Les âmes éternelles

La prophétie partie -3-

Dormir c'est ce que j'ai fait, en partie. Mon sommeil est sans cesse altéré par des flashes du passé, de moi et de mon passé, sur les derniers jours de ma vie en fait.

- Teo, où te caches-tu ? Montres-toi enfin !

-Dans le jardin amour.

Je le trouve enfin, il est appuyé contre un arbre les bras croisés devant lui. Dieu qu'il est beau. Ses boucles brunes lui retombant sur le front et cachant ainsi la profonde tristesse que j'y lis au moment où ses yeux se relève sur moi.

-Teo il faut cesser, je souffre de ces non-dits, qu'attendons-nous pour enfin montrer que nous nous aimons au grand jour ?

- Tu le sais, on ne peut pas mais bientôt ce jour viendra.

-Je t'aime !

-Je le sais, je parle à mes parents dès ce soir ! Moi aussi j'en ai assez !

- C'est vrai ?

- Oui, je t'aime, épouse-moi.

Je suis entre le sommeil et la conscience, je ne distingue pas l'endroit où je me trouve, même si je sais que je suis dans mon lit. Au loin, comme à des milliers de kilomètres, j'entends papa et maman discuter.

- Il faut lui donner cette lettre, on savait que ce moment arriverait tôt ou tard.

- Thomas tu imagines ce que ça implique dans tous les cas ? Elle n'aura pas d'autre choix que d'y faire face. Comment peux-tu être si détaché. C'est notre fille.

-Non Viviane, et tu le sais, elle n'est pas notre fille, même si nous l'aimons comme telle ; Nous le savions, et tu as été choisie pour la guider et lui enseigner les bases. Je pensais que son tempérament énergétique se manifesterait plus tard, mais nous n'avons pas le choix, la prophétie est en route. Nous devons invoquer le conseil et faire venir ses semblables.

- Je me fous de cette prophétie. Nous avons vécu sans magie énergétique depuis 18 ans pourquoi ne pas faire comme si...

- stop, le sujet est clos.

La discussion de mes parents me semble loin, je vogue entre rêve et réalité, à mes pieds, Mystique ronronne, ce chat me snobe habituellement.

Maman disait toujours que ce chat était le reflet de mon âme. Il est gris sauf au niveau de l'encolure, une tache blanche se distingue nettement, avec des yeux d'un vert kaki. Je n'ai jamais compris pourquoi il a toujours refusé de s'approcher de moi. Le jour où nous l'avons trouvé, il pleuvait à corde, nous rentrions à la maison en courant, c'est à ce moment-là que je l'ai entendu. Son miaulement était faible. Alors, je me suis approchée de l'endroit où je le situais. Il était minuscule et affamé, j'ai regardé maman qui m'a souri comme pour acquiescer. Je l'ai pris et mis sous mon manteau. Arrivé à la maison, il m'a ignorée, jusqu'à aujourd'hui.

J'ai soif, ma bouche est pâteuse. Je veux me lever pour aller chercher un verre d'eau, mais maman l'a déposé sur la table de nuit. Quelle heure était-il ? 13h35. Mon téléphone émet le bip singulier d'un texto. Machinalement j'ouvre la boîte des messages. C'est Anna.

Slt miss. t parents m'ont tel.

tu vas mieux ?

<3 A.

Cette journée n'est, vraiment, pas ordinaire. Elle m'avait ignoré une semaine entière et maintenant elle venait aux nouvelles. Je lui réponds malgré tout.

Coucou, tt est ok. un peu groggy.

ça passera. cmt va à l'école today ?

<3 G.

Je replonge dans l'oreiller, mais le bip me signalant une réponse résonne de nouveau.

tt es ok ici tooday.

Gian-Carlos à cassé avec So.

:) <3 A.

Etrangement cette nouvelle ne me fait ni chaud ni froid, je repense à Mattys et au comportement qu'il avait vis-à-vis de moi. Ses contacts chaud et doux, lorsqu'il avait grimpé à la fenêtre de ma chambre. Puis celui où il m'accuse d'être l'investigatrice de tous ces maux. Il faut que j'arrête de penser à lui, ce n'est pas bon pour mon état mental.

Ha il a vu clair ce grd nigaud.

on sms + tard ok?

biz <3 G.

Elle n'a pas jugé bon de me répondre et j'en suis soulagée, ces conversations anodines me blasent, je suis surtout inquiète.

Quelles sont les conséquences de ces souvenirs sortis de nulle part ? Je bois le verre d'eau et me rendors.

-ce soir ma chère et tendre je parlerais à Père, je lui dirais combien je t'aime et que je te veux pour femme.

Cette jeune fille aux cheveux roux, que je savais être moi, se demandait pourquoi il mettait si longtemps. Pourquoi est-ce que ses allées et venues devenaient plus rares. Elle sentait qu'il était nerveux, impatient de repartir dès qu'il franchissait le pas de sa porte.

Il vit le doute dans son regard, la panique le submergeât alors, et, comme pour tout oublier il l'entraina avec lui dans une danse charnelle, gorgée de désir et de sensualité, et, ils s'aimèrent pour la première fois. 

Je les vois, s'embrasser se toucher. Mélangés l'un dans l'autre leur acte est pur. Ils se regardent droit dans les yeux au moment ou Téobaldo la pénètre avec tendresse et dévotion. Il essuie de son pousse la larme qui roule sur la joue de Zéphyrine en lui murmurant des promesses d'amour et des toujours.

C'est bouleversée que je me réveille en entrainant dans ma chute le verre sur la table de nuit. C'est une chose de m'observer dans une autre allure, d'observer Mattys, bien que ses iris soient semblables à ceux d'aujourd'hui, mais de nous voir nous aimer dans une danse tendre et lascive en est une autre.

J'entends des pas dans l'escalier, sûrement maman. Allongée sur le dos en repensant au film de cette nuit, je me dis que c'est étrange de vivre des évènements que je n'ai pas concrètement vécus. Un léger coup à la porte me remet les idées en place.

- j'ai entendu du bruit, je suis venue voir si tu te remettais ? dit maman.

- Ca va, si ce n'est que je me sens perdue.

Dans l'élan qui la mène vers moi, elle s'assoit sur le lit et me prend dans ses bras avec une tendresse maternelle, comme elle en a le secret, il y avait bien longtemps que ce n'était plus arrivé, du moins le temps m'avait semblé long. On aurait dit qu'elle profitait du temps passé auprès de moi.

-Ma chérie nous devons parler. Doux, aimant voilà sur quel ton elle a prononcé ces mots.

- oui je sais, et je sais aussi que j'attendais ce moment avec impatience mais là tout de suite je me dis que quelques heures de plus ne changeront rien à l'état des choses, si ?

- en effet, tout a déjà changé depuis quelque temps donc te mettre au courant maintenant ou plus tard n'empêchera pas le cours des choses. Lorsque tu te sentiras mieux, lis cette lettre et ensuite descends nous rejoindre au salon. Tu as encore toute la nuit pour te reposer. Tu en auras besoin pour tout à l'heure. Elle remonte la couette jusqu'à mon menton, m'embrasse le front.