CHAPITRE 25

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14 septembre

Dans le bus qui emmenait les Parisiens jusqu'au Parc des Princes, Presnel, légèrement endormi, avait la tête posée sur l'épaule de Julian.

Depuis quelques jours, le métisse avait réfléchis à une solution pour aider son petit ami à être plus à l'aise avec son statut de «gay» mais rien n'était aussi simple. Et à force de débattre, l'Allemand avait finit par convaincre Presko, ainsi que Ney qui s'était invité dans leur chambre, que ses craintes étaient justifiées et qu'ils devaient juste lui laisser du temps.

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Flashback

-Le problème ne vient pas de toi, c'est moi qui n'assume pas ce que je suis... D'ailleurs tu sais quoi ? Il n'y a rien a assumer !

-Mais tu es gay Jule, que tu le veuilles ou non ! Pourquoi c'est si compliqué pour toi de l'admettre ? T'as honte de moi ?

-Bien sûr que non ! Je trouve juste complètement débile d'être catégorisé parce que je t'aime, toi, un homme ! L'amour c'est l'amour ! Mettre un nom sur ça c'est comme créer des barrières entre un couple comme nous et un couple constitué d'un homme et d'une femme ! C'est à cause de ces catégories qu'il y a des discriminations, des insultes, même des morts ! Et je ne veux pas être vu différemment parce que... Parce que j'aime tout simplement.

Presnel était allé l'embrasser après son formidable discours qui aurait convaincu n'importe qui. Il l'avait serré contre lui pour lui prouver qu'il l'aimait jusqu'à ce qu'ils entendent le Brésilien fouineur renifler.

-Ney ?

-Désolé, y'a beaucoup trop d'émotions d'un seul coup pour moi.

****

Julian semblait agité, son pied tapait le sol du bus comme s'il était stressé ou contenait toute son énergie alors que Presnel lui, luttait pour garder les yeux ouverts.

-Qu'est-ce que t'as babe ? Demanda Presnel faiblement.

-Je suis impatient de jouer c'est tout. D'ailleurs je pense même que je peux marquer aujourd'hui ! Fis Julian avec un air de défi dans le regard.

-Heureux de l'entendre.

Le métisse baillait avant de recaler sa tête dans le cou de son petit ami pour ressentir sa chaleur.

-T'as pas dormis ?

-Un peu je crois. Mais t'as pris toute la couverture donc j'avais hyper froid.

-Je t'ai dis de te coller à moi Pres' !

-Si je l'avais fais, je n'aurais jamais trouvé la force de me lever ce matin. D'ailleurs je dois te le dire... T'es vraiment mignon quand tu dors.

Le jeune Allemand rougit, posant sa main sur celle de Presnel jusqu'à ce qu'ils arrivent au stade.

Le bus s'arrêta et les gars commençaient à descendre un à un. Julian caressa alors la joue de son petit ami qui s'était endormi sur lui et l'embrassa une dernière fois avant de suivre le mouvement vers la sortie.

Une fois changé et échauffé, le match allait pouvoir commencer. L'Allemand se sentait comme envahis par une sorte de rage intérieur qui lui permettait d'être partout en un rien de temps. De nombreuses fois il avait failli marquer au tout début du match sous les yeux ébahis du coach, des supporters et des joueurs.

Presnel se demandait qu'est-ce qui pouvait le motiver à ce point mais fut interrompu dans ses pensées lorsque les cris s'élevèrent dans les airs. Son babe venait de mettre la balle au fond des filets à la 22e minute, tout comme il l'avait prédit un peu plus tôt.

Le numéro 23 célèbra son but tel le grand joueur qu'il était, en faisant taire tout les gens qui pensaient qu'il allait quitter le PSG, qu'il n'était pas assez doué pour être titulaire, qu'il n'était tout simplement pas assez fort pour faire partie d'un grand club français.

Toute l'équipe l'entourait de leur bras sauf Presko qui était venu de loin et avait prit son élan pour sauter sur la masse. Sa tête plongea une seconde fois depuis le début de la journée dans le cou de Julian sur lequel il déposa un discret baiser. Le métisse pouvait sentir sous ses doigts le maillot de son petit ami et cela le rendait tellement fière que la personne qui le portait soit enfin rien qu'à lui.

Et alors que son Allemand relevait les yeux vers lui, frissonnant après cette douce sensation de ses lèvres dans son cou, le Français s'éloignait pour se replacer après les ordres du coach.

Étonnamment, Julian ressentait déjà une sorte de manque comme si la seule présence de Presnel pouvait combler n'importe quoi.

Il n'allait pas le quitter définitivement mais rien que de le voir partir loin provoqua un déclic en lui. S'il y avait bien une personne avec qui il voulait célébrer ce but c'était bien le Français.

Sans comprendre vraiment pourquoi ni comment, un sentiment s'empara de tout son être comme une douce vague de chaleur. Il le voulait, lui, maintenant et pour toujours. Peut-être que ce qu'il avait prit pour de l'impatience était juste du désir. Ce désir grandissant à mesure qu'il passait son temps coller à celui qu'il aimait.

L'Allemand voulait concrétiser les choses avec Presnel d'une autre manière même s'il n'était pas sûr lui-même d'être prêt à franchir le pas. Le plus important était de faire savoir au Français qu'il n'était pas seulement de passage dans sa vie.

Et alors que le coup de sifflet retentit, le sortant de ses pensées, Julian se dit que ce soir il allait prouver au défenseur combien il l'aimait ainsi que les efforts qu'il était prêt à faire par amour, pour lui simplement.

Une amitié chamboulée *DRAXEMBE*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant