CHAPITRE 30

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Marchant dans les ruelles éclairées de Liverpool, Julian tenait fermement la main de Presnel dans la sienne.

Étrangement, tout devenait plus simple lorsqu'il était à ses côtés. Il l'avait déjà remarqué à de nombreuses reprises mais il ne savait pas qu'il était possible d'aimer quelqu'un si fort qu'il puisse en oublier ses angoisses, sa timidité... Tout ce qui le définissait. Quand ils étaient proches, il oubliait qui il était, ses responsabilités et sa réputation qui était si importante avant pour lui.

-Ça ne te dérange pas, tu sais... Qu'on se tienne la main dans la rue devant un tas de gens ?

Julian le regarda intensément, touché par sa capacité à être aussi prévenant et attentionné quand il s'agissait des gens qu'il aimait.

-Honnêtement ? Je suis beaucoup trop amoureux de toi pour leur prêter attention. Avoua Julian décomplexé.

Et alors qu'ils passaient devant un fast-food, ils se comprirent en un regard et allèrent chercher la nourriture la plus grasse qu'ils purent trouver.

Le coach avait interdit ce genre de repas et proscrit les boissons gazeuses ce qui n'avait pas plus à une grande majorité des gars. Les deux hommes étaient donc décidés à contourner toutes les règles de Tuchel ce soir.

Toute la nuit ils l'avaient passé dehors dans la fraîcheur de l'Angleterre a se promener dans la ville, allant sur un ferry, passant devant la cathédrale de Liverpool... Évidemment, Paris à côté était incomparable mais Liverpool avait un charme certain.

Vers minuit ils s'asseyèrent dans l'herbe face à un lac pour observer le ciel étoilé. Tout était plongé dans l'obscurité mais Presnel pouvait sentir le regard intense de Julian sur lui comme un rayon de soleil qui lui brûlait la peau. Le métisse détourna la tête vers lui, ressentant une douce douleur au creux de son ventre.

-Quoi ? Commença Kimpembe en souriant comme un enfant.

-Comment t'as fais pour supporter de me voir aussi proche de quelqu'un d'autre que toi ?

Le défenseur se retint de rire, repensant à tout ce qui c'était passé et reprit un peu plus sérieusement.

-T'as oublié ? Je ne l'ai justement pas supporté et c'est pour ça que j'ai frappé Kehrer. Et qu'à t'as fini par me frapper aussi d'ailleurs.

-Je suis vraiment désolé Kim ! Je croyais que toi et Sarah vous aviez... J'ai jamais voulu te blesser, ni en m'affichant avec Thilo ni même quand je t'ai mis mon poing dans la figure.

Par réflexe, l'Allemand mis sa main sur la joue de son petit ami comme pour s'assurer de l'état physique de ce dernier et fut rassuré en le voyant sourire comme à son habitude.

-Je le sais, ne t'inquiète pas. Mais t'es vraiment fort !

-T'en doutais ?

Presnel se pencha au dessus du milieu de terrain, l'embrassant tendrement avant de lui murmurer "jamais".

Marchant inconsciemment vers leur hôtel, le Français proposa à son petit ami de passer la nuit ailleurs pour profiter jusqu'au bout de leur moment rien qu'à deux. Et alors qu'un hôtel 5 étoiles se profilait au loin, ils se mirent d'accord sur le fait que le lendemain ils devraient rentrer très tôt.

Une fois la réceptionniste passée, les deux hommes se dirigèrent vers leur chambre, priant intérieurement pour que le lendemain personne ne vienne les embêtés à propos de leur soirée.

Julian s'allongea sur le lit tout habillé, ne pouvant s'empêcher de sourire en repensant à son couple avec Presnel. Il était totalement amoureux de lui.

-Je dois t'avouer que j'adore ton sourire babe mais à quoi tu penses ? Tu peux me le dire si t'es en train de m'imaginer nu, ce serait compréhensible... Fit le métisse en riant à son tour.

-C'est vrai que je pourrais y songer mais là je pense à nous.

-T'es vraiment trop mignon Ju, on te l'a déjà dit ?

Et sur ces mots, Presnel s'étala de tout son long sur un Julian qui ne respirait presque plus.

L'Allemand inversa leur position pour se retrouver au-dessus du défenseur et embrasser passionnément ses lèvres, ses joues et son cou.

Finalement, aucun des deux ne pu se rappeler à quel moment ils s'étaient endormi mais une certitude régnait: ils s'étaient endormis collé l'un à l'autre comme toujours.

19 septembre

Les tourtereaux arrivèrent à l'hôtel plus tard que prévu étant donné qu'aucun des deux n'avaient mis de réveil... Mais alors que les joueurs sortaient déjà avec leur valise à la main pour aller à l'aéroport, Kylian et Thiago apparurent avec les bagages des deux déserteurs.

-Vous étiez où à la fin ? S'énerva le capitaine qui semblait épuisé par le poids de la valise à Julian. Et pourquoi t'as emmené autant de vêtements toi ?

-On a pas vu le temps passer et pour ta deuxième question je ne te parlerais pas de nos fantasmes avec Jule... Riait Presko en donnant un coup de coude à son chéri qui soupira avant de prendre ses affaires et de rejoindre les autres.

Une fois dans l'avion, Tuchel appela les absents de la veille et les emmenèrent à l'arrière de l'appareil pour leur toucher deux mots.

-Je comprends que ça peut être difficile pour un joueur une mauvaise publicité comme celle-là mais je ne pense pas qu'il avait besoin de vous deux ?

Les amoureux se dévisagèrent, ne comprenant rien à ce que le coach disait et Presnel finit par se maudire intérieurement de ne pas avoir demandé quelle excuse les gars avaient sorti pour les protéger.

-Non c'est vrai qu'il avait pas besoin de nous deux malgré cette mauvaise publicité... De qui on parle au juste ?

-De Hugo, Hugo Lloris.

-Ah oui Hugo ! Quelle mauvaise publicité ?

Le visage du coach virait de plus en plus au rouge, comprenant que les joueurs l'avaient pris pour un idiot alors que Draxler, qui était exaspéré par le manque de tact de Presko, tenta de rattraper les choses.

-Ne l'écoutez pas coach ! Lui et Hugo ont un peu bu. Pour oublier sans doute... C'est pour ça que j'étais là aussi, pour les surveiller.

L'entraîneur écarquillait les yeux avant de reprendre en agitant les mains dans tout les sens.

-Lloris a encore bu ?? Heureusement que vous pouvez me faire confiance parce que si la fédération apprend qu'après son arrestation en état d'ivresse il est allé boire un verre pour oublier...

Presnel pris sa tête entre ses mains avant de souffler, longtemps, très longtemps. Il venait de comprendre l'excuse que les gars avaient utilisé hier soir et lorsque Julian s'en rendit compte, il devint blanc comme un linge.

Finalement, une fois que l'entraîneur fut parti, le Français ne put se retenir d'exploser de rire à la vue du visage crispé de son petit ami qui avait fini par rire lui aussi. Décidément, aucun des deux n'était plus doué que l'autre pour mentir...

Et c'est aussi en ça qu'ils se retrouvaient si bien.

Une amitié chamboulée *DRAXEMBE*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant