Stranger Things : Nouvel An Mortel (fanfiction)

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Quand Jane réalisa complétement ce qui venait de se passer, la peur se muta peu à peu en colère. À proprement parler, une vague de haine pure et dure la traversa de part en part. Ses oreilles se mirent à siffler, sans que les coups de feu qui continuaient de faire rage n'y soient pour quoi que ce soit. Sa respiration devint saccadée et les murs du vestibule des Wheeler lui donnèrent l'impression de l'écraser, le sol de se dérober sous ses pieds.Quelque chose s'était mis à bouillonner en elle, au plus profond de ses entrailles, comme si une bête enragée y avait sommeillé tout ce temps.

Une bête aux instincts meurtriers.

Les autres affrontaient la vingtaine de zombies qui s'étaient introduits et elle restait plantée là, les bras ballants, essayant de retrouver son calme, de réfléchir aux options qui se présentaient à elle. Elle ne pouvait détacher son regard du corps de Brenner, la batte toujours enfoncée dans le crâne.

Plus elle le regardait, plus la bête gagnait en puissance. Le Flagelleur l'avait sacrifié, envoyé vers une mort certaine. Et désormais, il avait Jim et Mike et s'apprêtait à leur faire subir le même sort.

Jusqu'ou irait ce monstre pour l'atteindre ?

L'avoir, elle, ne lui suffisait pas ; il fallait qu'il prenne tous ceux qu'elle aimait.

Alors, elle prendrait toute son armée.

Puis elle lui ferait regretter d'être né.

«Je pourrais pas les retenir longtemps » cria Jonathan, affairé à maintenir la barricade face à la horde de zombies qui étaient restés à l'extérieur. Steve et Will se précipitèrent pour lui prêter main forte, sautant par-dessus les cadavres et autres mort-vivants rampants.

«Où est Mike ? Où est Mike ? »

La petite Holly avait bravé les interdits, s'était faufilée hors de son lit et observait la bataille depuis les escaliers, les yeux emplis de larmes.

«Holly, retourne dans la chambre et ferme à clé ! Hurla Karen.

-Mais maman, Mike n'est plus ici !»

Les sanglots de l'enfant agirent comme un électrochoc sur le cerveau de Jane. Quelque part entre son cœur et son estomac, la bête poussa un hurlement rageur. Elle ferma les yeux, sans savoir ce qu'elle allait faire. Plus rien n'avait d'importance. Rien qu'elle et son courroux. L'air de la pièce devint lourd, s'emplit d'électricité statique, semblable à celui qui précède un terrible orage.Malgré l'énergie qu'elle avait déjà dépensée au cours de cette irréaliste soirée, elle se sentit submergée par la puissance. Kali avait raison: la colère rendait fort. Elle en avait déjà fait l'expérience par le passé, mais pour la première fois, elle s'abandonnait totalement à la fureur. Ce soir, il ne s'agissait pas de briser les vitres d'un chalet sous le coup d'une rancune liée à la crise d'adolescence. Elle repensa à cette réplique de Yoda dans Star Wars. Un Jedi utilise la Force pour la connaissance et la défense, jamais pour l'attaque. Et bien soit: elle s'enfoncerait sur le sentier sinueux du coté obscur si cela garantissait la survie de ses proches et lui permettait de retrouver son père et l'amour de sa vie en un morceau.

Elle ouvrit les yeux et écarta les bras. L'espace d'une seconde, tout se figea dans le vestibule. Steve, Jonathan et Will, le visage crispé par l'effort, plaqués contre la commode qui bouchait le trou béant qui avait été une porte moins de cinq minutes plus tôt ; Tracy et Max distribuant des coups de tisonnier à tour de rôle, couvertes de substances visqueuses; Joyce, Karen et leur allure de Calamity Jane, fusils épaulés, faisant mouche à chaque tir ; Lucas et son père affrontant trois zombies à coup de crosse de revolver ; Nancy, le revolver de Steve dans une main, un marteau dans l'autre ; Dustin, délogeant la batte de la tête de feu Brenner pour la nicher dans celle d'un zombie, sous les acclamations de sa mére ; Ted et son air atterré, essayant de recharger son arme, en observant la manière dont Powell et Callahan s'y prenaient ; les onze zombies restants, fendant l'air de leurs bras flétris, tentant désespérément de planter leurs crocs dans la chair de l'un des survivants qui leur tenaient tête.