Une amitié chamboulée *DRAXEMBE*

CHAPITRE 13

-Arrête tu me chatouille ! Fit Julian en se tordant de rire.

-Désolé, j'aime trop te voir sourire.

Presnel se risqua à jeter un œil tout en restant dans l'obscurité, loin du regards des deux hommes. L'image qui s'offrait à lui, lui brisait le cœur.

Julian était allongé sur son lit pendant que Thilo, torse nu encore une fois, était à moitié couché sur lui. Le petit nouveau caressa tendrement la joue de Julian avec son pouce.

-Ça fait tellement longtemps que j'attendais ça... Fit Thilo tandis que le milieu de terrain passait sa main dans ses cheveux.

De là où il était, Presnel pouvait apercevoir chaque caresse et chaque sourire. En revanche, le corps assez imposant de Kehrer ne lui permettait pas de voir entièrement son meilleur ami mais ses mots suffisaient à comprendre ce qu'il ressentait.

-Depuis combien de temps ? Demanda Julian.

-Ça a commencé quand je t'ai vu jouer à Schalke. C'est en partie à cause de toi que je suis allée dans ce club. C'est dommage qu'on ce soit loupé de peu...

-Tout est rentré dans l'ordre finalement.

-Pas tout à fait.

Sur ces mots, le défenseur allemand se rapprocha lentement de Julian pour sceller leur lèvres.

Quant à Presnel, il était resté figer. Il ne savait pas si son inconscient voulait le confronter à la réalité mais en tout cas cette réalité était plus que douloureuse. Il se demandait qu'est-ce que ce débutant avait de plus que lui et comprit que seul une personne qualifiée pourrait répondre à ses questions et l'aider.

Le bruit lointain de leur baiser arriva à ses oreilles et éveilla un sentiment de rancune au plus profond de lui. La dernière chose que Presnel vit, était la main de Julian caressant le dos nu du défenseur. Il sorti alors en trombe, jetant le t-shirt présumé de Thilo dans le couloir et claqua la porte dans un fracas.

Quelque minute plus tard, il tambourina à une autre porte, jusqu'à ce que cette dernière s'ouvre.

-C'est quoi le plan ? Demanda Kimpembe.

Kylian lui offrit alors son plus beau sourire avant de l'inviter à entrer dans sa chambre.

25 août

Aujourd'hui, le PSG affronterait l'équipe d'Angers. C'est aussi ce jour-là que Tuchel avait décidé de mettre en place sa défense à trois et de titulariser Thilo.

Cette tactique ne plaisait pas à tout le monde et surtout à Presko. De un, il savait que ni lui, ni ses coéquipiers ne maîtrisaient ce système de défense. Et de deux, jouer aux côtés de Thilo n'était pas la chose qu'il préférait. Surtout depuis qu'il l'avait surpris au-dessus de Julian. Le défenseur français avait essayé de ne pas y penser mais lorsque Kylian lui avait demandé pourquoi un tel revirement de situation, Presnel avait bien été obligé de se remémorer la scène.

Le métisse monta dans le bus et alla s'asseoir à la banquette, espérant que les autres comme Christo et Timothy monopolisent les sièges à ses côtés. Il pianotait une dernière fois sur son téléphone et le rangea instantanément lorsqu'une voix familière le sorti de ses pensées.

-Tu peux t'enlever Christo, s'il te plaît ?

-Je te laisse ma place mais que pour cette fois. T'as de la chance d'être un amour d'allemand toi !

Les gars de l'équipe qui avait pu entendre cette dernière phrase s'interrogèrent tous du regard avant de se moquer du petit Nkunku. Ce vacarme permettrait au moins aux deux meilleurs amis de se parler sans que personne n'entende.

-Hey Pres' ! On s'est pas vu ce matin ? T'étais où ?

-Je m'entraînais. Hier soir non plus on s'est pas vu mais ça ne t'a pas dérangé...

Julian ouvrit de grands yeux, se rappelant du rendez-vous qu'il avait donné à Presnel.

-Merde ! Je suis désolé Presko j'avais...

-Autre chose de prévu ? Je l'ai bien vu, ne t'inquiète pas.

La voix du Français se faisait plus dur, plus blessante. Il en voulait à Thilo bien sûr mais aussi à Julian de l'avoir complètement oublié.

-T'es jaloux ?

-Non, de toute façon ma copine me donne de l'affection quand t'es pas là. T'as plus besoin de t'inquiéter quand je suis seul ! Avoua Kimpembe énervé.

-Mais t'as pas de copine Presnel...

-Ça c'est ce que tu crois ! Dit-il en sortant du bus.

Julian ne s'était pas même pas rendu compte qu'ils étaient arrivés mais cela n'avait pas d'importance. Seul l'attitude du métisse ainsi que cette révélation importait.

-Quoi ? Tu ne me l'as même pas dit ?

Mais Presnel était déjà loin et ne l'entendait plus. L'Allemand se sentit blessé que Presnel ne l'en ait pas informé en premier. Ce qui le blessa d'avantage était les commentaires lointain de ses coéquipiers qui semblaient tous être au courant. On pouvait entendre des «elle est grave bonne», en passant par «il a trop de la chance le Presko» mais aussi des commentaires à caractères sexuelles qui vantaient les capacités de son meilleur ami au lit... Julian était donc véritablement le dernier au courant.

En entrant au Parc des Princes, certaines femmes de joueurs les attendaient dans un couloir loin des médias. Presnel se dirigea vers une grande brune avant de lui embrasser la joue. Il était heureux qu'elle ait tenu sa promesse mais fut étonné de la voir comme ça: malgré les nuages qui surplombaient Paris, elle portait une tenue rouge qui laissait voir un peu de peau et qui mettait en avant sa poitrine et son jolie fessier. Personne ne pouvait passer à côté sans jeter un petit coup d'œil dans sa direction.

Seuls quelques centimètres les séparaient, ce qui provoqua des sifflements de la part de ses coéquipiers. Presnel et sa copine riaient avant que le métisse ne la prenne par la taille et lui chuchote quelques mots à l'oreille: «t'es parfaite». Puis il la prit par la main pour la présenter aux autres.

-Les gars, je vous présente...

-Sarah...

-Tu la connais ? Demanda ironiquement Presnel en essayant de ne pas rire derrière son faux air d'incompréhension.

-Évidemment, c'est ma sœur... Répondit Thilo en serrant les poings.