Les âmes éternelles

Epilogue

C'est ici, encore une fois que je me tiens. Dans cette même salle où je lui ai raconté la légende de Lucifera. Je ne sais pas si je dois l'aimer ou la haïr.

Nous sommes tous réunis pour ce jour tant attendu des venefici. Le sombre maître a eu vent de notre échec face à la ligne terrestre. Nous sommes tous convoqués pour le recevoir.

Je repense à ce jour de Noël. Elle, si belle, si joyeuse. Un simple sourire de sa part me faisait douter du bienfondé de ce que je prévoyais. Déjà toute petite, ses yeux caramel, me faisaient fondre. Là, dans son épanouissement de femme et d'élément crucial pour le méridien, elle ressemble à une déesse.

Un pouvoir si grand dans un être si magnifique. Je peux comprendre que les Vinefici en aient eu peur. Elle a montré de la persévérance et de la loyauté envers un pouvoir qu'elle maîtrise à peine.

Des chuchotements me sont parvenus. Comment avait-elle pu reprendre pieds après deux attaques destinées à la déstabiliser. La venue de Lili-Beth aurait dû la contrarier. La mort de Vivianne aurait dû l'anéantir. Que s'était-il donc passé pendant que ses acolytes et mes compagnons s'étaient livrés un combat dans une joute verbale des plus grotesques. Certains avaient même osé s'approcher de moi en faisant fuir les venefici. Un seul contact, et un combat bien plus cruel aurait pu être déclaré. Mais non le savions et eux aussi. Elle n'était pas prête. Le sombre Maître avait bien précisé que seuls elle et moi devions en arriver là.

Lors du combat, j'y étais, je l'attirais à moi, j'allais pouvoir enfin ne faire qu'un avec elle. Je voulais l'accompagner dans tout ce qu'elle aurait accompli, si seulement ma mère n'avait pas montré autant de dévotions envers elle. Je ne voulais pas la tuer non, jamais je ne l'aurais pu. Je voulais juste m'unir à elle de la façon la plus simple à mes yeux. Mon âme en elle.

Tout ça nous aurait conduits à une fin funeste. A mes yeux c'était mieux ainsi.

Bon sang, elle avait pointé une aiguille dans mon cœur et depuis ça, je ne faisais que penser au "moi aussi je t'aime" qu'elle m'avait lancée. Gabrielle, son nom dans ma bouche est comme une lame aiguisée que l'on passerait sur le bout de ma langue. Je la veux, la désire. Je veux aussi l'anéantir, lui arracher le cœur. Elle m'affaiblit avec tant de sentiments, tant de niaiseries auxquelles j'avais mis un terme à l'époque où je n'étais qu'un petit garçon. Et pourtant, un simple "je t'aime", précédé d'une onde à déflagration puissante, a mis un terme à tout cela. Elle a brisé le sort. Elle a troué la carapace qui me fermait aux sentiments les plus purs et à présent je doute. De moi, d'elle et de ces rustres qui m'entourent.

Je pense aussi à ma mère. Cette douce femme aimante qui s'est sacrifiée pour elle. Pourquoi ? Jamais je n'aurais la réponse. Mais je reste sur mes positions. La douce jeune fille, qui me perturbe à ce point, est responsable de sa mort. Si elle m'avait écoutée, le soir où je l'ai rejoint dans sa chambre, rien de tout cela ne serait arrivé. Et nous serions ensemble. Je la hais et je l'aime... en réalité je ne sais pas. Je ne sais plus.

- Mattys ?

Je me retourne vers Lili-Beth. Elle, habituellement, si froide me montre beaucoup d'intérêt depuis le jour de Noël.

- Le sombre maitre arrive.

La grande salle, est sombre, éclairée par des chandelles. Comme au temps où je n'étais pas Mattys, ni elle, Gabrielle.

Les Vinefici se retournent vers la grande porte lorsque celle-ci s'ouvre sur un être petit et gracile. Le Sombre Maître. Je souris autant de terreur pour un être si chétif. Une toge le couvre de la tête aux pieds.

Il s'avance au centre de la pièce, mon estomac se retourne lorsqu'une voix douce et sensuelle s'échappe de la coiffe.

- Mes chers amis, l'heure est venue pour nous tous, de nous faire entendre. L'heure est à son apogée. La ligne terrestre est sur le point de se former ou presque.

Lorsqu'il termine sa phrase il se tourne vers moi.

- Nous devons attaquer maintenant, avant que certains d'entre vous ne fassent marche arrière. Etes-vous avec moi.

Je ne vois pas son regard mais je sais qu'il me scrute. Une salve de oui atteint mes oreilles. Lorsque tout le monde met le genou à terre, il ôte sa capuche et continue :

- savez-vous, mes chers amis, qu'il n'y a pas que la prophétie des Archanges. Il y a aussi la mienne. Celle que le Haut siège à voulu à tout prix oublier. Ecoutez et comprenez que je suis sur le point de tout briser :

Sur son âme la trahison pèsera

De son cœur le fléau germera

Le sombre côté du monde s'étendra

Et jusqu'au pays noir voyagera

Son âme de vengeance noircie par ses choix

Son vrai visage apparaîtra pour que tombe sa loi

La face de la nuit mise à la lumière

Déclenchera le combat des âmes de poussières

Je n'ai pas réellement écouté ce qu'il vient de nous dire. Je suis le seul à ne pas m'être agenouillé. Je suis pétrifié et subjugué. C'est alors que je me souviens d'une autre vie. D'un moment de ma vie où je suis tombé amoureux. Je le revois, ce moi, cet autre. Un homme, tombant éperdument amoureux d'une jeune fille à la chevelure de feu et au regard caramel.

Je me sens mal, j'ai chaud, j'ai froid. Je suis toujours Mattys Lucceo mon cœur me crie que c'est Gabrielle que j'aime, mais quelque chose se passe au moment où je vois le Sombre Maître . Mon âme hurle, elle veut que je possède cette personne en face de moi. Suis-je fou ? Le rituel de l'oubli aurait dû effacer les souvenirs de Teobaldo. Cela n'a servi à rien car devant moi se trouve la femme que j'ai aimée dans une autre vie. Et que Teobaldo aime toujours.

Zéphyrine.

Voilà chers amis lecteurs ! 

Le tome 2 est seulement en cours d'écriture. Et comme vous le savez je n'aime pas poster chapitre par chapitre, mon emploi du temps ne me permet pas d'être régulière toutes les semaines. Voilà pourquoi le livre est posté de manière si rapide. Une fois que le tome deux sera terminé j'en ferrai de même et le posterais .

Merci de me dire ce que vous pensez de ce premier tome, dans son contenu, dans son intrigue et dans la narration.

Je répondrais à vos commentaires et écouterai vos avis et conseils sans dénaturer cette histoire merci à vous et à bientôt.