Une amitié chamboulée *DRAXEMBE*

CHAPITRE 7

19 août

Le lendemain matin, tout les gars se retrouvèrent pour prendre leur petit-déjeuner. Julian avait un peu d'appréhension quant à la venue de Presnel. Il se demandait si le Français continuerait de l'approcher, de rire avec lui, de s'asseoir à ses côtés... Il n'avait pas pu dormir la nuit dernière, trop occupé à essayer de comprendre ce qui se passait dans la tête de ce cher Presko.

Lorsqu'il apparut enfin dans la grande salle, le visage de Julian s'illumina contrairement à celui de son ami qui paraissait renfermé.

-T'en fais une gueule Presko ! On dirait que t'as chialé toute la nuit ? Commença Layvin en voyant les yeux rougis du métisse.

-C'est le pollen. Fit-il sans conviction, cherchant juste à mettre fin à cette discussion dérangeante.

-T'as jamais été allergique au pollen mec.

-Y'a un début à tout, qu'est ce que tu veux que je te dise ? Laisse-moi tranquille maintenant.

Presnel se dirigea vers le buffet où Rabiot était encore en train de se servir.

De là où il était, Julian n'entendait rien. Il pouvait seulement voir les lèvres de Presnel bouger et sa tête qui remuait dans tout les sens comme lorsqu'il s'embarquait dans une explication sans fin.

Une fois il s'était comporté ainsi et c'était lorsqu'il avait tenté, en vain, de lui expliquer comment fonctionnait Fifa. À l'heure actuelle, Julian était toujours aussi nul à ce jeu. Mais l'Allemand sorti de ses rêveries en voyant Presnel serrer la main d'Adrien. Ils avaient l'air heureux, peut-être même qu'ils s'étaient réconciliés.

Le défenseur prit place aux côtés de Julian et commença à lui parler comme si de rien n'était, se forçant à agir le plus normalement possible malgré le fait que plus rien ne serait normal à présent.

-T'as bien dormi ?

-Euh oui. Et toi ?

-C'était compliqué.

Presnel semblait vraiment fatigué et le commentaire de Layvin n'était peut-être pas faux, pensa Julian.

-Bon les mecs, le coach a dit qu'on avait quartier libre alors ce soir... ON FAIT LA FÊTE !

-T'es obligé de crier mec ? Lui demanda Kylian.

-Sérieux, j'ai besoin de sortir ! Je suis encore jeune moi !

Le nouveau gardien italien le fusilla du regard avant de rire en s'apercevant qu'il venait d'effrayer le petit Kurzawa. Puis, un à un, les gars trouvèrent une excuse pour rester au camp de base.

-Vous êtes sérieux ? Presko, toi t'as pas le choix. Tu vas enflammer le dancefloor ! Fit Layvin en remuant son corps.

-Je viens si t'arrêtes de faire ce truc ridicule et hyper gênant pour mes yeux.

-Génial ! Adrien, Julian, Thilo, vous faites rien non plus ? Alors bougez vos fesses !

Les trois hochèrent la tête par dépit et chacun se dirigea vers leur propre chambre.

Le soir, une grande limousine attendait les joueurs. Julian fut le premier à l'intérieur suivit de Presnel. Le Français portait l'une de ses tenues légèrement extravagante mais qui lui allait si bien et Julian ne pu s'empêcher de le détailler de la tête aux pieds.

-Waouh. T'es vraiment...

Mais il ne finit pas sa phrase, de peur que le métisse ne s'imagine quoi que ce soit.

-T'inquiète pas j'ai compris Ju. Lui dit Presnel en souriant.

Un blanc s'installa jusqu'à ce que Julian reprit la parole, un peu nerveux.

-À propos de hier soir...

-Tout va bien babe, je te le promet.

Ce surnom le fit sourire l'espace de quelques secondes. C'était la preuve que rien n'avait réellement changé entre eux.

-T'es parti tellement vite... J'ai cru que ça t'avait gêné et que tu ne voudrais plus me voir.

-J'étais juste fatigué. Et comment tu peux penser ça ? Moi ? Qui ne voudrait plus te voir ?

Le métisse se décala sur le siège à côté de Draxler et mit un bras autour de ses épaules. Certe, cela le blessait d'être aussi proche de son Allemand et de savoir que rien ne serait jamais possible entre eux mais il devait le faire pour Julian. Pour qu'il sache qu'il avait quelqu'un sur qui compter.

-Ça ne me dérange pas. Si tu savais... Comme je t'aime. Fit le métisse en gardant avec précaution les derniers mots dans sa tête.

La nuit dernière lui avait permis de réfléchir à tout ça. Les sentiments qu'il ressentait et ceux que Julian ne possédait pas pour lui... Quoi qu'il arrive, il voudrait toujours voir son Julian heureux et aimé. Même s'il n'était pas la cause de cette joie, seul Ju comptait à ses yeux. Et le repousser car il ne ressentait pas la même chose était semblable à de l'égoïsme. Alors il avait décidé de se comporter comme un véritable meilleur ami cette fois. Malheureusement il ne savait pas s'il parviendrait à tenir le coup.

Il lui embrassa la joue au même moment où la porte de la limousine s'ouvrit.

-Il est vraiment partout celui-là... Chuchota Kimpembe pour lui-même.

Thilo entra, adressant un léger sourire à Julian avant que Layvin et Adrien arrivent à leur tour. Et alors que la porte se fermait, un cri les surpris.

-ATTENDEZ MOI !!

Un Nkunku sauvage bondit dans la limousine juste à temps et atterrit sur l'entre jambe de Presnel qui poussa un cri de douleur sous le regard choqué et amusé des gars.

-Christo... Il est quelle heure ? Demanda Presnel avec une voix un peu plus aigu qu'à l'habitude.

-23h12 ? Répondit Nkunku en tremblant après avoir jeté un bref coup d'œil à son téléphone.

-Retiens bien ça Christo, c'est l'heure de ton DÉCÈS !!