Chapitre 7 - 3/3

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Ils restèrent enveloppé de silence un long moment, autant de temps nécessaire pour que le plaisir et le bien-être ne cesse d'engourdir leurs corps, comme anesthésié par la chaleur.

Rhys poussa un soupir et trouva la force de se retourner.
Andrea somnolait sur le dos, aussi nu que lui. Il faisait encore trop chaud dans la pièce pour se recouvrir. Les volets en bois n'offraient jamais le noir complet pour des yeux habitués à la pénombre, et il apercevait la peau d'Andrea, encore brillante de sueur.

Il y avait déjà des bleus qui sortaient sur ses bras, des petites tâches plus sombres sur sa peau pâle. Il distinguait sur ses flancs l'entrelacs de lignes noires de son tatouage, de longues plumes effilées, ou peut-être des griffes, il ne savait pas trop. Andrea n'avait pas aimé qu'il le touche. Ce n'était pourtant pas l'envie qui manquait, mais Rhys était trop loin pour faire l'effort de tendre le bras.

Andrea rouvrit les paupières et tourna la tête vers lui. Il n'avait pas les mêmes scrupules que lui, car il roula lui aussitôt sur le flanc pour laisser courir ses doigts sur sa peau nue. Une strie violette barrait le bras de Rhys, là où la barre de fer l'avait frappée. Un autre était en train d'apparaître sur son flanc. Au moins, ils n'avaient ni nez cassé, ni arcade fendue ou lèvre ouverte.

La pulpe des doigts d'Andrea était tiède et réveilla les frémissements de sa peau. Andrea remonta jusqu'à l'épaule de Rhys, s'attardant sur le tatouage en haut de son bras. Il le sentit tracer du bout de l'index les barres des chiffres romains tatoués sur sa peau. Il le vit entrouvrir les lèvres, comme s'il reprenait son souffle avant de poser une question. Au lieu de ça, leurs regards se croisèrent. Même dans la pénombre, les yeux d'Andrea lui donnaient des frissons.

La chaleur de ses lèvres lui avait manqué. Il sentit ses mains glisser sur ses épaules, s'accrocher à son dos. Rhys passa un bras autour de sa taille pour l'attirer un peu plus contre lui. Leur baiser se prolongea plus longtemps et Andrea passa une jambe par-dessus les siennes, pressant leurs bas-ventres l'un contre l'autre.

Rhys le fit rouler sur le dos pour le recouvrir du poids de son corps. Il sentit Andrea soupirer d'aise contre ses lèvres, caressées par son souffle chaud.

Ses bleus lui faisaient encore mal et la torpeur engourdissait toujours ses membres. Mais il ne pouvait pas ignorer l'envie qui grandissait dans son aine. Ni dans celle d'Andrea. Encore moins quand il sentit le bassin de ce dernier chercher le contact du sien, avec avidité.

– Qu'est-ce que t'attends... ?

Le ton de sa voix le surpris. Elle était rauque, implorante, décomplexée.
La bouteille de lubrifiant rebondit sur le plancher. Andrea se cambra contre lui, le regard rivé au sien, les hanches agitées de soubresauts de désir.
L'excitation de Rhys montait en flèche en voyant à quel point Andrea l'attendait. Il glissa un oreiller sous ses reins pour soulever son bassin à hauteur de son aine, et le sentit presque aussitôt le verrouiller entre ses jambes.
Les genoux enfoncé dans le matelas, Rhys souleva les hanches d'Andrea, laissa glisser ses paumes jusqu'à son torse, hypnotisé par le jeu de ses muscles qui se contractaient sous sa peau.
Les cuisses d'Andrea étaient pressées contre les siennes. Il les saisit d'une poigne ferme et envahit son corps d'une longue poussée.
– Putain... !
Le gémissement d'Andrea lui retourna les sens. Il le vit chercher à agripper l'oreiller au-dessus de sa tête, le dos arqué sur les draps.
Son corps l'accueillait sans résistance, étroit et brûlant malgré la généreuse dose de lubrifiant qu'il avait versé.
C'était grisant de le sentir se tendre sous ses coups de rein marqués, de voir ses muscles rouler sous sa peau et ses doigts glisser sur le tissu chaque fois que son dos se cambrait pour mieux l'accueillir.
Andrea ne retenait pas sa voix, le regard embrumé, quand il ne basculait pas la tête en arrière en lui gémissant de le prendre plus fort.
C'était presque aussi bon de le voir s'abandonner comme ça que de s'enfoncer en lui de façon plus intense.
Les reins d'Andrea accompagnaient les siens, ses cuisses et ses hanches remuant avec lui pour s'empaler sans retenue. Le souffle court, Rhys n'arrivait pas à détacher les yeux de lui, les mains serrées sur la chair tendre de ses jambes.
Ça n'avait plus rien à voir avec tout à l'heure. Ils n'essayaient même plus de se retenir ou de se contrôler. Ils se donnaient l'un à l'autre avec une sensualité débridée.
Rhys souleva plus haut les fesses d'Andrea, sentant ses cuisses s'écarter encore un peu plus pour l'entourer. Il poussa son sexe en lui jusqu'à le voir tirer sur les draps pour s'y agripper, continua de la même façon jusqu'à l'entendre crier de plaisir. Il se fiait à son torse couvert de sueur, à son corps secoué par des spasmes, bien décidé à lui donner tout ce qu'il voulait.À tel point qu'il était lui-même au bord de la rupture, en sentant Andrea transi par le plaisir qu'il prenait avec lui.
Il n'avait pas besoin de parler, de lui poser des questions. Le corps d'Andrea lui disait exactement ce qu'il attendait et comment il le voulait. Sa tête basculée en arrière parlait pour lui, de même que ses jambes qui l'entouraient de toutes leurs forces pour le garder enfoncé aux creux de ses reins.
Rhys n'en pouvait plus. Le plaisir allait aussi déferler sur lui. L'une de ses mains s'enroula autour de la hampe d'Andrea, laissant la poussée de leurs coups de reins frotter le sexe humide contre sa paume.
Il le sentit de contracter contre la pulpe de ses doigts. Le gémissement que poussa Andrea, en se libérant dans sa main, précipita son propre orgasme.
Comme une explosion dans son aine, le plaisir l'emporta alors qu'il était encore enfoui entre ses cuisses. Il se sentit jaillir dans la chaleur de ses reins, des ondes déferlant en lui, aussi brèves qu'intenses.
Puis l'épuisement s'abattit sur lui d'un coup.
La fatigue, mais aussi la douleur dans ses muscles qui se réveillait à mesure que le plaisir refluait.
Peu importe. Ça avait été vraiment trop bon pour qu'il regrette.
Rhys se retira doucement, le souffle aussi erratique que celui d'Andrea, le cœur tambourinant contre ses
côtes. Le corps de ce dernier semblait vidé de ses forces, retombant sur le matelas sans chercher à s'y lover d'une façon plus confortable. Rhys s'allongea à côté de lui, au moins aussi épuisé par l'ardeur qu'il avait mis à le posséder. Andrea fit pourtant l'effort de tourner sur le côté pour mieux se caller contre lui, et poser finalement un bras sur sa taille. Il ne chercha pas à le tirer contre lui, et Rhys ne fit rien pour le repousser. C'était exactement le genre de contact dont il avait besoin pour récupérer en douceur.

Parler, prendre une douche, retourner dans son lit, tout ça pouvait attendre. Il voulait d'abord savourer cette sensation de bien-être, qui le fit lentement sombrer dans le sommeil.

OmertaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant