Chapitre 7 - 2/3

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Les paupières entrouvertes, Andrea ne relâcha complètement ses lèvres que lorsqu'il comprit où il voulait en venir.

– J'en ai dans mon sac.

Rhys se recula pour le laisser se pencher par-dessus le lit, envoûté par le mouvement des muscles de son dos sous sa peau tendue. En se redressant, Andrea lui tendit une plaquette de cachets. Déjà bien entamée.

– T'as que ça ?

Rhys avait froncé les sourcils. Il s'était attendu à autre chose, par habitude.

– J'ai aussi du lubrifiant, répondit le jeune homme avant de comprendre ce qu'il voulait dire. Pourquoi, t'es pas fétichiste des capotes, quand même ? Ça fait trente ans que plus personne en met.

– Y a des gens qui supportent pas les cachets.

Trevor ne les supportait pas. Ça le rendait malade à chaque fois. Même s'il y avait un risque que le préservatif craque, il préférait quand même les utiliser, quitte à devoir subir ensuite le traitement du lendemain, qui le rendait tout aussi malade.

Mais Trevor ne l'avait pas rappelé depuis la dernière fois. Et c'était Andrea qui se tenait là, devant lui, les cheveux en bataille et le regard impatient. Même dans son rêve érotique de la nuit dernière, il ne se rappelait pas d'avoir eu autant envie de lui.

Rhys n'avait pas terminé d'avaler le cachet qu'Andrea se hissait vers lui pour embrasser sa gorge et glisser la paume contre les muscles de son ventre. Rhys échappa un soupir satisfait en le sentant enfin tirer sur l'élastique de son pantalon. Mais les mains d'Andrea ne suivaient pas le chemin qu'il pensait. Elles glissèrent sous le tissu pour frôler son aine, caresser ses cuisses et empoigner la chute de ses reins. La sensation était très, très loin d'être désagréable, mais elle le fit tiquer, par principe.

– Tu crois vraiment que t'as les épaules pour ça ?

Andrea le fixa d'un œil amusé, faisant mine de happer sa bouche, l'agaçant du bout des lèvres.

– Tu crois vraiment que je les ai pas ?

C'était peut-être à cause de l'ampoule faiblarde de la lampe de chevet, mais les yeux d'Andrea étaient d'un brun chaud, presque rouge, et avait cette lueur qui l'avait déjà surpris plusieurs fois. Rhys ne savait pas trop d'où venait cette impression de détermination. Peut-être de l'incurvation imperceptible de ses sourcils, ou dans sa façon de le fixer droit dans les yeux, avec aplomb

Il savait juste que peu importe la circonstance, ce regard lui donnait des frissons. Et dans un lit, c'était encore pire.

– D'accord, dit-il presque par défi. Fais voir.

Andrea lui mordilla la lèvre inférieure avec gourmandise. Il ne se fit pas prier pour le pousser à plat ventre sur le lit. Si on lui avait raconté ça la veille, Rhys aurait certainement eut un rire nerveux. Il avait encore du mal à admettre qu'il s'était déjà envoyé en l'air avec Andrea. Qu'il savait déjà ce que ça faisait de sentir son corps contre le sien. C'était pourtant complètement différent, cette fois.

Il découvrait la chaleur de ses paumes qui courraient sur ses reins, la sensation de son souffle sur sa colonne vertébrale. De son propre désir, contenu contre les draps, qui augmentait un peu plus chaque fois qu'Andrea embrassait sa peau.

Il se moquait bien que ce soit Andrea ou quelqu'un d'autre qui soit en train de lui faire perdre pieds comme ça. Tout ce qu'il savait, c'était que la chaleur dans son aine était en train de devenir insoutenable et qu'il avait envie qu'on y mette fin, peu importe comment.

La main d'Andrea se plaqua sur ses reins, puis il sentit le liquide froid tout contre sa peau. Rhys enfouit un court instant le visage contre le matelas, jusqu'à ce que la sensation devienne moins désagréable, puis franchement frustrante. Il se débrouillait bien, pour ses vingt-quatre ans. Ça ne l'étonnait qu'à moitié.

OmertaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant