La prophétie -12-

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Lorsque j'arrive devant la maison, toutes les lumières sont éteintes, sauf celle de la cuisine, je sais que maman a préparé les chambres d'amis pour Allexander, Stan et Anna. Elle doit surtout se faire un sang d'encre. C'est sûrement elle qui m'attend assise dans la cuisine à faire je ne sais quelle pâtisserie pour passer le temps.

A pas de souris j'arpente le hall d'entrée qui mène vers la cuisine, quand je pousse la porte je m'attends à ce que maman se retourne avec de la farine plein les mains. Au lieu de ça, là assis gentiment à table à boire un café m'attend Mattys.

Je la remarque encore, cette aura jaune tachetée de noir, elle le sublime, le rend solaire, c'est comme si un rayon de soleil s'abattait directement sur sa tête et le faisait étinceler de mille feux.

- Ha ma douce et tendre Gabrielle ! Le ton est cynique, méchant et rageur, voilà quelques heures que je t'attends ! J'ai dû batailler ferme avec notre mère, ho excuse moi, ma mère, pour pouvoir m'assoir ici et t'attendre. C'est que tu es une fille spéciale, spéciale au point de tout ravager sur ton passage, comme il y a deux siècles, une fois ne t'a pas suffi !

Ce qu'il me dit est méchant, il souffre. Il souffre de devoir se sacrifier encore une fois, comme il le dit ! Comment je réagirais, si moi aussi, j'avais autrefois donné ma vie pour la sienne, si autrefois j'avais été trahie par la seule personne que j'avais aimée et qui en retour n'a pas cru en mon amour ?

- Tu ne sais pas ce que tu dis Mattys, les choses ont changées, je suis différente, à bien y regarder je ne suis même plus zéphyrine !

- Tu parles, tu es malgré tout une infime partie de son âme, il me semble que tout ce qui découle de cette prophétie de pacotille vient de toi. Comment peux-tu croire que c'est une erreur. Comment sais-tu que tu ne les commettras plus ?

- Parce que lorsqu'elle a fait son choix, elle a fait le mauvais !

Je lui parle doucement. J'essaie de m'approcher de lui, lentement je marche en direction de la table, je suis presque à côté de lui. Il relève la tête.

- Ha oui et selon toi quel choix aurait-elle dû faire ?

J'avance encore, mais cette fois, j'ai mon regard fixé sur ce bleu orageux que j'ai temps de fois vu dans mes souvenirs, toujours cette tendresse enfantine avec une amertume brute, lentement je glisse ma main sur son épaule et la remonte dans ses boucles noires. Je dois le toucher. C'est plus fort que moi ! J'en ai besoin.

- zéphyrine, n'aurait jamais dû faire de choix

Il relève la tête, surprit par ce que je viens de dire. Il veut répliquer mais mon autre main se pose sur ses lèvres.

- Chut, laisse-moi finir. Elle pensait qu'en te choisissant toi ou la Lumière, elle allait en payer le prix, ce qu'elle a fait n'était qu'une sortie de secours pour pouvoir revenir. Or la bonne chose à faire, aurait été de choisir les deux, moi c'est ce que je viens de faire, j'accepte la mission du ciel, mais...

Le geste est rapide mais débordant de tendresse, sa bouche se plaque sur la mienne, il demande accès à ma langue et sa fougue est tellement implorante que je le laisse passer.

Dans mon cœur tout s'affole, il bat vite, le rythme est donné par le sien, je ressens son désir, sa soif de moi. Je ressens le mélange de ses émotions, je ressens son ambition tout de ce qu'il est voué à donner aux hommes il est en train de me le donner. Il me donne sa force !

Je le stoppe, retournée et chamboulée. Pourquoi est-il entrain de me faire ressentir son chakra ? Pourquoi me faire le don de son âme ?

- Tu l'as ressenti ? me demande-t-il.

Les âmes éternellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant