravie car elle y voyait là un moyen de se rapprocher de moi. Elle est venue justement me parler trois jours plus tard, alors que j'étais à la bibliothèque.

- Salut, Remus ! s'est-elle exclamé en rougissant. Tu as une minute ?

Je lui ai indiqué la chaise en face de moi pour qu'elle puisse s'assoir, ce qu'elle fit.

- Écoutes, tu as vu que Pré-au-lard est dans 4 jours, hein ? a-t-elle demandé.

J'ai hoche la tête. Elle a continué:

- Ça te dirais... qu'on... sorte... ensemble... à Pré-au-Lard ?

J'ai reçu cette phrase comme un coup de poing à la figure. Je ne m'y attendais tellement pas qu'elle m'a comme pris de court.
Je ne voyais Elizabeth que comme une amie et c'était vraiment perturbant qu'elle veuille accélérer les choses entre nous.

- Je dois y réfléchir, lui ai-je répondu tout rouge. Mais je promet de te donner ma réponse dès demain.

Elle a souri puis s'est éclipsée de la bibliothèque.

Le soir même, après avoir dîner, je me suis rendu dans le dortoir, alors encore vide, pour me poser à la fenêtre. Lorsque la lune n'était pas pleine, j'adorais la regarder. Ironique pour un loup-garou, n'est-ce pas ? Mais la lune avait une espèce d'aura mystique que je ne saurais décrire. C'était comme si j'étais captivé par sa lueur blanche.

Toujours est-il que j'ai entendu quelqu'un rentrer dans le dortoir quelques minutes après moi. Je ne me suis pas retourné, pendant que ça devait être un élève de septième qui étais fatigué.
Mais les pas se sont rapprochés de moi et, avant que je n'ai pu me retourner, quelqu'un sautait sur mon dos, me cachant les yeux avec ses mains.

- Devine qui c'est ! s'est exclamé une voix bien que trop familière.

- Sirius arrête tes conneries ! ai-je rigolé en me retournant sur lui.

Et avant qu'il n'ai pu rajouter quelque chose, je l'ai poussé sur son lit et j'ai commencé à le chatouiller de partout. Il rigolait à en pleurer et moi je continuais les enfantillages. Je ne sais pas ce qu'il me prenait de faire ça mais en ce moment même j'avais arrêté de réfléchir. J'aimais juste notre complicité.

- Arrête ! m'a-t-il supplié au bords des larmes. S'il te plaît c'est un supplice !

Pris d'une soudaine compassion, je me suis arrêté mais il a profité de ce moment de répit pour retourner la situation. En effet, il m'a attrapé par le poignet puis m'a retourné sur le lit où il s'est mit lui-même à me chatouiller. Il avait raison: c'était un supplice. Et je m'esclaffait comme un fou.

Puis, sans doute lassé de toutes ces chatouilles, il s'est arrêté et est venu se coucher à côté de moi. Il m'a regardé un instant puis m'a déposé un bisous sur la joue. Ce n'était certes pas grand chose mais ça m'a comme ramené à la réalité et je me suis raidi.

Voilà un mois que j'étais plus proche de Sirius et cet autre petit rapprochement ce jour-là m'a fait me rendre compte qu'il se passait quelque chose de spécial entre nous. Et ça m'a terrifié. Alors j'ai fait la chose la plus stupide de ma vie...

- Ça va ? m'a-t-il demandé en me voyant raidi.

- Oui, oui... enfin... je dois y aller. Je... je reviens.

Je me suis rapidement levé du lit et j'ai rejoins la salle commune en cherchant Elizabeth du regard.
Lorsque je l'ai enfin trouvée, je suis allé à sa rencontre alors qu'elle me souriait.

- Quoi de neuf, Remus ? m'a-t-elle demandé lorsque j'arrivais face à elle.

- C'est d'accord pour Pré-au-Lard, ai-je déclaré avec un pincement au cœur. Je... je veux bien sortir avec toi à Pré-au-Lard.

Son amie à côté d'elle a poussé un cri aigu tandis qu'Elizabeth affichait un air ravi.

- T'es sérieux ?

- Absolument ! J'ai été con de te faire attendre pour la réponse...

Ce n'étais pas vrai. J'avais juste eu la trouille que les choses prennent un autre tournant avec Sirius et j'espérais donc tout oublier en me jetant dans les bras d'une fille à qui je plaisais. Je sais, c'était idiot mais j'étais trop jeune pour m'en rendre compte.

Et, bien vite, la première sortie à Pré-au-Lard est arrivée avec sa tripotée d'événements chamboulants.
Mais, ça, c'est une autre histoire !