Chapitre 30

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Bon pour les habitués vous savez bien que lorsque je dis la suite dans quelques jours ça signifie quelques semaines ... sorry  >< 

Bref! Voici la suite ! 

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Je le suis sans me poser de questions.


Sans un remord lorsque mes doigts s'enroulent autour de leur gorge, sans un frisson lorsque leurs cris percent mes tympans, couvrant le bruit des crépitements du feu. Un décor apocalyptique noircit les laboratoires jadis d'une blancheur chirurgicale. Le visage de cet endroit prend désormais des traits à l'image des activités qui s'y déroulaient. Les traits de l'Enfer.

Je suis blessé. Eux le sont aussi.

Le sang colore nos vêtements miteux mais nous ne sentons plus la douleur. Elle n'est rien à côté de la haine pure qui guide nos pas. Je pense que mon cœur a cessé de battre comme celui d'un Homme. Il ne ressent plus rien, reste inerte et muet dans ma poitrine. Un bloc de pierre à l'état brut. A tel point que le visage de cette gosse entre mes mains ne m'effraie pas. Ses yeux grands ouverts me supplient de la laisser vivre. Elle est arrivée ici il y a quelques semaines, elle ne sait pas se battre, elle est terrifiée et je la terrifie.

Elle est si faible. Si pitoyable.

Je la lâche et elle s'effondre sur le béton en pleurant. Je sais que n°318 marche derrière moi et se chargerait de mettre le feu à cette salle aussi. Elle mourrait dans les flammes comme les dizaines d'enfants qui étaient enfermées avec elle. Et les centaines d'autres déjà ensevelis sous les décombres ou réduits en cendres.

Une partie mourrait des conséquences de cette mutinerie, de la destruction, des balles perdues. Mais les militaires eux, subissent en quelques minutes ce que nous avons subit depuis qu'ils nous ont enfermés ici. Il ne s'agit plus de les tuer, nous les brisons comme eux nous ont brisés. La torture que nous leur infligeons n'est jamais assez vive et cruelle, pas assez douloureuse et destructrice. Le sang qui colore nos mains n'est jamais assez rouge et l'odeur de fer ne couvre pas encore celle du brasier. Je veux voir leur visage se tordre de souffrance et les voir me supplier de les épargner avant de rendre leur dernier souffle. Tels des hyènes ou un trio de charognards, plus personnes n'a de grâce à nos yeux aveuglés par la noirceur des lieux.

N°318, N°429, N°26 nous ne sommes rien d'autre que cette suite de chiffres. Je ne connais pas leurs prénoms. N°26 nous a choisi pour une raison qui m'échappe mais aurait pu en choisir aussi bien deux autres au hasard ou quatre autres, ou une armée, ou bien aurait pu continuer seul. Nous étions égaux, subissions les mêmes entrainements, le même supplice. L'armée venait de créer plus fort qu'elle, plus dangereux qu'elle. Nous n'avions aucun effort à faire, nous connaissons tout d'eux, leur manière de bouger, de réfléchir et d'agir.

Le seul obstacle qui aurait pu se dresser devant nous est absent. Nous sommes là, tous les trois, dans le bureau du directeur de cet enfer mais la salle est vide.



- Il a dû fuir.

- Il n'est nulle part.

- Je retrouverais ce lâche et lui arracherait le cœur de mes propres mains. Siffle N°26

GLYSTER  (Sukook)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant