CHAPITRE 6

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... En voyant la main du Français posée sur sa cuisse nonchalamment. Au début, Thilo fut étonné puis finit par sourire par réflexe. Julian lui rendit son sourire et chacun se concentra sur son assiette.

Finalement le numéro 23 sentit le Français se rapprocher doucement de lui, attendant sans doute sa réaction.

-Content de toi ? Chuchota Julian exaspéré.

-Si tu savais...

Les joueurs se levèrent tour à tour pour rejoindre leur chambre et Presnel proposa à Julian de se balader un peu dans l'enceinte de l'établissement avec lui avant d'aller se coucher.

Ça faisait des jours qu'il pensait à la meilleure manière de dire certaine chose à Ju, mais en y réfléchissant, il n'y avait aucune bonne manière de dire ce que l'on ressentait. «Tant que l'on est sincère, c'est le principal» se disait le métisse pour s'encourager.

-Ju ? Tu me le dirais si tu partais, pas vrai ? Fit Presnel pour briser le silence.

-Bien sûr, mais c'est pas dans mes projets. Pourquoi tu me demandes ça ?

-Plusieurs clubs seraient intéressés par toi.

Julian se mit à sourire face à l'inquiétude de son meilleur ami. Il était vraiment mignon lorsqu'il détournait le regard, cherchait ses mots... Personne ne connaissait ce Presnel là, mis à part lui. Ce qui rendait leur relation encore plus sincère et unique.

-Ce ne sont que des rumeurs et de toute façon pourquoi ça t'inquiète autant ?

Le Français tritura sa montre avant de lui répondre.

-Bah je veux pas que tu partes. Avec qui je dormirai si t'es plus là ?

Julian ria intérieurement pour cacher sa gêne mais Presnel fronça les sourcils. Il se rappela alors de ce que Alphonse lui avait dit un peu plus tôt: «il ne restera pas toujours Parisien» et son cœur se fendu.

Sans rien dire, il emmena Julian dans la salle de massage et lui demanda de s'allonger, pensant sûrement que cette proximité l'aiderait à s'ouvrir.

L'Allemand ne rétorqua pas, trop absorbé par le regard attristé de son meilleur ami et fit ce qu'il lui demandait. Relevant le jogging du brun, le métisse se mit à lui appliquer la crème sur son mollet. Il avait vu comment les kiné faisaient et fit les mêmes mouvements sur la jambe de Julian, essayant de ne penser à rien d'autre que les gestes qu'il devait faire et d'oublier qu'il était en train de toucher le corps de son Jule.

C'était le moment. Le moment de lui dire que depuis quelque temps il ne ressentait plus la même chose. Le moment qui déterminerait la suite de leur relation. Alors il se lança:

-T'es important pour moi Ju. Je sais qu'un jour tu partiras, qu'on sera pas toujours dans le même club et même si j'ai pas envie d'y penser... J'y arrive pas. T'es mon meilleur ami, depuis un sacré bout de temps d'ailleurs, et je veux pas te perdre mais...

Le Français avait dit ces mots sans détourner son attention des gestes qu'il faisait. C'était sans doute pour rester concentré afin de ne pas craquer. En tout cas, c'est ce que Julian pensait même s'il ne savait pas où Presnel voulait en venir.

-Mais je t'ai pas tout dit. Par rapport à Kehrer, euh... Commença le Français avant que Draxler ne le coupe.

-À propos de ça Presko, je dois te dire un truc. Il respira profondément sous le regard interrogateur du métisse et reprit. On se dit tout, pas vrai ? Et on sait qu'on peut compter l'un sur l'autre sans être jugé... Mais Julian ne pu finir sa phrase.

Des larmes glissèrent le long de ses joues et furent recueillies par la main du Français qui caressa doucement son visage.

Qu'est-ce qu'il avait honte d'être aussi faible. De ne pas pouvoir aligner trois mots sans fondre en larme.

-Eh Ju, pleure pas. Je suis là. Tu peux me faire confiance.

Le milieu de terrain prit son courage à deux mains et s'assit face au métisse qui l'encourageait en lui souriant.

-Je... Je suis gay Kim. Et ça veut pas dire ce que tu crois.

Presnel s'empressa de le serrer contre lui pour lui montrer son soutient et aussi parce qu'il était heureux d'entendre ça. Mais la fin de sa phrase le laissa perplexe.

-Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

-Les gens ont souvent des préjugés sur les gay. Par exemple qu'on est attiré par tous les mecs mais je te promet que je n'ai jamais pensé à toi de cette manière si c'est ce qui t'inquiète ! Jamais je n'aurai d'arrière pensée te concernant.

Le visage de Presnel se décomposa et son cœur se brisa une nouvelle fois. Tout ce qu'il souhaitait, c'est que son babe pense à lui de cette manière.

Julian vit les yeux de Presnel briller mais n'eut pas le temps de lui demander quoi que ce soit, que le défenseur se leva et se dirigerait déjà vers la porte.

-Je suis fatigué, excuse-moi. On se voit demain ? Fit le métisse en cachant son visage humide.

-Oui bien sûr. Mais Pres'...

Le Français n'était déjà plus là, laissant un Julian seul avec ses révélations et ses doutes.

Une amitié chamboulée *DRAXEMBE*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant